OMC
Nouvel échec à Postdam
LES QUATRE grands négociateurs de l’OMC (G4) –Inde, Brésil, États-Unis, UE– ont dû se résoudre à constater un échec de leur réunion le 21 juin à Potsdam. Avant même la fin de la rencontre, les délégations de l’Inde et du Brésil ont quitté la table, reprochant à l’UE et aux États-Unis de ne pas faire assez d’efforts. « Il était inutile de poursuivre les négociations compte tenu de ce qui est sur la table », a annoncé le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim. Pour lui, l’agriculture a été une nouvelle fois la responsable du dialogue de sourds avec le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et la représentante américaine pour le Commerce, Susan Schwab. Il a expliqué que Bruxelles et Washington restaient « très au-dessus » des exigences des pays émergents, qui souhaitaient plafonner ces aides à 12 Md$ par an pour les États-Unis et à 20 pour les Européens. Mais les Occidentaux assurent que c’est le refus de Brasilia et New Dehli de réduire leurs droits de douane sur les produits industriels qui a conduit à l’impasse. Les syndicats français n’ont pas manqué de commenter cet échec, qui ne signifie pourtant pas la fin du cycle de Doha. Les 150 États membres, réunis à Genève le 22 juin, ont en effet décidé de se laisser trois semaines pour explorer la voie multilatérale dans les négociations. Pour la Coordination rurale, « cet énième revers est bien la preuve que l’agriculture est incompatible avec le libre-échange mondial. Son avenir est beaucoup plus lié aux questions vitales de la souveraineté alimentaire et du développement, qu’à la libéralisation des échanges dans le monde ». De surcroît, la FNSEA ré-affirme qu’on ne peut pas « exporter le modèle agricole brésilien ou américain à travers le monde. Il nous faut une politique agricole qui protège ».