Récolte 2010 : grand cru qualitatif
Production 2010 – L’hétérogénéité des rendements se confirme, la récolte 2010 est toutefois très qualitative en blé tendre et en blé dur
TRES DISPARATE, la récolte céréalière (hors maïs) présente des profils très différents selon les régions de production notamment au regard des rendements très bas parfois. La qualité en revanche est très bonne, toutes productions confondues.
Globalement bon dans la moitié Nord
Dans le Pas de Calais et dans la Somme, les rendements ont été très hétérogènes affichant des écarts de plus de 40 q/ha selon les zones. «Sur les terres légères, les rendements se situent en moyenne entre 70 et 80 q/ha alors qu’ils tournent autour de 95/100 q/ha avec des terres lourdes», explique M Caillaud, directeur du département céréales de la coopérative Unéal. En blé, «Le PS est compris entre 77 et 80 kg/hl, le temps de chute Hagberg aux alentours de 360 s et le taux de protéines à 11,5%», rapporte M Caillaud. Chez Champagne Céréales où la récolte de blé était avancée à moitié en fin de semaine dernière, le sentiment est plutôt positif. «On craignait pour les rendements avec le coup de chaleur de juin qui aurait pu avoir un impact négatif sur le remplissage des grains. Et surprise, les conditions de juin n’ont pas eu d’incidences catastrophiques», assure M Jonet, directeur terrain à Champagne Céréales. Les rendements sont donc corrects (rendement moyen estimé à 80 q/ha) dans la région même si l’on constate de grandes différences suivant les parcelles. Avec un PS moyen de 79, un taux de protéine de 11,5% et un temps de chute hagberg très bon, la qualité est là encore jugée satisfaisante.
Dans la région de Dijon, les impressions sont identiques. «C’est finalement une bonne surprise. Les chaleurs de juin propices à l’échaudage ont eu peu d’impact sur le rendement car la maturité était déjà avancée. La moyenne générale devrait se situer aux alentours de 70 q/ha, un bon cru» assure un communiqué de Dijon Céréales. Qualitativement, les résultats sont a la hauteur des attentes avec un PS moyen approchant les 78 points, un taux de protéines proche de 12 % et une confirmation de la qualité panifiable des blés de Côte-d’Or. Plus au centre, les rendements sont eux aussi très irréguliers. En Indre et Loire, on a connu de mauvais rendements avec une moyenne à 65 qx/ha alors que dans la zone Loiret/Cher/Eure-et-Loir/Essonne, ils s’affichent entre 70 et 80 qx/ha, rapporte-t-on chez Axéréal. La qualité en revanche est également satisfaisante. Enfin, en Bretagne, les volumes se révèlent finalement surprenants. «On attendait un recul de 15 % des rendements, finalement, nous ne perdons que 7 à 8 %» estime-t-on chez Le Gouessant. Le rendement moyen doit se situer à 78 q/ha. La qualité est excellente et satisfait les exigence en nutrition animale.
Bons résultats en Provence, plus difficile en Vendée
“Un climat picard a touché la Provence” décrit le directeur de la coopérative de Bollène, Denis Maucci. Il explique que les pluies abondantes connues par la région avant et pendant l’été, ainsi qu’un mois de juin frais par rapport à l’habitude, ont permis d’obtenir des rendements particulièrement hauts cette année. La coopérative qui collecte en majorité du blé dur (70%) a vu ses volumes progresser de 35% à 25.000t. La hausse des surfaces cultivées de 10 à 15% explique en partie cette progression. Les rendements sont disparates et vont de 25q/ha à 85q/ha toujours en ce qui concerne le blé dur. Les agriculteurs ayant terminé leurs semis fin octobre, ont eu de bons résultats. Le PS est plutôt élevé à 83 kg/hl. En revanche le taux de protéines est assez faible, autour des 13% en moyenne, en raison d’une fertilisation faible face à des rendements plus élevés que prévus. Le blé tendre a connu le même problème avec deux tiers de la production déclassés en utilisation fourragère. «Pour les départements Haute-Garonne, Pyrénées Atlantiques et Hautes Pyrénées, la qualité et les rendements ont été satisfaisants, que ce soit en blé tendre et dur ou en orge » indique Philippe Theil, chef de marché céréales d’Euralis. En blé tendre et en blé dur, les rendements sont très satisfaisants respectivement à 60qx/ha et 55-60qx/ha. Si la qualité est très correcte, on constate cependant un petit défaut de taux protéines, compris entre 10,5 et 11%, et 13,5% pour le blé dur. Les résultats sont moins favorables plus au nord. Ainsi, la Vendée a connu une campagne difficile, notamment en raison de la tempête Xynthia. Ainsi 15-20.000ha ont été inondés. Sur ces surfaces, les récoltes sont inexistantes. «De l’orge a été semé sur ces zones car c’est la seule céréale résistante à la salinité du sol, afin de réactiver l’activité microbienne. Mais les rendements n’ont pas dépassé les 20-30qx/ha» précise Christophe Vinet, directeur céréales de la coop CAVAC. En blé tendre et dur, où les rendements sont hétérogènes, la qualité est présente. En Charente et Charente-Maritime, même constat. Les rendements ne sont pas non plus au rendez-vous en blé tendre. La fin de cycle a tout de même un peu rattrapé les dégâts selon Charentes Alliance.