Chine : quel risque fait courir l’enquête antisubventions de la Chine à la filière laitière ?
Les transformateurs laitiers européens ont jusqu’au 10 septembre pour s’enregistrer en Chine, et montrer ainsi qu’ils coopèrent à l’enquête antisubventions démarrée par la Chine. Cette enquête est une mesure de rétorsion car l’Union européenne projette des droits de douane rehaussés sur les voitures électriques chinoises.
Les transformateurs laitiers européens ont jusqu’au 10 septembre pour s’enregistrer en Chine, et montrer ainsi qu’ils coopèrent à l’enquête antisubventions démarrée par la Chine. Cette enquête est une mesure de rétorsion car l’Union européenne projette des droits de douane rehaussés sur les voitures électriques chinoises.
Alors que l’Union européenne a réalisé une enquête antisubventions sur les véhicules électriques chinois et envisage de nouveaux droits de douane ciblant plusieurs constructeurs chinois, la Chine réplique. Après le porc et le cognac, elle s’en prend aux produits laitiers, en lançant le 21 août une enquête antisubventions qui peut prendre un an, voire six mois de plus.
La Chine cible une vingtaine de pays européens dont la France, pour des subventions perçues notamment dans le cadre de la PAC pour la production laitière. Plusieurs transformateurs laitiers exportant en Chine sont également dans le collimateur. Tous les produits laitiers ne sont pas concernés, comme les poudres de lait infantiles, les poudres de lait en général et les poudres de lactosérum.
De possibles droits de douane en cours d’enquête
« La Chine demande aux entreprises et aux organisations (les gouvernements, les interprofessions) qui souhaitent coopérer de s’enregistrer en Chine », indique le Cniel. Les entreprises et organisations ont jusqu’au 10 septembre pour s’enregistrer. « Le délai est très court, car il faut faire traduire les documents en chinois et indiquer une adresse en Chine, donc prendre un traducteur agréé et un avocat. Ce sont des frais pour les entreprises », détaille la Coopération laitière.
L’expérience de l’enquête antidumping visant la filière porcine européenne montre qu’il vaut mieux coopérer, car les entreprises qui ne le font pas écopent de droits de douane plus élevés que celles qui coopèrent.
La Chine pourrait décider de sanctions - des droits de douane - d'ici la fin de l'enquête. Ce qui pourrait limiter les exportations européennes vers la Chine.
Les poudres de lait ne sont pas visées
Pour l’heure, la filière laitière française est rassurée que les poudres ne soient pas dans le viseur de la Chine. La France est en effet surtout dépendante des importations chinoises pour ses poudres de lactosérum, dont elle est le premier fournisseur mondial avec près de 63 millions d’euros exportés. Elle exporte aussi plus de 196 millions d’euros de poudres de lait infantile vers la Chine (4e fournisseur mondial, source : Cniel).
Par contre, pour la crème, la Chine représente 33 % des exportations françaises de crème. Mais le marché mondial de la matière grasse étant en tension, une baisse de la demande chinoise en crème pourrait ne pas perturber fortement la filière française et les prix. Restent le lait liquide et les fromages qui pâtiront d’un handicap concurrentiel si des droits de douane leur étaient appliqués.
Sur la période 2021 - 2023, les exportations françaises de produits laitiers vers la Chine ont représenté 8 % des exportations totales françaises en valeur.
Les six catégories de produits laitiers visés par l’enquête chinoise
• Lait et crème dépassant 10 % de MG
• Fromage frais
• Fromage râpé
• Fromage transformé mais non râpé
• Fromage à pâte persillée
• Fromages, sauf frais