Fnams
Recul des surfaces de multiplication
Alors qu’une baisse de 7 % est attendue sur la récolte 2006, seuls les oléagineux seraient en légère progression, portés par les biocarburants
“LA SEMENCE, un paquet de gènes dans un emballage de technologies” ! C’est autour de ce thème, inspiré d’une phrase de Jean-Pierre Monod, ancien vice-président de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams), que 200 congressistes et invités se sont réunis à Clermont-Ferrand le 8 juin. L’objectif de cette journée, consacrée aux biotechnologies, était clair : expliquer et démystifier le sujet des biotechnologies et des innovations liées aux semences au travers de deux tables rondes, essentiellement composées de scientifiques.
Les biotechnologies à l’honneur
Au cours de la première table ronde, consacrée aux biotechnologies et à leurs évolutions dans le cadre de l’amélioration des plantes, les intervenants et les auditeurs ont, de manière générale, regretté les obstacles à la recherche et à l’utilisation des organismes génétiquement modifiés. Les intervenants de la deuxième table ronde ont ensuite donné quelques pistes de réflexions sur la qualité des semences et l’innovation technologique liée aux semences.
En clôture des débats, Jean-Marie Aurand, directeur de la Production et des Échanges internationaux au ministère de l’Agriculture, a rappelé que la sélection végétale devrait évoluer vers des variétés plus diversifiées, qui répondront favorablement à la baisse des intrants et qui alimenteront les différents débouchés (production de pain, d’amidon, d’éthanol…), indique le communiqué de la Fnams.
DPU, une affaire à suivre
Lors de l’assemblée générale du 9 juin, les agriculteurs multiplicateurs, réunis en groupes de travail, ont fait la synthèse de leurs préoccupations actuelles sur, notamment, la réforme de la Politique agricole commune, qui occupe tous les esprits depuis deux ans. Ils se sont déclarés inquiets de la baisse des surfaces cultivées pour la multiplication de semences. « Pour la seule récolte 2006, nous aurons une baisse des surfaces d’un peu plus de 7%, et ceci concerne l’ensemble des productions, à l’exception des oléagineux qui seraient en légère progression », a déclaré Robert Pellerin, le président de la Fnams. En cause, l’amer cocktail composé de la « réforme de la Politique agricole commune », de « la diminution du nombre d’exploitations » et de « la baisse du revenu de la ferme France », rapporte Agra Presse.
Anxieux quant au financement de la recherche – notamment en pois, colza et pommes de terre –, les professionnels se sont également alarmés des difficultés rencontrées en France dans l’utilisation des produits phytosanitaires, citant l’exemple de l’insecticide Gaucho interdit dans notre pays mais autorisé dans d’autres États membres de l’UE.
Concernant les aides communautaires, la Fnams, au travers de son action, a réussi à obtenir des DPU (droits à paiement unique) via la réserve nationale pour les agriculteurs multiplicateurs de semences non aidées (potagères, betteraves et certaines fourragères). Toutefois, des critères d’attribution pour l’accès à la réserve ont été définis par le ministère de l’Agriculture dont l’un – être titulaire d’un contrat en 2006 – est injuste et pénalisant. La veille, Jean-Marie Aurand a précisé que « la procédure 2007 d’attribution des droits, qui sera en grande partie déconcentrée au niveau départemental, pourra permettre de corriger si nécessaire le dispositif ». Il va de soi que la Fnams continuera de suivre de près ce dossier.