Pois d’hiver
Un réel progrès génétique disponible
À l’automne 2006, des semences seront commercialisées pour la première fois en assez grande quantité pour Cherokee, Isard et Cartouche
LES VARIÉTÉS de pois d’hiver inscrites en 2005 – Apache, Cartouche, Cherokee, et Isard – apportent un réel progrès par rapport à Cheyenne, variété dominante en France en culture jusqu’à cette année. Toutes sont plus
productives et deux d’entre elles, Apache et Cartouche, ont également une meilleure tenue de tige. À l’automne 2006, des semences seront pour la première fois disponibles en assez grande quantité pour Cherokee, Isard et Cartouche.
Les nouvelles valeurs sûres
Cherokee est une valeur sûre en Centre/ Bassin parisien, Bourgogne-Barrois, Nord-Picardie, et en sols de craie et cranettes, avec un rendement en 2006 de 101-102 % des témoins. Cette variété obtient des rendements régulièrement élevés depuis trois ans qu’elle est testée dans le réseau Arvalis/Unip/Fnams. Sa hauteur à la récolte est proche de celle de Cheyenne. Elle est assez précoce à début floraison et maturité, seule Isard est plus précoce. Son poids de 1000 grains est en moyenne de 190 g, il faut donc la semer à 150 kg/ha en sol limoneux et 170 kg/ha en sols caillouteux.
Cartouche est une valeur sûre en Centre/ Bassin parisien, Bourgogne-Barrois, Nord-Picardie et en sols de craie et cranettes. En 2006, selon les régions, son rendement se situe entre 99 et 104 % des témoins Cheyenne et Cherokee. Cartouche est une variété régulière, en moyenne sur trois ans, son rendement est proche de celui de Cherokee, avec comme atout une assez bonne tenue de tige : elle mesure à la récolte 5 cm de plus que Cheyenne. Elle est tardive à début floraison (5 jours après Cherokee), mais comme elle produit un étage de gousses en moins, à maturité, l’écart est faible avec Cherokee. Son poids de 1000 grains est en moyenne de 160 g. Il faut donc la semer à 130 kg/ha en sol limoneux et 145 kg/ha en sols caillouteux.
Apache est une valeur sûre en sols de craie et cranette. Son rendement sur trois ans est en moyenne équivalent à celui de Cheyenne, et inférieur de quelques points à celui de Cherokee. Son atout est d’avoir une meilleure tenue de tige. Elle mesure en moyenne 7 cm de plus que Cheyenne en 2005, année plus versante que 2006.
Cheyenne est une valeur sûre dépassée en terme de rendement par des variétés plus récentes. À noter que toutes ces variétés sont à grains jaunes et ont une valeur nutritionnelle équivalente aux variétés de printemps. La seule différence est la taille du grain qui est plus petite. Elles peuvent donc être valorisées sur les mêmes marchés, que ce soit en alimentation animale ou sur le marché export pois jaunes en alimentation humaine.
Parmi les variétés spécifiques à petits grains verts, Lucy reste intéressante en Centre/ Bassin parisien, dans l’ouest et le sud de la France pour son rendement, et son assez bonne tenue de tige à maturité. Elle est déconseillée dans la moitié est de la France en raison de sa résistance au froid insuffisante. Dove est plus adaptée aux sols moyennement profonds qu’aux sols profonds. Ces deux variétés conservent tout leur intérêt pour les marchés spécifiques à petits grains verts, à condition de disposer de contrats et d’éviter les décolorations et la casse des grains à la récolte. Pour limiter le risque de décoloration, il faut récolter le plus tôt possible.
Variétés à confirmer et nouveautés en cours d’inscription
Isard se distingue des autres variétés par ses très bons rendements en 2005 et 2006. Elle est en tête des regroupements en Centre/ Bassin parisien, Bourgogne-Barrois, Ouest et Sud-Ouest. Seuls les sols de craie et cranettes ne lui conviennent pas. En moyenne, sa hauteur à la récolte est du niveau de celle de Cheyenne. C’est la variété la plus précoce à floraison et à maturité. Son poids de 1000 grains est en moyenne de 190 g, il faut donc la semer à 150 kg/ha en sol limoneux et 170 kg/ha en sols caillouteux. Cartouche et Cherokee sont à confirmer dans l’Ouest et dans le Sud, et Apache dans le Sud. Elles ont en effet moins d’années de test que dans les autres régions.
Deux nouvelles variétés de pois d’hiver pourraient être inscrites cet automne à l’issue des deux années d’épreuves CTPS. Elles ont été testées en parallèle dans le réseau Arvalis/Unip en 2006 : elles ont obtenu de bons résultats et l’une d’entre elles pourrait marquer une étape en terme d’amélioration de la tenue de tige à maturité.