Production céréalière mondiale
Révision à la hausse des productions
Les perspectives de production progressent à la fois en blé (4 Mt) et en maïs (3 Mt), du fait de l’amélioration de la météo dans plusieurs pays producteurs.
Le Conseil international des céréales (CIC) a relevé dans son rapport du 31 juillet ses estimations de production toutes céréales confondues en 2008/09, du fait de conditions météorologiques plus clémentes dans plusieurs pays producteurs. Cette année la récolte devrait s’élever à 1,718 Mdt contre 1,685 Md en 2007. Cet accroissement sera cependant compensé par une hausse de la consommation dans l'alimentation humaine et pour les usages industriels (mais pas pour l’alimentation animale). Les projections de stocks céréaliers de fin de campagne seront donc au même bas niveau qu’un an plus tôt, même si les stocks américains ne seront pas finalement aussi réduits que les analystes le prévoyaient. Les prévisions d’échanges mondiaux de céréales augmentent à 230 Mt, seulement 8 millions de moins qu’en 2007/08 et cela en grande partie du fait de l’accroissement des estimations des besoins d’importations pour l’alimentation humaine et animale en Iran.
Un nouveau record attendu en blé
Les meilleures perspectives dans l’UE, la CEI, les Etats-Unis et l’Australie relèvent de 4 millions les prévisions de production qui passent à un record de 662 Mt, 54 millions de plus qu’en 2007. Les pluies ont été propices aux cultures dans les principales régions productrices mais elles ont retardé la moisson et compromis la qualité en certains points de l’UE, de l’Ukraine et des Etats-Unis. Une partie des superficies sous blé de printemps aux Etats-Unis et au Canada reste trop sèche et l’Iran et la Syrie ont rentré de piètres récoltes en raison d’une sécheresse. Les superficies plantées en Australie, encouragées par des averses opportunes, atteignent un niveau record.
Les projections de consommation mondiale sont majorées de 5 millions et portées à 639 Mt, en hausse de 29 millions sur la campagne précédente, à mesure que le blé supplante le maïs, trop cher, dans les rations animales, surtout aux Etats-Unis, au Canada et dans l’UE. La part du blé dans l’alimentation humaine dans les pays en développement a bien résisté face aux prix élevés et elle devrait encore augmenter en 2008/09. Les stocks de report mondiaux devraient se redresser de 23 Mt pour se hisser à 144 Mt grâce à l’importante récolte. Les nouvelles prévisions d’échanges font 114 Mt, contre 109 millions en 2007/08 : l’essentiel de la hausse de 3 Mt sur le mois dernier s’explique par les besoins considérables de l’Iran. De plus grosses disponibilités devraient permettre à l’Ukraine de doper ses exportations et à celles de la Russie de continuer à des niveaux élevés : la concurrence bridera sans doute les exportations américaines, mais l’UE devrait pouvoir vendre davantage.
Production en hausse pour le maïs, mais inférieure à celle de 2007
La production est estimée à 759 Mt, en progression de 3 Mt sur le mois, loin du record de l’an passé à 785 Mt. Les estimations américaines restent à 295 Mt, bien que les conditions météorologiques dans le Midwest soient devenues plus favorables. Les perspectives se sont bonifiées dans l’UE et la production de la Chine devrait égaler celle de l’an dernier. Les prix élevés devraient encourager un accroissement des semis en Argentine. La consommation mondiale de maïs est projetée à un record de 782 Mt, en hausse de 8 millions sur 2007/08. Les prix élevés du maïs et la disponibilité d’autres ingrédients fourragers vont limiter l’utilisation dans l’alimentation animale, notamment aux Etats-Unis, mais la demande en Chine, en Russie et en Amérique latine augmentera, du fait de la hausse de la consommation de viande. L’utilisation à des fins industrielles, principalement pour la fabrication d’éthanol, augmentera de 28 Mt sur l’an dernier, même si le taux de croissance aux Etats-Unis semble quelque peu s'essouffler. Les projections de stocks de report mondiaux (103 M) font 6 millions de plus que le mois dernier en raison de la hausse des estimations de stocks d’ouverture aux Etats-Unis et dans l’UE. Les estimations d’échanges mondiaux de maïs sont inchangées, à 90 Mt, 11 millions de moins qu’en 2007/08. L’UE enregistrera un recul marqué de ses importations mais les échanges devraient être soutenus par la demande en provenance de l’Amérique latine. Les ventes américaines devraient diminuer et celles de la Chine seront une fois de plus modestes mais les exportations de l’Argentine, du Brésil et de l’Ukraine devraient rester vigoureuses.