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Net repli en céréales sur un marché peu actif

BLÉ TENDRE : la dette de la Grèce et les volumes de blé pénalisent les cours
Les cours du blé tendre français ont nettement décroché cette semaine. Peu d’éléments existent actuellement pour redonner des ailes aux cotations, si ce n’est le rapport de l’USDA faisant état d’une dégradation des cultures de maïs US. L’offre en blé, européenne et mondiale, ayant été successivement corrigée à la hausse, conjuguée aux craintes que la dette de certains membres de l’UE fait peser sur les marchés financiers, a été à l’origine de la baisse de plusieurs euros constatée cette semaine sur les marchés européens. De plus, malgré le recul de l’euro, l’origine mer Noire, et plus particulièrement russe, concurrence trop vivement les productions de l’UE qui peinent toujours à s’imposer sur le marché international. Depuis mercredi dernier, la Jordanie a acheté 50.000 t de blé fourrager, sans précision concernant l’origine, et Taïwan 44.100 t de blé US. Seul le Maghreb continue de s’approvisionner en blé français. L’Algérie, notamment, a acheté 400.000 t de blé hexagonal. La demande portuaire reste donc soutenue compte tenu du débouché précité et de demande d’Etats membres de l’UE. Sur le marché intérieur, les fabricants d’aliments du bétail achètent des lots pour des livraisons rapprochées tandis que les opérateurs de la meunerie parient sur une baisse et se montrent peu actifs, d’autant que sur le rapproché, leurs besoins sont bien couverts. On note une demande pour certains blés en variété pure afin de corriger les mélanges, la qualité n’étant vraissemblablement pas une caractéristique de la récolte de blé tendre 2011. 

MAÏS : chute continue
Sous la pression des liquidations de positions sur le marché à terme de Chicago, les cours du maïs ont fortement chuté cette semaine. Le mouvement a été amplifié par les perspectives de meilleures récoltes qu’escomptées, avec des premiers rendements qui « confirment l’excellent potentiel des maïs français », note l’AGPM. D’où une bonne activité à l’exportation, avec notamment l’achat de 100.000 t de maïs français par l’Algérie, mais qui a tendance à s’estomper devant la situation économique globale. Sur le marché intérieur, le blé plus abordable est davantage sollicité par les fabricants d’aliments alors que les vendeurs sont en retrait sur le portuaire. A l’échelle européenne, la production de maïs atteindrait 61,7 Mt, selon Stratégie Grains. En Ukraine, les producteurs font de la rétention de marchandises devant le flou artistique qui entoure les conditions d’exportation. Quant aux Etats-Unis, la récolte commence avec des rumeurs divergentes quant aux niveaux de rendements. Affaire à suivre.

BLÉ DUR : marché peu actif
Les cours sont stables et le marché calme. Les affaires traitées le sont sur le nord de l’Afrique.

ORGES : les fourragères résistent
Les cours des orges fourragères ont résisté, ne perdant que deux à trois euros sur la semaine. Ils sont en effet soutenus par une bonne demande en portuaire. Sur l’intérieur, l’écart de prix avec le blé tendre milite en la faveur de ce dernier à destination de la nutrition animale.
En orges de brasserie, le marché est inerte d’où des cours baissiers. Cependant d’énormes inquiétudes concernant les teneurs en protéines et les risques phyosanitaires induits par des récoltes humides pourraient changer la donne.

TOURTEAUX : repli général
Les cours des tourteaux de soja, de tournesol et de colza affichent tous un repli conséquent cette semaine sur le marché français malgré une récolte européenne attendue en recul sur cette campagne. L’origine française gagne ainsi en compétitivité, d’autant plus que la fermeté du dollar favorise les exports européens à l’international.

PROTÉAGINEUX : marche morne
Les prix du pois se replient cette semaine sur le physique français dans un marché totalement arrêté. Le secteur souffre d’un manque de demande persistant, notamment depuis début septembre. En féverole, les prix sont orientés à la baisse dans un marché serré.

ISSUES DE MEUNERIE : délaissé
Les cours des issues de meunerie maintiennent leur mouvement baissier cette semaine, dans un marché sur la défensive. Les disponibilités restent rares mais toujours inférieures à la demande. Les échanges se font donc dans un volume réduit, créant des mouvements brusques sur les cotations dans certaines régions comme le Finistère ou les Côtes d’Armor.

DÉSHYDRATÉS : offre abondante
En pulpes de betterave, les cours restent baissiers cette semaine. Les betteraviers ont décidé de baisser leurs prix pour venir en aide aux éleveurs. Une décision qui arrive un peu tard, alors que la demande s’est retirée du secteur depuis plusieurs semaines déjà. En luzernes déshydratées, les prix sont reconduits dans un marché calme.

COPRODUITS : demande sur les pailles
Les cours de la poudre de lait affichent une petite fermeté sur la semaine, dans un marché calme. En lactosérum les prix sont reconduits,. Comme en poudre de lait, les échanges sont limités. En PSC, et en drêches, les prix sont de nouveau en repli. Le manque de demande pèse lourdement sur la tendance. Les cours ont également été pénalisés par les inquiètudes macroéconomiques qui plombent la finance depuis le début du mois d’août. En pailles et fourrages, les prix sont stables. Les pailles d’orges connaissent néanmoins une petite inflation en départ Nord-Est, la qualité se faisant rare. Le marché est d’ailleurs soutenu par une demande significative.

PRODUITS DIVERS : petite activité
Le secteur de la graineterie est toujours aussi peu animé sur le physique français. Quelques réajustements au rythme des réapprovisionnements continuent néanmoins d’animer le marché. La saison hivernale se prépare doucement pour le moment. En légumes secs, les alubias sont fermes. Au Canada la nouvelle récolte de lentilles semble bonne, la majeure partie étant de grade n°1. L’activité est jugée normale pour la saison.

OLÉAGINEUX : en progression grâce aux fondamentaux  
Les cours du colza sont orientés à la hausse sur le physique français après une semaine qui a été marquée par la volatilité. Jusqu’à mardi, les prix de la graine oléagineuse ont effectué un mouvement de va-et-vient, pénalisé par l’inquiétude des marchés financiers et le repli des cours du brut. Sur la semaine, le pétrole perd en effet plus de 3 % et passe ainsi sous la barre des 86 $ le baril. Mais mardi, profitant de l’accalmie des places boursières, les fondamentaux ont repris leur droit permettant au colza d’effacer ses pertes. Selon Oil World, la production européenne devrait en effet reculer de 1,8 Mt à 18,7 Mt. Autre facteur amplifiant la tension autour des stocks mondiaux des oléagineux, l’état des cultures de soja outre-Atlantique qui a de nouveau été dégradé dans le dernier rapport hebdomadaire de l’USDA. En tournesol, les prix cèdent devant l’arrivée de la nouvelle récolte qui se révèle abondante. Sur le marché international, les ventes d’huile de palme de Malaisie ont reculé de 17 % à 1,17 Mt entre le 1er et le 20 septembre par rapport à la même période au mois d’août, selon la Société général de surveillance.

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