Colostrum : Assurer le transfert d’immunité au veau
Les bonnes pratiques pour apporter le colostrum aux veaux jouent autant que la qualité colostrale sur le transfert d’immunité et donc sur la santé des veaux.
Le colostrum est un produit très sensible qui peut se dégrader très vite. Par ailleurs, le transfert d’immunité n’est pas très efficace : avec 200 g d’immunoglobuline G (IgG) par litre de colostrum ingéré par le veau, seuls 10 à 12 g/l d’IgG se retrouvent dans le sang du veau.
• Assurer l’hygiène de traite et la propreté des contenants : seaux, biberons, tétines. Les germes dégradent le colostrum et mettent en difficulté le veau. Le conseil : laver à l’eau chaude savonneuse à chaque utilisation, désinfecter et bien égoutter pour éviter l’humidité propice aux germes.
• Faire boire le veau le plus rapidement possible après le vêlage, car ses cellules intestinales perdent très rapidement leur capacité à laisser passer les immunoglobulines (Ig) dans le sang : l’absorption intestinale des Ig est divisée par deux 12 heures après le vêlage et devient quasi nulle 24 heures après. « Si le vêlage a lieu le soir et que le lendemain matin le colostrum titre moins de 20 Brix, il faut le compléter avec du colostrum congelé. On vérifie que le veau a bu en tâtant son flanc droit, en regardant s’il y a eu une expulsion de méconium, pour ajuster la quantité à apporter », préconise Jean-Michel Cuminet, vétérinaire chez Littoral normand.
• Apporter au veau une quantité suffisante, à 39°C. « Pour viser un transfert d'IgG au veau d’au moins 12 g/l de sang, il faut apporter au moins quatre litres d’un colostrum titrant au moins 22 Brix. Si la qualité du colostrum est inférieure, il faut apporter plus de volume, jusqu’à une certaine limite où cela fait trop de litres à ingérer pour le veau en peu de temps », détaille Jean-Michel Cuminet.