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Céréales à paille
Une bonne récolte en perspective

Selon les premières estimations de l’Office national des grandes cultures, la production de blé tendre atteindrait 37 Mt et celle de blé dur 2,2 Mt

LA CAMPAGNE commerciale 2005/2006 s’achève sur de bonnes performances à l’exportation. La France conforte sa position avec 28 Mt de grains vendus hors de l’Hexagone au cours de la campagne, dont 20 Mt sur l’Union européenne et 8 Mt sur les pays tiers. Sans oublier les produits transformés (farine, semoule, malt, amidon…) qui représentent des exportations équivalentes à 4 Mt de grains. « Reste à conserver la même dynamique sur la prochaine campagne, en activant dès début juillet la politique d’octroi de restitutions pour compenser la faiblesse chronique du dollar », insiste L’Office national interprofessionnel des grandes cultures (Onigc), dans son rapport mensuel relatif aux marchés céréaliers.

Une production de blé tendre satisfaisante, sans plus…

Selon les premières enquêtes réalisées début juin par les directions régionales de l’Onigc Ces premières estimations, issues d’enquêtes réalisées début juin, doivent être considérées avec toute la prudence qui s’impose. Elles sont susceptibles d’évoluer jusqu’à la fin de la moisson, en fonction des aléas climatiques., la récolte française de blé tendre pourrait avoisiner 36,9 Mt, en hausse de 6 % par rapport à l’an passé (moins de 35 Mt). Le rendement moyen dépasserait 75 q/ha, contre moins de 72 q/ha l’an passé. Si la récolte de blé s’annonce bonne, on est loin du record de plus de 38 Mt enregistré en 1998. Les conditions météo n’ont pas toujours été très favorables : le sud du Bassin parisien pâtit en effet d’un temps trop sec depuis début mai.

La production de blé dur, en nette progression depuis deux ans, pourrait encore augmenter en 2006 et dépasser 2,2 Mt sous l’effet d’une hausse des surfaces de près de 9 % et d’une très légère progression des rendements. Cette culture se développe en dehors des zones traditionnelles, notamment dans les régions de Nantes, Poitiers et Orléans.

Les régions traditionnelles de production (Midi-Pyrénées, Languedoc et Paca), pénalisées par un déficit hydrique et des rendements plus faibles, produiraient désormais à peine plus de la moitié de la récolte contre 60 % en 2005.

La récolte d’orges (hiver + printemps) devrait progresser très légèrement par rapport à l’an passé pour atteindre 10,6 Mt (10,4 Mt en 2005). Cette hausse est imputable aux orges d’hiver. Les surfaces en orges de printemps ont en effet régressé cette année.

2006/2007, le déstockage d’intervention ne doit pas pénaliser le marché libre

La Commission européenne semble bien décidée à poursuivre sa politique de liquidation des stocks d’intervention. De nouvelles tranches d’adjudications ont été ouvertes courant mai pour les blés d’intervention allemands, tchèques et slovaques mais aussi pour les orges hongroise et estonienne. Cette politique de déstockage devrait se poursuivre au cours de la prochaine campagne, au vu des offres à l’intervention enregistrées dans l’Union européenne cette année.

La France, avec moins de 0,7 Mt en stock public, a toutefois obtenu l’ouverture, dès le 6 juillet prochain, d’adjudications au départ du marché libre (2 Mt de blé et 1 Mt d’orge). « Il importe en effet de trouver un juste équilibre, en évitant de pénaliser ceux qui jouent la carte du marché sans considérer l’intervention comme un débouché », souligne l’Onigc.

La Hongrie, reine de l’intervention

A l’issue de la campagne d’intervention 2005/2006, l’Union européenne recense plus de 9,7 Mt d’offres de céréales à l’intervention, dont 4 Mt de maïs, 3,2 Mt de blé et 2,5 Mt d’orge. La Hongrie est, pour la seconde année consécutive, le principal fournisseur de stocks publics avec 4,5 Mt de céréales offertes à l’intervention (dont 3,3 Mt de maïs et 1,1 Mt de blé). Elle représente à elle seule près de la moitié du total (plus de 80 % des offres en maïs). L’Allemagne arrive en seconde position avec 1,9 Mt (orge 1,3 Mt et blé 0,6 Mt).

En revanche, les offres sont restées limitées en France : 650.000 t, réparties pour moitié entre blé et orge. En outre, la quasi totalité des stocks publics français antérieurs, soit 2,5 Mt de céréales environ, a été revendue à l’exportation ou sur le marché communautaire au cours de la campagne.

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