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Dossier mycotoxines/Prévention
Une gestion de filière

Producteurs et transformateurs peuvent minimiser le risque en adaptant leurs pratiques

CHAQUE MAILLON de la filière peut chercher à minimiser le risque de présence de mycotoxines en multipliant les contrôles, les échanges entre partenaires, mais aussi en adaptant leurs pratiques. Le principal facteur favorisant le développement de fusarioses sur les blés reste l’humidité à la floraison. Un paramètre qui échappe à tout contrôle. En revanche, d’autres éléments peuvent favoriser leur apparition. Le producteur sera notamment attentif au précédent cultural et à la gestion des résidus. Planter derrière un maïs est notamment une situation à risque. Le recours au labours permet d’en limiter l’impact. La rotation des cultures constitue un moyen de réduire le risque de contamination. Une alternance avec des cultures non sensibles aux Fusarium est à privilégier. Cela fait d’ailleurs partie des recommandations établies par Bruxelles « pour réduire au minimum l’occurrence de ces toxines. » Le choix variétal joue aussi. Il est préférable, selon Bruxelles, de retenir les variétés les mieux adaptées aux conditions de cultures, de manière à limiter le stress des végétaux qui seront donc moins sensibles aux attaques fongiques. Utiliser des semences sélectionnées pour leur résistance aux moisissures et leur tolérance aux Fusarium est également positif, en particulier dans les situations à risque. L’influence du choix variétal est cependant moyennement important, selon Bruno Barrier-Guillot, responsable qualité sanitaire blé d’Arvalis-Institut du végétal. La protection phytosanitaire permet aussi de minimiser les occurrences, mais dans une moindre mesure. L'efficacité ne dépasserait pas les 50 %. Il faut en fait surtout éviter de cumuler les facteurs de risques. L’institut a établi une grille intégrant tous les paramètres influant sur la présence de mycotoxines qui permet d’anticiper la probabilité de contamination.

Le travail post-récolte prépondérant

En aval, OS et transformateurs peuvent adapter leurs pratiques pour modérer le risque. « Le travail post-récolte est un levier important : il peut réduire la teneur en mycotoxines de près de 40 % », assure le responsable d’Arvalis, qui mène une approche de filière. Le nettoyage est notamment primordial. Des tables densimétriques peuvent séparer les grains fusariés présentant des symptômes d’infection. « La fraction des produits légers concentre l’essentiel de la Don sur un lot de blé », expliquait Frédéric Bobineau de la société Bühler lors des dernières JTIC. Un traitement de surface du grain, par light-peeling (friction grain/grain) ou pearling pour le blé dur et autres céréales que le blé tendre, trop fragile par sa texture (abrasion grain/ pierre) permet également de réduire la contamination dès lors qu'il s'agit d'une contamination de surface, donc post-floraison. Le procédé consiste à éliminer une partie des couches périphériques du grain, où la concentration de Don est la plus élevée. Sachant qu’après mouture, la mycotoxine se retrouve dispersée dans les différents produits. Autre possibilité ? Soumettre les céréales à une centrifugation et un travail de percussion, pour « casser les grains infectés qui seront ensuite plus facilement séparés. » Enfin, le triage colorimétrique, à l’aide de microcaméras adaptées évaluant différents défauts, constituerait une technologie efficace, déjà utilisée en rizerie et semoulerie . Elle permet un tri et une éjection précise des impuretés. Mais « ce type d’installation constitue un investissement lourd se justifiant par des besoins clairement identifiés. »

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