Visite élyséenne sur les installations portuaires de Nogent-sur-Seine
Transport – Recevant Nicolas Sarkozy, les dirigeants du groupe Soufflet ont insisté sur le rôle essentiel de la logistique dans la performance économique
« LA COMPETITIVITE des produits français à l’exportation, notamment des céréales, du malt et de la farine, passe par une logistique efficace », a insisté Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe éponyme, devant le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui s’est rendu le 4 novembre sur les installations portuaires de Nogent-sur-Seine. Ce site occupe la 2e place au palmarès des plus importants ports céréaliers français, derrière Rouen. Avec la construction, sous l’égide de la municipalité, de nouvelles installations sur la rive droite de la Seine et le projet d’aménagement à grand gabarit de cette partie du fleuve, le Port de l’Aube, à disposition de tous les industriels de la région – Saipol et Nouricia entre autres –, devrait encore monter en puissance.
Développement du fluvial
Le groupe Soufflet, premier collecteur français de céréales (3,37 Mt), exporte 6 Mt chaque année, principalement via Rouen et La Pallice. Deuxième malteur mondial, l’entreprise a inauguré en juin dernier à Nogent-sur-Seine une unité produisant 237.000 t de malt/an, dont la quasi totalité est expédiée en conteneurs vers les ports du Havre ou de Rouen pour être exportée. Seuls les volumes destinés au Néerlandais Heineken, emprunte la route. Enfin, Soufflet écrase 1,5 Mt de blé par an, ce qui en fait le premier meunier européen. Et 45 % de sa production de farine part à l’international. Disposer d’une logistique efficace et dynamique est donc primordial pour le groupe. Plus largement, ce point est essentiel à la compétitivité de l’agriculture et de l’ensemble des industries françaises, comme l’ont fait valoir Jean-Michel et Michel Soufflet, respectivement président du directoire et du conseil de surveillance du groupe, auprès de Nicolas Sarkozy, à l’occasion de son déplacement dans l’Aube. Ce dernier était accompagné de Jean-Louis Borloo, ministre du Développement durable, François Baroin, chargé du Budget, et Michel Mercier, responsable de l’aménagement du territoire.
S’inscrivant dans une logique de développement durable, mais aussi de massification des flux, le groupe agroindustriel a signé, en septembre 2010 (cf. n°3866), un partenariat avec Réseau ferré de France et, en octobre 2009, un premier avec Voies navigables de France. Celui-ci l’engage à accroître de 25 % en cinq ans ses expéditions par voie fluviale. L’entreprise a racheté, il y a deux ans, la concession des installations portuaires de la rive gauche de Nogent-sur-Seine. Elle y dispose d’importantes capacités de stockage, qui sont d’ailleurs vouées à s’accroître, puisque des silos sont en cours de construction. Sur l’année à venir, la société ambitionne, du fait de la montée en puissance de la malterie et du report de certaines activités de la route au fluvial, d’augmenter de 62 % les mouvements de conteneurs sur Nogent-sur-Seine. Par ailleurs, 13 autres sites du groupe sont connectés au réseau fluvial. A terme, Soufflet espère transporter, pour l’ensemble de ses activités, 1,5 Mt de céréales et produits dérivés par cette voie, contre 1,2 Mt aujourd’hui. L’entreprise milite à cette fin pour l’aménagement de la Seine à grand gabarit entre Nogent-sur-Seine, port céréalier le plus en amont du fleuve, et Bray-sur-Seine. Un projet, présentant 5 options – du statu quo à l’adaptation à des péniches de 5.000 t –, sera soumis à étude publique en 2011. Le groupe défend la solution à 3.000 t.
Nécessaire généralisation du 44 tonnes
Les représentants du groupe Soufflet ont profité de cette visite pour faire passer d’autres messages et notamment la nécessité de la réforme portuaire, soufflant au Président la formule, reprise par les médias, dans laquelle il regrette qu’« Anvers soit devenu le premier port Français », en référence aux récents blocages. Ils ont également fait part de leur espoir de voir se généraliser l’autorisation du transport à 44 t.
Cette visite a également été l’occasion de présenter au chef de l’Etat le projet du port de l’Aube. Avec 100 millions de consommateurs dans un rayon de 500 km, 60 % des industriels européens à moins de 300 km et le projet de liaison avec le Havre avec une mise à grand gabarit, Nogent-sur-Seine construit de nouvelles installations, en face de celles du groupe Soufflet. Les travaux, qui doivent être bouclés en fin d’année, permettront d’accueillir différentes activités de vrac et conteneurs.