Marchés
Un plan protéine 2015-2020 pour soutenir la luzerne déshydratée
« Il faudrait une aide couplée de la Pac comprise entre 14 et 16 M€ pour soutenir la filière », souligne Éric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation, lors d’une conférence de presse organisée le mardi 26 novembre à Paris. « Les 8 M€ attribués pour soutenir la production depuis 2012 sont insuffisants », ajoute-t-il. De son côté, Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France Déshydratation, estime que « le secteur a survécu grâce à la hausse des prix, à un gros effort de concentration, de restructuration et de diversification, permis par le plan protéine 2012-2014. Mais la situation reste fragile. »
La filière en situation précaire
Sur la période allant de 1993 à 2013, la production de luzerne est en constante régression. De la campagne 2007/2008 à celle de 2013/2014, elle passe de 1,105 Mt à 770.000 t (cf. graphique). « Alors que les éleveurs sont demandeurs, cette réduction de la production provoque un déficit de l’offre de 100.000 à 200.000 t sur le marché français », indique Serge Faller, directeur général de Désialis.
Afin d’enrayer ce phénomène, Coop de France Déshydratation propose un plan protéine 2015-2020, considéré comme un « plan de sauvetage », portant d’abord sur le doublement des aides couplées. Ce dernier doit « permettre d’atteindre 90.000 ha, surface minimum pour déclencher un effet de seuil, et intéresser les producteurs », précise le président.
La luzerne intègrerait les SIE
Ce soutien financier doit s’accompagner d’une Mesure agroenvironnementale (MAE) spécifique Légumineuses, grâce aux nombreuses vertus de la luzerne (faible consommation d’intrants, allongement des rotations etc.). À ce sujet, la situation avance, puisque « notre demande d’intégrer la luzerne dans les Surfaces d’intérêt écologique (SIE) a reçu une réponse positive de l’administration française. Le texte devrait paraître fin 2013, début 2014 », confie Thierry Maleplate, ingénieur conseil au sein de Coop de France Déshydratation. Le deuxième volet du plan correspond au développement d’un programme R&D plus poussé sur divers aspects (génétique, agronomie, etc.). Il s’agit ensuite de renforcer l’interprofession, par l’intermédiaire d’un suivi statistique précis du secteur (contrats, marchés, cultures etc.). Enfin, le dernier volet concerne le développement d’un plan de communication, faisant la promotion de la filière auprès des producteurs et des consommateurs.