Marchés
Rendements corrects et prix élevés, le bilan du pois est satisfaisant et de bon augure pour 2014
« On a eu une année globalement correcte, sans difficulté majeure durant le cycle de production, avec des rendements satisfaisants. Une configuration que l’on n’a pas eu depuis 2009, souligne Benoît Carrouée, chef du service technique de l’Unip, lors d’un point presse de la Fop le 4 septembre. On peut espérer aller vers une année de reprise des surfaces pour la récolte 2014. » Le bilan économique positif pour les producteurs de la récolte de pois en 2013 devrait en effet encourager certains “non producteurs” à reprendre sa culture en 2014. Et ainsi contribuer à la hausse des surfaces que les utilisateurs attendent pour un meilleur approvisionnement.
Un écart de prix constant avec le blé fourrager
« En 2012/2013, le prix du pois standard est resté à un niveau élevé en valeur absolue, mais surtout, il a conservé un écart supérieur à 50 €/t par rapport au blé fourrager sur l’ensemble de la campagne, soit 25 à 30 % de son cours, précise le représentant de l’Unip. C’est beaucoup mieux que ce que l’on a vécu en 2007 ou 2010, quand le prix du pois se situait au niveau de celui du blé. »
Or ce différentiel tarifaire est directement proportionnel à l’écart entre le prix du tourteau de soja et celui des céréales. La fermeté du pois est de fait liée aux niveaux record enregistrés par le tourteaux de soja (cf. graphique). « Cela fait presque deux ans que le tourteau de soja dépasse les 400 €/t, ce qui ne s’est jamais vu », rappelle Benoît Carrouée. Et d’ajouter : « Ce qu’il y a de nouveau par rapport aux précédentes flambées, c’est que le rapport de prix entre le tourteau de soja et le blé reste autour de deux, un peu comme cela se passe aux États-Unis entre le maïs et le soja. » Historiquement, cet écart y est très constant : quand le maïs monte, le soja monte. « On commence à avoir un peu la même chose dans l’UE, explique le dirigeant de l’Unip. Je pense que c’est lié au fait que le prix des céréales y est moins déconnecté du marché mondial qu’il n’était auparavant, les systèmes d’intervention étant moins nombreux. »
Un bilan économique positif
« Ce marché porteur devrait se traduire par des compléments de prix sur les acomptes Récolte 2012 payés aux producteurs, et permettre un bon niveau d’acompte pour la récolte 2013 », avance la Fop.
Quant à l’aide couplée par hectare de protéagineux pour la récolte 2013 (décidée au niveau français en 2010 via l’article 68 du bilan de santé de la Pac), « elle devrait se situer à nouveau à près de 200 €/ha (soit près de 170 €/ha après modulation et application du coefficient stabilisateur) ». Et sa prolongation en 2014, du fait du décalage de la mise en œuvre de la nouvelle Pac, « ne fait guère de doute », assure la Fop.