Aller au contenu principal

Conseil Céréales de FranceAgriMer
Pas de pénurie en blé tendre, mais risque d’une tension accrue sur les prix

FranceAgriMer se veut rassurant quant aux capacités de réponse aux besoins du marché intérieur

Si le Conseil Céréales de FranceAgriMer, réuni le 12 janvier, n’a pas donné lieu, comme le mois dernier à envisager de devoir « balayer les fonds de silos » pour assurer l’équilibre de fin de campagne et plus particulièrement le programme d’exportation, le marché du blé risque d’être encore plus tendu avant la moisson qu’il l’est actuellement. Le Conseil présente un bilan mondial et européen du blé qui, loin de l’abondance, n’inspire pas non plus la crainte de la disette. Il relativise les conséquences des inondations en Australie sur le volume de récolte du pays –mais pas sur la qualité exigée par le marché international–, souligne les bonnes perspectives de récolte argentine et les disponibilités américaines. Donc pas de risque de pénurie pour assurer l’approvisionnement d’un marché mondial toujours demandeur. La place de la France est maintenant estimée à 11,8 Mt de sorties sur pays tiers, 200.000 t de plus que prévu en décembre. Un chiffre jamais approché et contribuant grandement à l’abaissement du stock de report qui passerait sous les 2 Mt (n°3380 page 5). Et si l’exportation devait ralentir en fin de campagne pour ne pas nuire à la demande intérieure, cela se ferait naturellement. Mais surtout pas par des mesures réglementaires qui donneraient le signal d’une remise en cause de la vocation exportatrice de la France dans le domaine céréalier. Pour le moment, le bilan des embarquements français à destination des pays tiers vient appuyer la nouvelle prévision des sorties. Ils représentaient, au 30 décembre, 7,06 Mt contre 4,4 Mt en 2009, à la même date.

Les acheteurs doivent acheter
    Donc, le conseil Céréales se montre rassurant sur les capacités de réponse aux demandes des utilisateurs intérieurs, en leur conseillant au passage de ne pas trop différer leurs achats dans l’espoir hypothétique d’une baisse des prix que FranceAgriMer n’envisage pas à moyen terme. Actuellement, les stocks sont larges chez les collecteurs et les acheteurs doivent pouvoir se couvrir.
    Ces utilisateurs, particulièrement les fabricants d’aliments du bétail, tentent de résoudre la quadrature du cercle : supporter la hausse des matières premières sans augmenter d’autant le prix de l’aliment auprès des éleveurs. Un palliatif consiste à jongler avec les formulations, mais outre les sujétions techniques, toutes les matières premières sont à la hausse. Vis-à-vis des céréales, les incorporations par la nutrition animale sont, depuis le début de la campagne, globalement au même niveau que l’an dernier, mais avec un net transfert du blé vers l’orge, le maïs résistant tant bien que mal. L’importation de blé fourrager fait aussi partie de la panoplie des mesures d’économie. D’ailleurs, le Snia demande la suppression des droits de douanes sur les blés et autres matières premières importées (cf. p 2). Pourtant, assez singulièrement, FranceAgriMer a baissé de 100.000 t, à 700.000 t, ses prévisions d’importation de blé.

Forte reprise des ventes de blé dur
    Le marché du blé dur connaît depuis peu un sensible raffermissement consécutif à un réveil de la demande maghrébine –l’Algérie notamment ayant acheté courant décembre 200.000 t probablement d’origine française– et Bruxelles ayant délivré d’importants volumes de certificats d’exportation. FranceAgriMer a relevé ses prévisions d’exportation de blé dur de 100.000 t vers l’UE et de 50.000 t vers les pays tiers, ce dernier chiffre devrait être revu en nette hausse.
L’appel européen, et même français, à l’importation de maïs
    Pour l’orge, le conseil spécialisé n’a apporté aucune modification significative à son précédent bilan prévisionnel, tant en ce qui concerne les utilisations intérieures par les Fab, reconduites au bon chiffre d’1,9 Mt, que l’exportation à destination de l’UE, concurrencée par l’abondance de blé fourrager. Le chiffre élevé de 2 Mt vers les pays tiers se justifie par l’absence de la concurrence mer Noire. A fin décembre, la France aurait exporté 280.000 t d’orge vers l’Arabie Saoudite alors qu’elle n’avait réalisé aucun chargement vers ce pays un an auparavant.
    Le bilan maïs a été revu en hausse au niveau de la collecte, augmentée de 130.000 t, à 11,93 Mt en raison d’ajustements en légère hausse de la production (+ 45.000 t) et d’une baisse de l’autoconsommation (-85.000 t). Mais la modification la plus importante réside dans l’augmentation de 160.000 t des perspectives de ventes à l’UE, en particulier à l’industrie de l’éthanol au Benelux. Mais l’UE recherche toujours ses compléments d’approvisionnement dans les pays tiers compte tenu du manque de compétitivité du maïs français. Depuis le 1er juillet jusqu’à la fin décembre, 3,25 Mt sont entrées et même les Fab bretons s’ouvrent au maïs ukrainien, d’où la demande du Snia.

Source : Source Source : FranceAgriMer

Les plus lus

Moisson 2024 : en blé tendre, la plus faible récolte en 40 ans

Une actualisation de la récolte en cours vient d’être publiée par le service des statistiques du ministère de l’Agriculture.…

Moisson 2024 - Seules 4,1 Mt de blé tendre français pourraient être exportées sur pays tiers

Avec une moisson complexe en France et dans le monde, la filière blé tendre hexagonale à l’exportation va souffrir. Elle…

Céréales et oléoprotéagineux bio : une récolte 2024 qualifiée de « mauvaise » à « catastrophique » selon les bassins

Les retards enregistrés par les moissons empêchent de donner des chiffres de production précis à l'heure actuelle.

Moisson 2024 - Quel pourcentage des blés français sera sous la norme des 76 kg/hl ?

L’enquête d’Arvalis et FranceAgriMer sur les blés français, qui fournira ses résultats définitifs le 18 septembre prochain,…

Paysage d'arganiers et d'oliviers et de terres labourées mais non semées au sud de Safi (Maroc) en janvier 2024
Les surfaces de céréales reculent au Maghreb sous l’effet du changement climatique

En Algérie et au Maroc, le changement climatique et la multiplication des sécheresses découragent les agriculteurs. La sole en…

Les céréales en baisse conséquente en France malgré une récolte qui s'annonce difficile

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne