Recul attendu des semis mondiaux d’orge et de blé dur
Estimations – Les récoltes mondiales d’orge et de blé dur reculeraient de, respectivement, 3 % et 10 % sur un an en 2010, en raison de la faiblesse des prix
La production mondiale de céréales atteindrait 1,774 Mt en 2010/2011, en recul de 12 Mt par rapport à la campagne précédente, selon les dernières prévisions du CIC (Conseil international des céréales). Les semis seraient en très légère hausse. Le maïs devrait établir un nouveau record (cf Marché de Paris "Le portuaire reste l’élément directeur") mais des replis sont attendus pour le blé, dur notamment, et l’orge.
Les surfaces européennes d’orge au plus bas depuis dix ans
La superficie mondiale d’orge devrait reculer de 2 %, à 55 Mha (56,1 M), avec des réductions attendues dans l’UE, la CEI et l’Afrique du Nord. En supposant des rendements proches de la moyenne, la production mondiale d’orge devrait reculer de 3 %, à 143,4 Mt (147,9 M). Dans l’UE, le total de la superficie sous orge devrait perdre 1,2 Mha, à 12,7 Mha, son plus bas niveau en plus de dix ans. Les agriculteurs, découragés par la faiblesse des prix et par la suppression du régime d’intervention dans sa forme actuelle l’an prochain, devraient privilégier d’autres cultures, y compris le blé et le colza, anticipe le CIC. Certaines terres à faible rendement pourraient être remises en jachère volontaire. Les surfaces d’orge d’hiver perdraient 7 %, les baisses étant marquées en France, en Allemagne, en Italie et en Roumanie. Concernant l’orge de printemps, le recul devrait atteindre 9 %, principalement dans ces pays mais aussi au Royaume-Uni. D’autre part, le maintien du temps froid en mars dans une bonne partie de l’Europe pourrait retarder les semis d’orge de printemps et aussi limiter le potentiel de rendement. Au total, la production d’orge dans l’UE devrait reculer de 7 %, à 57,4 Mt (61,7 M), voire même 56,6 Mt selon les anticipations du Coceral. En Russie, les superficies d’orge d’hiver ont baissé en faveur du blé. Toutefois, du fait de meilleurs rendements, la production devrait être comparable à celle de l’an dernier, à 18 Mt (17,9 M). En Ukraine, davantage d'orge d'hiver a été planté mais du fait d’un taux d’abandon plus élevé, le total de la superficie moissonnée devrait reculer à 4,8 Mha (5,0 M) et la production à 11,3 Mt (11,8 M). Au Canada, malgré un petit recul des semis, la superficie moissonnée devrait légèrement augmenter, à 3 Mha (2,9 M), en raison d’un taux d’abandon probablement moins élevé. Sur la base de rendements moyens, les estimations de récolte restent inchangées à 9,5 Mt. En Afrique du Nord, après la forte hausse de l’an dernier, la sole d’orge devrait reculer de 12 %.
Moins de blé dur en Amérique du Nord, mais davantage en France
La production mondiale de blé dur en 2010 devrait reculer de 10 % par rapport à son record de 37,2 Mt en 2009. Un fort repli s’expliquant principalement par des récoltes moindres en Amérique du Nord où la lenteur de la demande à l’exportation, la faiblesse des prix et une accumulation des stocks au cours de l’an dernier vont sans doute réduire les semis. Les agriculteurs canadiens devraient ainsi semer 25 % de blé dur en moins ce printemps et les superficies aux Etats-Unis pourraient reculer d’environ 14 %. Dans l’UE, les emblavements devraient être comparables à ceux de l’an dernier, à 2,9 Mha, avec des replis en Italie et en Espagne compensés par un accroissement en France. Le temps humide de cet automne a entravé les semis en Italie, induisant un recul des surfaces de 4 %, à 1,2 Mha. Une sécheresse en Espagne a conduit à un repli de 3 % des surfaces, à 0,5 Mha. Cependant des pluies récentes auraient stimulé le développement des cultures. En France, les fortes recettes générées l’an dernier par la culture de blé dur ainsi qu’un temps favorable aux semis cet automne devraient induire une hausse de 15 % des surfaces, à 0,5 Mha. Au total, la production de blé dur dans l’UE en 2010 devrait légèrement augmenter, à 9,3 Mt (9,0 Mt). Le Coceral prévoit de son côté 7,8 Mt contre 8,52 Mt l’an dernier pour l’UE 27. En Afrique du Nord, les conditions ont été dans l’ensemble favorables, même si les résultats risquent de ne pas égaler ceux de 2009. La production est estimée à 2,4 Mt (2,8 M) en Algérie, à 1,4 Mt (1,9 M) au Maroc et à 1,4 Mt (1,4 M) en Tunisie. Des pluies abondantes ont maintenu les perspectives de rendements en Syrie et en Turquie, respectivement à 1,8 Mt (1,8 M) et à 2,9 Mt (3,1 M).
Les perspectives de récolte relativement favorables en Afrique du Nord et dans l’UE limitent les espoirs d’assister à une hausse des échanges mondiaux de blé dur en 2010/11. Sur la base des premières hypothèses de l’offre et la demande pour l’année à venir, les échanges mondiaux de blé dur devraient n'afficher qu’une modeste hausse, à 6,9 Mt (6,4 Mt).