Une récolte de blé dur 2009 plus qualitative que quantitative
Le retard des semis a fait chuter les rendements cette année
L’EXCELLENTE QUALITE caractérise la récolte 2009 de blé dur. Les rendements sont quant à eux en retrait par rapport à l’an passé et même à la moyenne des cinq dernières campagnes. Ce constat est d’autant plus vrai dans les grandes régions du sud de la France. Certaines régions ont toutefois pu rattraper leur retard. Dans le centre de la France, en revanche, quantité et qualité semblent être réunies.
Les précipitations ont affecté les rendements dans le Sud
Les dernières prévisions de FranceAgriMer tablent sur une récolte française proche des 2 millions de tonnes. Plus précis, Agreste, le service statistiques du ministère de l’Agriculture, estime la récolte à 2,1 millions de tonnes, soit un léger recul (-2 %) par rapport au record atteint en 2008 et à la moyenne des cinq dernières années (-1 %).
Interrogées par La Dépêche - Le Petit Meunier, les coopératives françaises confirment cette tendance de recul de la production. Le rendement moyen estimé par Agreste s’élève à 49 q/ha, soit 1 % de moins qu’en 2008, et les surfaces ont reculé de 2 %, ce qui explique logiquement le recul des volumes cette année. Mais, dans le détail, on observe que la récolte est très hétérogène selon les régions de production considérées.
Dans le centre de la France, selon plusieurs témoignages, les quantités et la qualité sont satisfaisantes. Chez Axéréal par exemple (Agralys/EpisCentre), dont les trois quarts des surfaces ont été récoltées, le rendement est largement supérieur à la moyenne nationale et bénéficient d’une qualité satisfaisante, avec un PS dépassant les 80 kg/hl, un taux de mitadins compris entre 10 et 15 %. La teneur en GMF se situe entre 5 et 7 % et le taux de protéines à 14 %.
Les rendements ne sont pas en reste. « Avec 68 q/ha pour l’Eure et Loire, la récolte est satisfaisante », estime Gilles Giraud, responsable de la commercialisation des céréales chez Axéréal. Même son de cloche en Charente. « Une bonne récolte, en qualité comme en quantité », selon Xavier Charbonneau, directeur des marchés chez Synteane, où les PS avoisinnent les 80 kg/hl, le taux de protéines étant compris entre 13,5 et 14 %, celui de GMF fixé à 5 %, et le rendement moyen à 70 q/ha.
Des chiffres enviés par les producteurs du sud de la France, dont les rendements sont nettement plus bas. Selon les régions, ils oscillent entre 30 et 50 q/ha. « La faute à des conditions de semis très mauvaises avec les pluies, qui ont bien entamé le potentiel. Seulement 10 à 15 % de nos blés ont évolué dans de bonnes conditions », explique Philippe Theil, responsable collecte chez Euralis.
Dans la région toulousaine, les rendements s’affichent autour de 40 q/ha. En revanche, la qualité ne fait pas défaut avec des chiffres proches des régions du Centre.
Dans le Sud-Est, le constat est identique. « La collecte est très belle », assure Denis Maucci, directeur de la coop de Bollène (84), « mais les rendements sont très bas, entre 30 et 36 q/ha. » « Les pluies qui sont tombées au moment des semis et la baisse du prix de vente du blé dur, en 2008, ont entraîné, cette année, un recul de 10 % des surfaces de production chez nos adhérents. Mais la qualité de la récolte est excellente », explique de son côté Guillaume Duboin, directeur général adjoint d’Arterris (région Toulouse), premier collecteur français de blé dur.