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Débat
L’agriculture après la crise : une cause nationale au cœur des enjeux géopolitiques

Souveraineté alimentaire, reconnaissance des agriculteurs… L’association #agridemain revient en débat sur les nouvelles questions soulevées par la crise sanitaire.

Le débat de l’association #agridemain a réuni Sébastien Abis, directeur du club Demeter et chercheur à l’Iris, Guillaume Lefort, agriculteur et président de l’association, et l’ancien ministre Arnaud Montebourg, fondateur de la marque Bleu Blanc Ruche et des glaces La Mémère (de gauche à droite).
© Capture d'écran #agridemain / Youtube

L’association #agridemain a organisé le 23 septembre un débat autour des enjeux de l’agriculture, mis en exergue par la crise sanitaire. Il a surtout été question de la souveraineté alimentaire de la France.

Souveraineté alimentaire : de l’import aux circuits ultra-locaux

Sébastien Abis, directeur du club Demeter et chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), estime que « la souveraineté alimentaire, c’est cultiver nos performances sur les domaines où on est fort, et réduire nos dépendances, là où l’indépendance n’est pas possible, comme le domaine de l’énergie ».

Guillaume Lefort, agriculteur en Seine-et-Marne et président de l’association #agridemain, approuve : « Tous les produits alimentaires ne peuvent être produits en France et il faut respecter les attentes des consommateurs et l’importance de la diversité de l’offre. La souveraineté alimentaire ne passera pas par un modèle agricole unique mais par la complémentarité de tous les modèles. Ainsi l’agriculture urbaine et péri-urbaine seule ne suffira pas à nourrir les villes, mais, ultra-locale, elle a toute sa place à côté de modèles locaux, d’une maille nationale, et d’un modèle plus lointain. »

Changer les modèles économiques : rétribuer l’agriculture pour services rendus à l’environnement ?

Enfin, Arnaud Montebourg, ancien ministre et fondateur de la marque Bleu Blanc Ruche et des glaces La Mémère, estime que « la crise a été un accélérateur des tendances et du constat qu’il faut changer de modèle ». « L’avenir, c’est la remontée des prix agricoles qui passe par le consommateur (via des initiatives comme C’est Qui le Patron, Bleu Blanc Ruche…). Cela passe par une mutation du métier de l’agriculteur, qui doit évoluer vers la transformation, l’expédition…, par les relations technologiques et avec le consommateur et par la mutation du modèle économique. »

Et d’évoquer la rémunération des agriculteurs pour services rendus à l’environnement. « Par exemple, la Compagnie des Amandes -qui vise à relancer la culture des amandiers- participe au stockage de carbone. Nous sommes donc Bas Carbone et rémunérés pour, et nous avons monté une entreprise pour se rapprocher des gros pollueurs français dans le cadre de la compensation carbone. Cela pourrait être une nouvelle façon de financer l’agriculture française. »

La reconnaissance du secteur sera-t-elle durable ?

Les trois intervenants ont par ailleurs rappelé la résilience du secteur agricole et agroalimentaire pendant le confinement. « Nous avons rempli notre mission : nourrir les gens ! », s’est réjoui Guillaume Lefort. Et les Français ont reconnu l’importance du secteur, le rôle des agriculteurs, et les difficultés auxquels ils faisaient face chaque jour. De l’agribashing, on est passé à  un « agri-amour ». Mais combien de temps après la crise va durer cette prise de conscience ? Pour aider à la communication et à la reconnaissance du secteur, l’association #agridemain milite donc auprès du gouvernement pour une Journée Nationale de l’Agriculture.

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