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Production / Céréales
Précarité du marché mondial

La première analyse détaillée couvrant toutes les céréales suggère un nouveau repli des stocks pour 2011/2012 si la production ne rebondit pas

Puisqu’on s’attend à ce que les stocks de report mondiaux de céréales (blé et céréales secondaires) tombent à leur plus bas niveau depuis 2007/2008 sous l’effet conjugué d’une baisse de la production et d’une hausse de la consommation cette année, il faudra un redressement notable de la production en 2011/2012 pour empêcher un nouveau repli des inventaires de fin de campagne. Suite à l’évaluation en février des perspectives de l’offre et la demande de blé pour l’an prochain, la première analyse détaillée couvrant toutes les céréales suggère une précarité continue du marché mondial à moins que la production ne dépasse les projections actuelles, note le CIC (rapport du 24 mars).

Nouvelle progression de la consommation
    La production mondiale est estimée grimper à 1.805 Mt, 79 Mt de plus qu’en 2010/2011 et juste au-dessus du record de 2008/2009 (1.802 Mt). Les hausses les plus marquées sont attendues en Russie, aux Etats-Unis et dans l’UE, avec des gains considérables espérés également au Canada, au Kazakhstan et en Ukraine. Cela suppose une hausse de 4 % des superficies mondiales sous céréales, à 537 Mha, le plus haut niveau depuis 1998, près de la moitié de la hausse étant imputable au seul redressement des semis en Russie.
    La consommation de céréales devrait grimper de nouveau en 2011/2012, avec de nouvelles hausses de l’utilisation pour l’alimentation humaine et animale. Toutefois, la précarité continue de l’offre de maïs et la fermeté des prix qui en découle risquent de brider la croissance des usages industriels, notamment dans la filière de l’éthanol, laquelle devrait absorber quelque 144 Mt de céréales, en repli par rapport au chiffre estimatif de 147 Mt pour l’année en cours. Le total de la consommation est projeté à 1.808 Mt, ce qui représente une augmentation de 1,1 %, à rapprocher de la hausse de 1,6 % estimée pour la campagne actuelle. Ainsi les stocks mondiaux de clôture ne devraient-ils  afficher qu’un modeste recul par rapport au niveau attendu cette année, mais ils vont néanmoins rester bas.
    L’accroissement des échanges de blé et d’orge devrait compenser un repli des expéditions de maïs en 2011/2012 (juillet-juin), le total pour toutes les céréales étant projeté croître à 246 Mt (243 Mt). Les échanges de blé fourrager notamment devraient s’intensifier aux dépens du maïs, particulièrement si les disponibilités de la région mer Noire augmentent ; l’orge fourragère, quant à elle, va sans doute aussi devenir plus compétitive. En supposant une hausse de la production de quelque 4 %, la production et la consommation mondiales de blé devraient être plus ou moins équilibrées, avec des stocks de report en légère augmentation. Les excédents chez les principaux exportateurs devraient être suffisants pour couvrir la hausse attendue de la demande à l’importation, confortés par un redressement dans la région mer Noire et par des stocks relativement abondants issus de l’ancienne récolte dans d’autres pays, notamment aux Etats-Unis et en Australie.

Le maïs sous haute tension
    Il faudra un redressement notable de la production de maïs pour compenser la forte contraction des stocks d’ouverture, même si la consommation n’augmente que modestement. La prochaine moisson est estimée à 841 Mt, en hausse de 33 Mt sur cette année. Puisque la consommation de viande ne cesse de croître dans les pays en développement, l’utilisation dans l’alimentation animale devrait faiblement augmenter (+1 %), sachant qu’il est probable que l’offre de maïs reste tendue et les prix relativement élevés. Après plusieurs années de forte croissance, les usages industriels de maïs devraient se stabiliser ; l’utilisation pour la fabrication d’amidon est estimée en légère hausse.

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