Aller au contenu principal

Onic : pour une politique à l’export énergique

LORS DU COMITÉ de gestion du 10 février, la Commission européenne a autorisé une adjudication de 185.000 t de blé (dont 175.000 t pour la France) avec une restitution de 4 euros/t, identique à celle de la semaine précédente.

Pas de quoi satisfaire des opérateurs inquiets qui ont demandé à Bruxelles de «mener une politique d’exportation énergique», à l’occasion du Comité permanent de l’Onic qui s’est déroulé la veille.

Des stocks de fin de campagne conséquents

Malgré les bonnes performances du maïs et de l’orge français sur le marché communautaire et le dynamisme de l’amidonnerie de blé dans l’Hexagone, les stocks céréaliers de fin de campagne restent conséquents. Afin de limiter les offres à l’intervention qui s’accélèrent depuis plusieurs semaines, notamment en blé, la Commission européenne doit mener une politique d’exportation énergique, assortie de restitutions suffisantes pour affronter des prix mondiaux de plus en plus agressifs et un taux de change euro/dollar toujours défavorable.

Les adjudications à l’export doivent s’intensifier

Face à la montée en puissance des offres à l’intervention, la Commission européenne doit intensifier ses efforts en faveur de l'exportation. Les adjudications de blé, enfin ouvertes depuis le 3 février, doivent désormais s’accélérer à raison de 350.000 t par semaine, sous peine de voir les silos européens crouler sous les stocks. Pour l’orge, une nouvelle tranche d’adjudication doit être ouverte sans tarder afin de saisir toutes les opportunités sur l’Arabie saoudite, avant le retour prévisible des orges d’origine mer Noire sur le marché à la fin de l’hiver.

Le tirage des certificats d’exportation de blé est resté limité en janvier avec moins de 0,5 Mt délivrées dans l’UE. Les exportations européennes ont encore ralenti le mois dernier, faute de restitution pour corriger un taux de change euro/dollar toujours défavorable, malgré le léger redressement du billet vert. Face à l’accélération des offres à l’intervention, la Commission européenne a finalement décidé d’ouvrir une adjudication de restitution à l’export à partir de février. La première adjudication, intervenue le 3 février dernier, s’avère décevante. Seules 134.000 t ont été adjugées sur la base d’une restitution de 4 euros/t. Un tel tonnage s’avère largement insuffisant pour atteindre l’objectif d’exportation de 11,2 Mt, déjà revu à la baisse depuis le début de la campagne. Un volume moyen de 350.000 t par semaine est en effet nécessaire pour atteindre cet objectif d’ici la fin de la campagne. A ce jour, le volume des certificats d’exportation de blé octroyés dans l’UE depuis le début de la campagne atteint à peine 5,9 Mt (adjudication du 3 février comprise), contre 7,7 Mt à la même époque en 2002 et 7 Mt en 2000, années comparables en termes de récolte. Les certificats à l’exportation de farine atteignent pour leur part 1,3 Mt (valeur grain), niveau à peine plus élevé que le maigre score enregistré l’an dernier.

Après un mois de décembre bien terne, les adjudications d’orge ont redémarré en janvier. Environ 900.000 t ont été adjugées par Bruxelles, avec une restitution proche de 18 euros/t. Au total, le volume des certificats d’orge octroyés dans l’UE depuis le début de la campagne atteint 1,9 Mt, contre 1,1 Mt l’an passé à la même époque. Ce score reste toutefois très inférieur à ceux enregistrés antérieurement, notamment en 1999 et 2000 (plus de 5,8 Mt). A noter que les certificats adjugés avec restitution portent sur un volume de 1,6 Mt. Le solde, soit 0,3 Mt sera exporté sans restitution (certificats de droit commun). Il s’agit notamment d’orges de brasserie. Le volume indicatif de 2 Mt d’orges fourragères ouvert à l’adjudication est donc en passe d’être atteint. Il convient d’ouvrir sans plus attendre une troisième tranche d’1 Mt, pour permettre à l’UE d’exporter au moins 3 Mt d’orges fourragères d’ici la fin de la campagne. Le retour aux achats de l’Arabie saoudite constitue une opportunité que les opérateurs européens doivent pouvoir saisir au plus vite, avant le retour prévisible des orges d’origine mer Noire sur le marché à la fin de l’hiver, lorsque les conditions de transport leur seront plus favorables. Côté malt, le volume de certificats d’exportation octroyé depuis le début de la campagne atteint près de 1,8 Mt, contre 2 Mt l’an dernier à la même époque.

Relance des tirages de certificats à l’importation

Malgré les disponibilités locales et les offres à l’intervention, l’UE a de nouveau importé du blé en janvier, mais aussi du maïs et de l’orge.

L’UE a ainsi continué d’importer du blé en janvier (360.000 t environ), à un rythme certes moins soutenu que les mois précédents. Au total, les certificats d’importation délivrés depuis le début de la campagne représentent un volume de plus de 3,4 Mt, contre 2,9 Mt l’an dernier à la même époque. Ce chiffre reste toutefois très inférieur au flux d’importations constaté en 2002 (9,4 Mt) avant la mise en place des contingents le 1er janvier 2003. Ces importations concernent majoritairement du blé de haute qualité (1,8 Mt). Comme prévu, ces importations se sont sensiblement tassées en janvier et ne devraient pas dépasser 2,1 Mt à l’issue de la campagne. Concernant le blé de basse et moyenne qualité, les tirages continuent de s’effectuer à un rythme assez régulier. Ils atteignent 1,6 Mt depuis le début de la campagne.

En orge, le volume de certificats octroyés, stable depuis plusieurs mois, a gonflé en janvier d’environ 170.000 t avec l’ouverture du contingent d’importation de 300.000 t d’orges fourragères à droit réduit pour 2005. Au total, les certificats d’importation d’orge atteignaient près de 360.000 t à la fin janvier 2005, contre 200.000 t l’an dernier à la même époque.

Les importations de maïs ont également repris dans le cadre du régime spécifique d’abatimento (importations à droit réduit en Espagne et au Portugal). Les certificats d’importation de maïs octroyés depuis le début de la campagne atteignent ainsi près d’1 Mt, avec plus de 300.000 t délivrées le mois dernier au titre de l’abatimento. Les importations de sorgho ont en revanche peu bougé. Les certificats délivrés portent sur moins de 24.000 t à la fin janvier, sans grand changement par rapport au mois précédent. On est loin du volume exceptionnel enregistré l’an dernier en raison de la sécheresse (1,1 Mt de certificats octroyés à pareille époque).

Les plus lus

Décès de Michel Soufflet, fondateur du groupe éponyme de négoce de céréales

Michel Soufflet est mort le dimanche 8 décembre 2024 à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans.

Moisson 2024 - Quel pourcentage des blés français sera sous la norme des 76 kg/hl ?

L’enquête d’Arvalis et FranceAgriMer sur les blés français, qui fournira ses résultats définitifs le 18 septembre prochain,…

Moisson 2024 - Seules 4,1 Mt de blé tendre français pourraient être exportées sur pays tiers

Avec une moisson complexe en France et dans le monde, la filière blé tendre hexagonale à l’exportation va souffrir. Elle…

Céréales et oléoprotéagineux bio : une récolte 2024 qualifiée de « mauvaise » à « catastrophique » selon les bassins

Les retards enregistrés par les moissons empêchent de donner des chiffres de production précis à l'heure actuelle.

Moisson 2024 - L'Ukraine accepte de limiter ses exportations de blé

L’Ukraine s’est mise d’accord avec ses partenaires commerciaux sur le volume de 16,2 Mt de blé exportables sur la campagne…

Congrès des grains Dijon/Nancy : une campagne 2024-2025 décevante et complexe à gérer en céréales

Le Congrès des grains Dijon/Nancy s’est tenu le jeudi 5 septembre à Dijon, post moisson de céréales d’hiver et à l’approche de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne