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Pour la CGB, l’après Quotas sucriers doit rimer avec essor du bioéthanol
« Ce changement doit être vu plutôt comme une opportunité et pas seulement comme une contrainte », affirme Éric Lainé, président de la CGB. Une vision qui se veut optimiste alors que l’avenir des betteraviers s’assombrit avec la suppression des quotas sur le sucre. Et c’est sans parler des potentiels obstacles au bon développement du bioéthanol, qui « sera un facteur encore plus déterminant demain pour équilibrer l’offre et la demande en sucre sur notre marché intérieur », insiste le président dans son discours de clôture de l’assemblée générale de la CGB, qui s’est déroulée mardi 10 décembre à Paris.
Le dispositif réglementaire interprofessionnel sauvegardé
Si « la décision de fin des quotas (et du prix minimum de la betterave, NDLR) en 2017 plutôt qu’en 2020 nous bouscule (...), nous avons sauvegardé le dispositif réglementaire interprofessionnel et contractuel quasiment en l’état, se réjouit Éric Lainé, avec notamment l’obligation de négocier collectivement les volumes et les prix. Choses qui ne sera pas facile à déterminer, car « l’on va vers une plus grande volatilité des prix du fait d’une augmentation probable de la production, et de la diminution des débouchés du fait de la concurrence de l’isoglucose (qui ne sera également plus soumis à quota, NDLR). »
L’avenir de l’éthanol mis à mal
La sauvegarde du marché intérieur de l’UE est donc primordiale. Elle passe par « le maintien des droits de douane et la limitation des importations ». Mais également par la défense du marché de l’éthanol, qui ne paraît pas être la priorité des pouvoirs publics.
Outre l’annonce du plafonnement à 7 % d’incorporation pour le bioéthanol de première génération en France voire 5 % par la Commission européenne, et de la fin de sa défiscalisation après 2015 sur le territoire hexagonal, le gouvernement projette dans la loi de Finances 2014 de taxer le bioéthanol via sa Contribution Climat Énergie (CCE). « Les bras m’en tombent, s’indigne Éric Lainé. On en arrive à nier les spécificités des énergies biosourcées, inscrites dans les règlements communautaires. » Et Alain Jeanroy, directeur général de la CGB, de prévenir : « En cas de vote, nous déposerons un recours ! »
Vers des gains de productivité
Reste à la filière de gagner en compétitivité pour pouvoir exporter leur sucre sur les pays tiers. Pour ce faire, il leur faut optimiser leur coût de revient, « pour gommer progressivement les 30 % d’écart de coûts de production qui les séparent du Brésil », leur principal concurrent, conclut la CGB. Avec au menu, la modernisation des méthodes de réception des betteraves en usines et le programme de recherche génétique, le projet Aker.