Nutrition animale et environnement : pour une meilleure reconnaissance
L’Afca-Cial incite ses adhérents à réaliser encore plus de mesures d’impacts sur l'environnement car la nutrition animale veut que les efforts consentis dès l’amont soient bien valorisés à l’aval. C’est tout l’intérêt du travail en commun sur les analyses de cycle de vie, porté par les syndicats professionnels, notamment en France.
L’Afca-Cial incite ses adhérents à réaliser encore plus de mesures d’impacts sur l'environnement car la nutrition animale veut que les efforts consentis dès l’amont soient bien valorisés à l’aval. C’est tout l’intérêt du travail en commun sur les analyses de cycle de vie, porté par les syndicats professionnels, notamment en France.
La nutrition animale veut être reconnue pour les solutions qu’elle porte dan l'objectif de réduire l’impact environnemental des élevages. Il s’agit donc pour elle d’en apporter la preuve afin que ses innovations et ses efforts soient pris en compte dans les outils de son aval. L’un des objectifs de l’Afca-Cial* est ainsi d’engager ses adhérents dans les mesures d’impacts environnementaux, comme le syndicat l’a montré lors d’une journée technique « méthodologique » en fin d’année dernière. Le but final est bien que celles-ci soient ensuite intégrées dans les bases de données utilisées par son aval. Pour l’instant, ces dernières sont parfois très réductrices, globalisant la nutrition des animaux et son aval dans des valeurs figées et déjà anciennes. « Les travaux avec l’ensemble du secteur de la nutrition animale, le Snia et la Coopération agricole Nutrition animale, et avec les parties prenantes des filières aval, organisations professionnelles, instituts techniques... sont encore nécessaires pour que ces solutions puissent être intégrées dans les outils de calcul d’impact environnemental des élevages », constate l’Afca-Cial dans une récente communication.
Pour apporter la preuve de l’efficacité de leurs solutions, plusieurs entreprises du secteur des compléments ont déjà initié de telles démarches de calcul de l’empreinte environnementale de leurs activités pour obtenir des données spécifiques à leurs produits, procédés et chaînes d’approvisionnement. C’est le cas de Metex, qui communiquait dès 2022 sur l’analyse du cycle de vie de ses acides aminés et sur l’intérêt « made in France » de ses productions d’Amiens dans un marché international dominé par l’Asie, notamment la Chine. C’est aussi l’annonce récente de Lallemand, qui vient de faire valider l’analyse du cycle de vie de sa levure probiotique Actisaf Sc47 en vache laitière et en profite pour communiquer sur la réduction de l’empreinte carbone du lait qu’elle permet, « jusqu’à 5 % » chiffre l’entreprise.
« Les entreprises du secteur de la complémentation de la nutrition animale ont des solutions efficaces pour réduire les impacts environnementaux des élevages », affirme l’Afca-Cial. Et de citer par exemple les additifs et ingrédients fonctionnels pour répondre aux enjeux de la durabilité, que ce soit la réduction des pertes à la ferme avec les conservateurs d’ensilages ou la réduction de l’importation du soja grâce aux acides aminés, la valorisation du phosphore apporté par les céréales grâce aux enzymes qui le rend disponible ou, plus récemment, les outils nutritionnels pour réduire les émissions de méthane par les ruminants. « Ces analyses de cycle de vie sont basées sur des référentiels reconnus tels que la norme ISO14040-ISO14044, les LEAP guidelines de la FAO ou le Feed PEF CR de la Commission européenne », rappelle Claire Laurent, responsable technique du syndicat. Pour mémoire, le PEF (Product Environmental Footprint) a été lancé en 2013 par la Commission européenne, et la Fefac s’est appuyé sur cette méthode pour proposer les règles spécifiques à la nutrition (CR ou Category Rules) en 2015. Au niveau européen, la Fefac s’est aussi investie dans la base de données GFLI (Global Feed LCA Insitute) dont la première version date de 2018 et qui rassemble des données de référence sur les performances des ingrédients de la nutrition animale. Du côté français, Agribalyse (2010) fournit des références pour les produits agricoles et alimentaires français, EcoAlim (2013) étant son volet nutrition animale.
« Les travaux doivent se poursuivre à tous les niveaux de la chaîne, au niveau français et européen, avec un objectif d’harmonisation, en vue d’améliorer l’impact global des productions animales et de donner au consommateur une information fiable sur ce qu’il consomme », conclut Claire Laurent.
(*) L’Afca-Cial représente depuis plus de quatre-vingt ans les entreprises spécialisées dans la complémentation de la nutrition des animaux, qui a pour objectif d’équilibrer et d’améliorer les rations des animaux d’élevage pour une nutrition saine. Elle regroupe près de 130 entreprises adhérentes : fournisseurs d’additifs, fabricants de prémélanges et fabricants d’aliments complémentaires..., représentant la quasi-totalité de la profession en France.
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