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Céréales / FranceAgriMer
Vers des marchés mieux équilibrés ?

Les fondamentaux s’affinent concernant la campagne 2010/2011

Comme indiqué dans notre dernière édition, le Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, réuni le 9 juin, n’a pas apporté de modifications notables à ses précédents bilans prévisionnels de mai pour les céréales à paille. L’essentiel, il est vrai, avait été fait le mois dernier avec une réduction de près de 800.000 t du stock de report de blé tendre. En revanche, le bilan prévisionnel maïs a subi quelques modifications justifiées par le bon courant de sorties vers nos partenaires de l’UE, qui a permis une réduction du report de 160.000 t par rapport aux prévisions de mai. Comparés aux résultats de 2008/2009, le stock de report de maïs est en hausse de 2 %, celui de blé tendre, à 2,7 Mt, en baisse de 12,4 %, ce qui était imprévisible jusqu’en début de cette année où la perspective de 4 Mt touchait les sommets. Une situation qui reste valable pour l’orge dont le report est maintenu à 3,5 Mt, 121 % de plus que la dernière campagne. Pour le blé dur, le report de 250.000 t serait supérieur de 108 % à celui de 2008/2009. A proximité de la prochaine récolte de céréales à paille et bien qu’il faille encore être prudent dans l’appréciation de cette récolte exposée aux éventuels caprices météorologiques, ces bilans prévisionnels de juin et les perspectives de récolte de plus en plus plausibles, permettent de se faire une première idée, approximative, de la présentation de la saison 2010/2011.

Chute libre de la récolte d’orge
    Les estimations de FranceAgriMer et celles parues dans la note Agreste du ministère de l’Agriculture, vendredi 11 juin, sont proches concernant les semis pour la prochaine moisson. Elles confirment la progression de 5 % des surfaces de blé tendre, une sensible hausse de la sole de blé dur et une chute des semis d’orge de l’ordre de 12 %. On sera plus circonspect concernant les estimations précoces de semis de blé, mais une réduction de l’ordre de 5 % paraît réaliste.
    L’augmentation de la surface de blé tendre ne signifiera pas celle de la récolte car, selon FranceAgriMer, les mauvaises conditions météorologiques du printemps auront entamé le potentiel de rendement des céréales à paille. Après la réduction drastique du stock de report et une moisson moins exceptionnelle, la campagne 2010/2011 s’engagerait sur des bases moins pléthoriques que l’actuelle.
    Pour l’orge, il pourrait s’agir d’un véritable retour à l’équilibre si les premières prévisions de récolte émises par le ministère se réalisaient. Agreste réduit de 5 q/ha ses estimations de rendement par rapport à l’an dernier, les ramenant à 63 q/ha. Compte tenu de la forte baisse des surfaces, la production d’orge chuterait alors de 14 % pour descendre à un très bas niveau de 7,7 Mt.

    Le dernier rapport de l’USDA (voir Chicago - Hausse générale) a révisé en baisse ses précédentes prévisions de production mondiale de blé en les ramenant de 672,2 Mt à 668,5 Mt, et en réduisant la perspective de stock de report de 4,2 Mt, à 193,9 Mt (dont -2,1 Mt dans l’UE). La pénurie n’est certes pas en vue, mais la pression de l’offre serait moins forte que celle, pléthorique, de l’actuelle campagne. D’où un moindre déséquilibre offre et demande mondiales et, théoriquement, un facteur haussier des cours mondiaux.

Une bonne fin de campagne française de blé à l’exportation

    En attendant de spéculer sur 2010/2011, on peut constater une fin de campagne inespérée pour le blé européen, et notamment français, grâce à la très importante activité à l’export ces derniers mois. FranceAgriMer maintient donc son estimation de ventes aux pays tiers à 9,5 Mt. A fin mai, 9 Mt avaient déjà été embarquées au départ de la France, dont 3 Mt à destination de l’Algérie, 1,5 Mt vers l’Egypte et 1,2 Mt vers le Maroc. L’Allemagne aussi réalise une belle campagne d’export avec plus de 5 Mt. Le blé européen aura bien résisté à la concurrence Mer Noire grâce à la baisse des prix intérieurs et de la faiblesse de l’euro vis-à-vis du dollar. Il convient de noter aussi la diversification des exportations françaises, avec entre autres, un bon score sur le Yémen, 566.000 t (cf. « Nous devons travailler la qualité pour diversifier nos destinations sur pays tiers »).
    Le bilan est moins réjouissant pour l’orge, les exportateurs européens ayant eu à faire face à une redoutable concurrence ukrainienne. Le marché a cherché son soutien, sinon son équilibre, dans l’intervention. Quelque 5,5 Mt d’orge ont ainsi été retirées du marché européen, dont 1,1 Mt en France. Le mauvais bilan économique de cette campagne a entraîné la baisse importante des semis signalée plus haut.
    Le marché du blé dur s’est animé à l’approche de la fin de campagne, avec la présence des semouliers algériens aux achats, provoquant une meilleure tenue des prix.
Le maïs français a lui aussi, profité d’une dernière partie de la campagne plus active, en raison surtout du dynamisme de la demande espagnole, ce qui a conduit FranceAgriMer à relever de 200.000 t ses estimations de
sorties vers l’UE. Cela a également permis aux prix du maïs français d’afficher une belle vigueur par rapport aux prix déliquescents des céréales à paille, ce qui l’aura par contre desservi auprès des fabricants d’aliments du bétail.

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