Hausse des prix de la farine insuffisante pour compenser la flambée des coûts, alertent les meuniers
Une lettre d’information de l’ANMF (association nationale de la meunerie française) fait le point sur la hausse des coûts de production de la farine (blé, énergie, papier, carton, etc.), et rappelle que la meunerie est un des secteurs alimentaires où la rentabilité est une des plus faibles.
Une lettre d’information de l’ANMF (association nationale de la meunerie française) fait le point sur la hausse des coûts de production de la farine (blé, énergie, papier, carton, etc.), et rappelle que la meunerie est un des secteurs alimentaires où la rentabilité est une des plus faibles.
Les prix de la farine ont certes augmenté, mais à un rythme bien moindre que les coûts de production, signale une lettre d’information de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française) publiée le 19 septembre. Ainsi, elle s’inquiète de la santé économique du secteur.
Hausse des indices de prix de la farine mais…
L’ANMF rapporte une hausse des indices de prix de la farine de 21 % entre les premiers semestres 2021 et 2022, tout utilisateur confondu. A titre d’exemple, celui en boulangerie industrielle grimpe de 17 %, de 14 % concernant la boulangerie artisanale, et de 20 % concernant la vente de sachets.
De son côté, le prix moyen du pain « n’a augmenté que de 3 %. Une augmentation encore trop limitée quand les boulangers font également face à une très forte hausse de leurs coûts de production », prévient l’ANMF.
... explosion de 489 % des tarifs de l’électricité !
Les cours du blé tendre sur Euronext ont de fait grimpé de 60 % sur la même période. Ajoutons à cela l’explosion de l’indice de prix spot de l’électricité de 489 % entre mars 2021 et 2022 (essentielle pour le fonctionnement des moulins) des papiers/cartons/emballages de 27 %, et du gasoil à la pompe de 44 % entre juin 2021 et 2022. Sans oublier la flambée des prix du minerai de fer de 62 % dans le même laps de temps, « qui influence en cascade le prix final des pièces détachées, indispensables à l’activité industrielle, mais aussi au transport par l’élévation du coût d’achat des camions et des réparations », explique le document de l'ANMF.
Les meuniers et les boulangers ont donc dégradé leurs marges afin de préserver l’accessibilité du pain aux consommateurs finaux, alerte l’ANMF. Et ce, alors que la meunerie est un des secteurs alimentaires où la rentabilité est une des plus faibles. L’Observatoire français des prix et des marges relève « une marge brute (matière première uniquement) de la filière blé-farine-pain au plus bas depuis sa mise en place en 2011 pour la première transformation », rappelle l’association.
« Les fondamentaux du marché restent tendus et la volatilité de mise, dans le contexte de guerre en Ukraine. La couverture du risque de prix entre le blé tendre et la farine est complexe à gérer pour la profession. Le risque est d’autant plus grand que la part de la matière première dans la farine est importante en meunerie », conclut l’ANMF.