Cotidienne du 14 septembre 2020

Tendance Céréales/Oléagineux du 11 septembre : rapport USDA sans grande influence en céréales, haussier en colza

Les cours du blé tendre français ont affiché un retrait, vendredi 11 septembre, dans le sillage des contrats à terme Blé sur Euronext et le CBOT. L'orge fourragère hexagonale a observé un retrait des cours comme le marché du blé. Le maïs, de son côté, reconduisait les cours observés la veille sur le marché physique français, à l'image du contrat Euronext. 

Ce vendredi, les opérateurs hexagonaux étaient dans l'attente de la publication du rapport mensuel de l'USDA sur l'offre et la demande mondiales (WASDE). Un rapport qui n'a finalement eu que peu d'influence sur les cours du marché physique français. 

 

Dans le détail, certains chiffres du département états-unien de l'Agriculture se sont avérés pour partie peu objectifs au regard des derniers éléments connus du maché.

En blé, concernant la campagne 2020/2021, le stock mondial de fin de campagne est corrigé à la hausse à 319,4 Mt (au dessus des attentes, 316,8 Mt en août). Notons que la production russe est attendue à 78 Mt selon les chiffres de l'USDA, un chiffre sous évalué pour certains opérateurs. En Australie, la récolte est corrigée à la hausse à 28,5 Mt (contre 26 Mt le mois dernier), comme la production canadienne à 36 Mt (contre 34 Mt). Pour l'Union européenne, la production s'élèverait à 136,15 Mt (135,5 Mt au mois d'août)

 

En maïs, pour 2020/2021, la production mondiale est estimée à 1162,38 Mt (contre 1171,03 Mt le mois dernier), dont 66,3 Mt pour l'Union européenne (67,8 Mt en août) et 38,5 Mt en Ukraine (39,5 Mt le mois dernier), un chiffre encore surévalué selon certaines sources. La récolte états-unienne reculerait à 378,47 Mt (contre 388,08 Mt le mois dernier). Le stock mondial de fin de campagne est attendu à 30,6,79 Mt (317,46 Mt en août, et 309,15 Mt l'a dernier).

 

Dans les champs français, en maïs grains, au 7 septembre, le rapport Céré'Obs de FranceAgriMer a évalué les conditions de culture « bonnes à très bonnes » en léger repli  à 60 % (61 % la semaine dernière et identiques à l'an passé). Le stade « 50 % d’humidité du grain » est atteint pour 78 % des surfaces (+17 points par rapport semaine dernière, et +13 points par rapport à 2019).

 

Sur le marché mondial, la Tunisie a acheté environ 75 000 t de blé dur (317,68 $/t Caf ) et 25 000 t de blé tendre (314,69 $/t Caf) d'origine optionnelle, à charger en octobre et début novembre.

On notera que les opérateurs du marché des grains français ont, pour certains, participé à la bourse de Paris, organisé au pavillon Gabriel, rassemblant quelques 200 opérateurs, selon l'organisation (chiffre à vérifier). L'occasion pour le président de l'AGPB, Eric Thirouin, d'insister sur l'enjeu des négociations de la réforme de la Pac.  « Lors de la dernière réforme de la Pac, beaucoup ont réclamé un rééquilibrage au détriment du secteur des céréales, je pense que, cette fois-ci, il faut réellement un rééquilibrage au profit du secteur des céréales », a -il estimé.
Il a notamment souligné les disparités entre céréaliers français et allemands, soit « 100 euros d'écart » d'aides annuelles à l'hectare « entre un céréalier français moyen et un céréalier allemand moyen » (320 euros d'aides européennes par hectare chaque année, contre 220 euros pour un céréalier français, selon Eric Thirouin). « Prenez une ferme de 100 hectares, c'est 10 000 euros annuels de revenus de différence, alors que depuis 2013, le revenu moyen d'un céréalier français, ce sont, résultat courant avant impôts (MSA déduite), 6 000 euros annuels sur la moyenne des huit ans », a assuré le président de l'AGPB, évoquant « un secteur de production prêt à dévisser ».

 

Les prix du colza sur Euronext et, par ricochet, sur le marché physique hexagonal ont gagné du terrain entre les séances du 10 et du 11 septembre, compte tenu de la hausse de ceux du soja sur Chicago. Le rapport mensuel de l'USDA sur l'offre et la demande mondiales s'est avéré plutôt haussier en ce qui concerne les chiffres états-uniens.

 

Dans le détail, l'USDA table sur des rendements états-uniens de soja 2020 à 51,9 boisseaux/acre (bu/a) ce mois-ci, contre 53,3 bu/a en août. Des analystes privés estiment que ce chiffre pourrait de nouveau être revu à la baisse. Les réserves états-uniennes 2020/2021 de fin de campagne sont attendues à 460 millions de boisseaux (Mbu), contre 610 Mbu le mois antérieur. Et là encore, des analystes voient ce chiffre encore optimiste. Ces derniers pensent que les stocks en question pourraient tomber en réalité à 400 Mbu voire moins, au vu de l'intense demande chinoise. Le département états-unien à l'Agriculture a annoncé une vente états-unienne de 484 000 t de soja livraison 2020/2021, dont 262 000 t à destination de la Chine et 222 000 t à destination inconnue. Toujours selon la même source, les ventes extérieures états-uniennes se sont élevées à un peu plus de 3,16 Mt la semaine passée, un chiffre supérieur aux attentes du marché. Les fonds se portent aux achats sur le marché à terme, renforçant la tendance haussière.
 

Signalons également la hausse des prix du canola canadien sur Winnipeg. Ceci en raison d'une importante demande pour des origines canadiennes. Rappelons que la France souffre de conditions difficiles de levées. La récolte 2020 a été faible, et les surfaces 2021 pourraient reculer par rapport à l'an dernier, générant des besoins d'importations importants.

 

En tournesol, les prix ont progressé, compte tenu de rendements décevants pour le moment, spécialement dans le sud-ouest de la France.