Coopératives
« Nous voulons présenter Siclaé comme un champion des céréales »
La Dépêche-Le Petit Meunier : Siclaé vient d’acquérir 100 % du capital de Chamtor auprès des coopératives Champagne Céréales, des Sociétés Coopératives Agricoles de la Champagne et de Sézanne, et 51 % d’ARD*, grâce à une restructuration du capital. Quel est le but de ces opérations ? Comment se sont-elles déroulées?
Laurent Jubert : Il s’agit plus d’une réorganisation des filiales, d’une simplification de l’organisation de Siclaé, que d’acquisitions totalement nouvelles. Chamtor et ARD faisaient déjà partie de Champagne Céréales mais sans faire partie de Siclaé. Ces deux opérations donnent plus de poids à cette dernière, qui regroupe désormais toutes les activités de transformation des céréales, et n’est plus à 100 % alimentaire.
Avec Chamtor et ARD, nous ajoutons l’activité chimie végétale non-alimentaire, qui nous paraît essentielle pour assurer notre croissance sur le long terme. Nous voulons présenter Siclaé comme un champion français de la transformation des céréales.
LD-LPM : Ressentez-vous les effets de la crise ?
L. J. : Nous nous attendons à une progression des résultats de Siclaé sur l’exercice 2009, avec notamment un excellent résultat brut d’exploitation. Déjà pour 2008/2009, le chiffre d’affaires a progressé de 631 M€, pour atteindre 1,498 M€ et un bénéfice net de 21,1 M€. Globalement, nous passons entre les gouttes, car nos activités, dans l’ensemble alimentaires, ne se trouvent pas au centre de la crise. Il y a en revanche ponctuellement quelques secteurs touchés par une baisse des volumes. Soliance, spécialisée dans les actifs cosmétiques, n’est pas épargnée. L’activité papeterie de Chamtor ressent également les effets de la crise. Sans parler de la malterie (Malteurop) dans les pays de l’Est, où l’on assiste à un retournement du marché de la bière et du malt. En revanche, on ne peut pas dire qu’ARD soit touchée. La société est en croissance car nous sommes dans une phase de grand développement de la recherche sur la chimie du végétal.
LD-LPM : Quels sont les prochains développements de Siclaé ?
L. J. : Deux projets en non-alimentaire sont à l’étude, à commencer par le projet CIMV (Compagnie Industrielle Matière Végétale). Il permettra la fabrication de pâte à papier à partir de pailles de céréales, dans une usine à proximité de Vitry-le-François. A terme, 180.000 t de pailles, fournies par les agriculteurs locaux, devraient être transformées par ce biais.
Autre projet d’envergure, la centrale de cogénération vapeur/électricité, qui va voir le jour sur le site de Bazancourt-Pomacle. 160.000 t, toutes biomasses confondues (dont de la paille), seront concernées. L’alimentation en vapeur des usines de la bioraffinerie sera ainsi assurée, et l’électricité produite sera vendue à EDF.
*ARD : centre de recherche agro-industrielle