Production / Blé
Pourquoi les rendements stagnent
LE PLAFONNEMENT des rendements du blé en Europe est surtout dû aux pratiques agronomiques et au réchauffement climatique qui se fait déjà ressentir expliquent des chercheurs de l’Inra et d’Arvalis dans une étude publiée dans la revue scientifique Field Crops Research, le 9 octobre. Depuis environ vingt ans, la croissance des rendements du blé ralentit. Elle s’est même arrêtée ces dernières années dans de nombreux pays européens, dont la France. Le progrès génétique des variétés cultivées n’a pas faibli, estiment les chercheurs. L’amélioration variétale permettrait un gain d’environ 1 q/ha/an. Les auteurs de l’étude trouvent une partie de l’explication dans les pratiques culturales.
Perte de 0,2 à 0,5 q/ha/an due au réchauffement climatique
Le remplacement des légumineuses par le colza comme culture précédant le blé, à partir de 1999, peut affecter les rendements jusqu’à -10 qx/ha. Cela a participé à la réduction de la productivité pour environ 0,35 q/ha/an. La baisse de l’utilisation d’engrais azotés à partir de 2000 aurait aussi un effet pénalisant estimé à 0,15 q/ha/an. L’étude écarte en revanche le rôle des maladies et de la fertilité des sols. Les facteurs agronomiques seraient responsables d’une baisse des rendements de l’ordre de 0,5 q/ha/an.
Les scientifiques notent aussi une réduction à partir des années 1990 liée au climat, avec des températures plus élevées dans les zones tempérées affectant le remplissage des grains, et une augmentation du déficit en eau pendant la croissance des tiges et des grains. L’impact de cet effet climatique est estimé entre 0,2 à 0,5 q/ha/an.