ALIMENTATION AUTOMATISÉE
UN ROBOT QUI PRÉPARE ET DISTRIBUE LA RATION COMPLÈTE
Le robot fait son apparition dans l’alimentation
des animaux, avec pour objectifs l’économie de main-d’oeuvre et
l’efficacité de la ration.
L’alimentation automatisée est un concept déjà répandu en Amérique du Nord et dans certains pays d’Europe du Nord, où les troupeaux ne sortent pas des bâtiments. Au contraire, en France, le pâturage prédominant a freiné le développement de ces robots d’alimentation qui ne peuvent être rentabilisés avec un fonctionnement partiel dans l’année. La taille des troupeaux n’a pas non plus joué en faveur de ces installations coûteuses.
Mais les contraintes en termes de main-d’oeuvre et de coût d’alimentation amènent les premiers éleveurs à opter pour un automate. Les constructeurs s’intéressent d’ailleurs sérieusement au marché français. Le suédois Delaval et le canadien Rovibec font leur preuve depuis un an avec chacun une installation en fonctionnement et d’autres projets en cours. Quant au néerlandais Trioliet, il compte bien faire ses premières ventes dans les mois à venir. Boumatic dispose également d’une offre en important les robots du constructeur finlandais Pellon. À noter par ailleurs que dans d’autres pays européens, Lely a passé un accord pour la distribution du robot Rovibec.
WAGON SUR RAIL
Globalement, les robots d’alimentation fonctionnent en toute autonomie à l’exception de l’approvisionnement en fourrage grossier (ensilage et foin). Le concept Rovibec se démarque de ses concurrents par l’utilisation de silos tours qui permettent un désilage automatique.
Les autres systèmes utilisant l’ensilage en silos couloirs, nécessitent le désilage de ce dernier qui est stocké sur des tables doseuses (ou convoyeurs). Ce deuxième principe accepte également le foin ou la paille dans la ration mélangée.
Autre point de différenciation, dans certains cas (Rovibec,Trioliet, Pellon TMR), la ration est mélangée et distribuée par le même appareil qui se déplace sur un rail. Dans d’autres (Delaval, Pellon TR), une mélangeuse à poste fixe est secondée par un wagon de distribution sur rail.
MOINS DE REFUS
Robotiser l’alimentation offre de nombreux avantages, à commencer par l’économie de main-d’oeuvre. Une fois la ration programmée, l’automate se charge de tout, de la préparation du mélange à la distribution. Le travail se limite à l’approvisionnement en fourrages des tables doseuses qui alimentent le robot.
L’autonomie dépend de la capacité de ces tables et du type de désilage. Avec un désilage en cube, le réapprovisionnement peut se faire tous les quatre jours sans risque d’échauffement. Comme indiqué précédemment, seule l’utilisation de silos tours, sans foin dans la ration mélangée, supprime complètement l’astreinte. La préparation régulière de la ration et sa distribution répétée en petites quantités, profitent à son efficacité : limitation des refus, meilleure digestibilité, présence régulière au cornadis bénéfique à l’activité des vaches et à la fréquentation du robot de traite…
LOURD INVESTISSEMENT
La possibilité d’ajuster précisément la ration en faisant des lots d’animaux y participe également. Dans le cas d’un nouveau bâtiment, l’intégration du robot limite la surface dédiée au couloir d’alimentation par rapport aux besoins d’une mélangeuse derrière un tracteur. L’entraînement électrique de l’automate réduit la consommation d’énergie par rapport au système tracteur et mélangeuse.
Les arguments ne manquent pas. Pourtant, les économies potentielles doivent peser suffisamment pour justifier le lourd investissement. « Pour un effectif de 80 à 100 vaches laitières, une installation complète se chiffre entre 90 et 110 000 euros hors maind’oeuvre », estime-t-on chez Delaval. La taille du troupeau reste toutefois le point critique. Que l’on alimente 100 ou 200 vaches, le robot demande quasiment le même investissement. ■