Céréales mondiales
Une récolte de blé prévue à 624 Mt
Nouvelle révision à la hausse des prévisions de production mondiale de blé par le Conseil international des céréales pour la récolte 2007
RÉCOLTE. Selon le dernier rapport du Conseil international des céréales (CIC), la fermeté soutenue des cours à terme du soja et du maïs américain, a étayé les cours céréaliers mondiaux tout au long du mois de février. Les perspectives globalement favorables pour les cultures d’hiver de l’hémisphère nord et une activité relativement atone sur les marchés internationaux, ont limité les gains des autres céréales. Les valeurs mondiales du blé ont été généralement fermes ; les prix des blés de printemps américains à plus forte teneur en protéines, ont été sous-tendus par de récents retards d’expéditions au Canada.
Les estimations mondiales de production de céréales sont relevées de 2 millions de tonnes et passent à 1.559 Mt en raison des meilleures perspectives de récolte en Amérique du Sud. De ce fait, l’utilisation dans l’alimentation animale dans la région sera supérieure aux attentes et la consommation mondiale de céréales devrait grimper à un record de 1.626 Mt, soit 1 million de plus que les estimations formulées en janvier.
Les échanges céréaliers mondiaux sont en hausse de 2 Mt sur les prévisions antérieures pour atteindre 214 Mt, en raison de la progression des estimations d’importations de maïs dans plusieurs pays d’Amérique latine ; on note une petite réduction des prévisions d’échanges mondiaux de blé, pour traduire une demande internationale plus timide que prévu. Les stocks de clôture mondiaux devraient totaliser 241 Mt, soit 2 millions de plus que les projections du mois dernier. La quasi-totalité du repli des stocks en 2006/2007 est imputable aux principaux pays exportateurs.
Blé : estimations relevées
La production estimative est relevée de 1 Mt et passe à 590 millions, une hausse des estimations avancées pour la Turquie faisant plus que compenser une réduction pour le Brésil. Les prévisions de consommation marquent aussi une hausse de 1 Mt pour s’établir à 607 Mt. La précarité des disponibilités et les prix élevés brident les utilisations dans l’alimentation humaine et animale mais les usages industriels seront plus élevés que l’an dernier en raison de l’accroissement de la production d’éthanol dans l’UE et au Canada. Les prévisions d’échanges reculent de 0,4 million à 106 Mt (107 Mt). Les exportations par le Pakistan et la Russie seront plus fortes qu’on ne s’y attendait mais il y a une contraction des prévisions d’expéditions par l’UE. Les prévisions de stocks mondiaux de clôture sont inchangées à 116 Mt, y compris 37 millions chez les cinq principaux exportateurs. Les stocks de report de la Chine devraient croître pour la première fois en sept ans.
Maïs : + 2 Mt pour les estimations de production mondiale
Le temps favorable en Argentine et au Brésil augmente de 2 millions les estimations de production mondiale qui passent à 690 Mt, soit seulement 5 millions de moins que l’an dernier. L’amélioration des disponibilités va doper la consommation de maïs fourrager, surtout en Amérique latine, et les prévisions d’utilisation mondiale sont relevées de 2 millions pour grimper à 726 Mt. L’utilisation de maïs dans la transformation industrielle (principalement pour la fabrication d’éthanol) est placée à 138 Mt, soit 21 millions de plus qu’en 2005/06. Une demande plus forte en aliments pour animaux dans plusieurs pays importateurs relève de 2 millions les prévisions d’échanges qui grimpent à un record de 84 Mt. Les engagements américains à l'exportation à ce stade de la campagne sont beaucoup plus élevés qu’un an plus tôt, mais la cadence des ventes devrait s’essouffler sous l’effet de la concurrence accrue de l’Argentine et du Brésil. Bien que les stocks mondiaux de report soient projetés en hausse de 2 millions sur les prévisions de janvier, le total de 91 millions fait 35 millions de moins que l’année précédente et c’est le chiffre le plus bas depuis 1983/1984.
Perspectives 2007/2008
Les conditions météorologiques ont dans l’ensemble été favorables pour les cultures de l’hémisphère nord même si certaines, étant plus avancées que de coutume, seraient plus vulnérables s’il advenait des gelées tardives. Le total des prévisions de production de blé est majoré de 3 Mt pour grimper à 624 millions, soit 34 millions de plus qu’en 2006. En supposant le maintien de conditions météorologiques favorables, on mise sur des moissons sensiblement plus importantes en Europe, dans la CEI, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Inde et en Australie. Les semis ont toutefois été plus faibles en Chine et la récolte pourrait reculer de 4 Mt sur celle de 2006.
Augmentation sensible en maïs
Les semis aux Etats-Unis devraient augmenter sensiblement en raison de la fermeté du marché du maïs et l’on s’attend à ce que les emblavements fassent au moins 10 % de plus, en grande partie aux dépends du soja. On compte sur une récolte importante au Canada, en raison de l’accroissement de la demande pour l’industrie des biocarburants.
Dans l’UE, les superficies devraient être comparables à l’an dernier mais, en supposant des conditions météorologiques moyennes, les rendements devraient être meilleurs. En Ukraine, où les agriculteurs donneront peut-être la préférence aux oléagineux, la sole de maïs pourrait régresser.
Des surfaces en orge semblables à 2006
Dans l’UE, les superficies en orge d'hiver sont comparables à l’an dernier mais les semis d’orge de printemps pourraient afficher une augmentation de 2 %, les plus fortes hausses intervenant en France et au Royaume-Uni. La récolte canadienne devrait être plus grosse qu’en 2006.