« Changer le moment de la distribution a rendu le troupeau plus calme »
Le recours à la caméra timelapse a fait prendre conscience aux associés du Gaec des Vallons à Longessaigne dans le Rhône de l’origine du problème de boulimie de leurs 60 Montbéliardes.
Le recours à la caméra timelapse a fait prendre conscience aux associés du Gaec des Vallons à Longessaigne dans le Rhône de l’origine du problème de boulimie de leurs 60 Montbéliardes.
« Avant, quand on distribuait la ration le matin, nos 60 Montbéliardes se jetaient littéralement sur la table d’alimentation. A un moment donné, ce niveau d’ingestion est réellement devenu problématique. Les vaches avaient des rumens tellement pleins, un peu comme si elles météorisaient, qu’elles ne pouvaient même plus rentrer correctement dans la salle de traite en TPA !
On avait conscience de ce problème mais le fait de visualiser le comportement du troupeau la nuit grâce à la caméra time lapse nous a aidés à mieux analyser la situation. On ne pensait pas recourir à un tel diagnostic mais comme on avait gagné cette prestation de Rhône Conseil Elevage lors d’un concours départemental, on a en profité. En fait, on a très surpris car dès 2h du matin, la ration n’était déjà plus accessible aux laitières… D’où leur comportement boulimique à la distribution du matin. Après, elles étaient ballonnées et mettaient du temps à se coucher. L’ingestion était très irrégulière au cours de la journée. Comme nous sommes deux associés, on a pu s’organiser pour modifier nos pratiques. Au lieu de distribuer la ration le matin, on est passé à une distribution le soir. C’est sûr qu’en exploitation unipersonnelle, une telle solution est moins facilement envisageable.
Les vaches se sont calées sur un nouveau rythme
Aujourd’hui les rumens ne font plus l’accordéon comme auparavant avec des rumens vides le matin et pleins après l’ingestion du premier repas. La digestion s’est améliorée et la production aussi. En moyenne, on a gagné 1,8 kg de lait par vache traite par jour, sans augmenter les quantités distribuées. L’écart de lait entre la traite du matin et du soir ne dépasse pas 1 à 2 l, contre 3 à 4 l auparavant. Comme les vaches accèdent à l’auge tout le temps, elles se sont calées sur un nouveau rythme. Il y a également moins de refus. Nous sommes plus vigilants sur l’affûtage des couteaux de la mélangeuse pour limiter le tri. On les contrôle désormais deux fois par an.
Le plus marquant, c’est le comportement du troupeau qui est devenu beaucoup plus calme depuis qu’on distribue le soir. On le voit dans la stabulation et à la traite. Avec la caméra, on a vu aussi que différentes petites choses pouvaient être améliorées dans le bâtiment. On a notamment déplacé et ajouté des points d’eau. Et dès que la météo le permet, on ouvre l’un des deux portails qui donne sur l’aire d’exercice extérieure pour fluidifier la circulation. »