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Marchés
Rémunérer la protéine pour mieux mobiliser l’ensemble des agriculteurs

« Il y avait une demande très forte de l’ensemble des collèges d’Intercéréales » (cf. n°4030) sur la question des taux protéiques des blés tendres, « y compris des producteurs et des collecteurs », assure Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France Métiers du grain (CdF MG). Et pour cause : « Produire davantage de protéines a un coût pour le producteur. » Choix des variétés, fractionnement des apports azotés –même si l’approche se trouve « complexifiée par une réglementation limitant les quantités » pouvant être apportées–, « l’agronomie sait comment obtenir des taux protéiques plus importants ». « Le projet vise à généraliser les bonnes pratiques et ne pas juste espérer que le ciel apportera des protéines. »
« Jusqu’ici, les utilisateurs qui souhaitaient des taux de protéines spécifiés dans les contrats les trouvaient, assure le représentant de CdF MG. Et ce qui n’était pas contractualisé, le tout venant, partait à l’export. » Tant que les teneurs en protéines étaient à la hauteur, « comme c’est le cas 9 années sur 10 », souligne Rémi Haquin, président du conseil spécialisé Céréales de FranceAgriMer, le sujet n’avait pas de quoi mobiliser les foules. Mais quand ce n’est pas le cas, « le système se bloque » à l’export, comme l’a illustré le durcissement des critères qualitatifs imposés par Sénalia l’an dernier.

Genéraliser les grilles tarifaires à la livraison
De nombreux OS ont déjà mis en place des systèmes contractuels avec les agriculteurs sur ce critère, avec des réfactions, ou des mixes réfactions/bonifications. Ce serait d’ailleurs, « ce qui marche le mieux », selon Vincnent Magdelaine. L’application de telles démarches n’est pas homogène sur le territoire, avec une sensibilité plus ou moins marquée selon les régions et les débouchés des OS. Dans des zones d’élevage, la démarche est moins établie, illustre le réprésentant de CdF MG. Et certains ne soumettent qu’une partie de leur collecte à ces dispositifs. La précision des taux de protéines va être « généralisée » à l’ensemble des contrats, amont et aval, quel que soit le débouché. L’objectif est de dépasser, à terme, 11,5 % en moyenne nationale, mais chaque OS fixera sa cible, qui va diverger selon son terroir et ses marchés. La filière entend ainsi rehausser la qualité du tas moyen. « Il était important de donner un signe fort pour inverser une tendance inquiétante », insiste Vincent Magdelaine.
Cet accord, qui doit être rendu obligatoire par les autorités, s’intègre dans un plan plus large (cf. n°4030 Edito). « Nous montrons à nos dirigeants que nous nous prenons en main sur cette question, il ne faudrait donc pas qu’ils nous mettent des bâtons dans les roues… »

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