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Mondelez International - Le meunier au cœur du programme blé Harmony

Mondelez International fait évoluer son programme Harmony, lancé en 2008, vers plus de durabilité. Le meunier se présente comme la pierre angulaire de cette filière évolutive, du champ de blé au paquet de biscuits !

Mondelez International compte installer des « hôtels à abeilles », financés par les consommateurs, sur les jachères fleuries qui occupent 3 % des surfaces vouées au blé durable Harmony.
© Mondelez International

Mondelez International a décidé de faire évoluer son « programme pionnier européen de blé durable » en intégrant dans sa charte Harmony les principes de l’agriculture régénératrice, afin d’« atténuer le changement climatique et ralentir l’érosion de la biodiversité ».

Le géant de l’agroalimentaire ambitionne de cultiver d’ici 2030 « 100 % du volume de blé nécessaire à sa production de biscuits européenne » sur la base de sa « Charte régénératrice Harmony ». Dans ce cadre, la France est « le pays pilote de ce nouveau chapitre du programme Harmony », lancé en 2008, et les meuniers partenaires en sont les relais auprès des organismes stockeurs (OS) et agriculteurs.

Terrena Meunerie, coauteur de la charte Harmony

« Le point d’entrée de Mondelez International dans la filière de production de son blé est le meunier, qui est son porte-parole auprès des OS et des agriculteurs », explique Cécile Doinel, responsable blé durable Harmony Europe du groupe agroalimentaire.

En France, Mondelez International travaille avec quatre groupes meuniers, que sont Terrena Meunerie (Groupe Terrena), Grands Moulins de Paris (groupe Vivescia), Moulins Soufflet (groupe InVivo) et la Minoterie Mignot. « Ces sont tous nos partenaires depuis le début du programme Harmony, lancé en 2008. Ils sont les relais de notre chartre de production de blé durable auprès des agriculteurs, via les OS », commente Cécile Doinel.

« Le programme Harmony, un moteur en termes de montée en compétences », selon Alexis Flipo, directeur général de Terrena Meunerie (groupe Terrena)

« Pour le compte de Mondelez International, Terrena Meunerie a mené, en collaboration avec le groupe Terrena, des tests par le passé sur la production et l’écrasement de nouvelles variétés de blés biscuitiers, qui présentent des diagrammes de mouture complexes et nécessitent un vrai savoir-faire meunier. Ce type de blé possède en effet des grains plus gras que les variétés panifiables, engendrant des bourrages dans les plansichters. Nous avons également testé la mise en place d’une traçabilité totale, du champ de blé au paquet de petit beurre, mais sans concrétisation in fine. Le groupe Terrena mène actuellement une autre expérimentation, avec notre client partenaire, concernant l’optimisation agronomique de l’usage de l’azote et de l’eau : il s’agit de diminuer les doses d’engrais et l’irrigation, en les apportant au bon moment et de la bonne manière. »

Ce programme a d’ailleurs été coconstruit avec le Moulin de Varenne, propriété de Terrena Meunerie et fournisseur historique de l’usine de fabrication du petit-beurre Lu, marque ombrelle de biscuits de Mondelez International. « Nous sommes aux cotés de Mondelez International depuis le démarrage de la charte Lu Harmony en 2008. L’entreprise a construit ce programme avec le groupe Terrena. Nous sommes son partenaire historique dans cette démarche », raconte Alexis Flipo, directeur général de Terrena Meunerie.

Si Terrena Meunerie est le premier meunier à avoir fourni du blé Harmony à Mondelez International, il n’est pas le seul aujourd’hui. Ainsi, Grands Moulins de Paris (GMP), déjà un partenaire de longue date en farine conventionnelle de Mondelez International, s’est logiquement impliqué dans le programme Harmony. « GMP fournit notamment l’usine Mondelez de Cestas (Gironde) depuis le moulin de Bordeaux et les usines Mondelez du nord de la France (Château Thierry, Jussy, Charleville-Mézières et Vervins) depuis le moulin de Brienne (Aube) », détaille Kévin Mélouli, directeur commercial des industries utilisatrices, grands comptes et boulangeries de GMP.

Des meuniers porte-drapeaux du programme Harmony

« Le meunier est en fait le sponsor de la charte Harmony auprès des agriculteurs avec un rôle fédérateur des acteurs. Il est garant du succès du programme », indique Kévin Mélouli. Si le meunier ne met pas en œuvre le cahier des charges dans les champs - c’est le rôle de l’OS -, en tant que contact privilégié de Mondelez International, il s’assure du bon respect des engagements. « Notre acheteur de blé entretient de fait un lien très fort avec l’amont agricole. Ainsi avons-nous développé notre expertise, en réfléchissant avec les agriculteurs sur les bonnes variétés de blé à implanter afin de répondre aux cahiers des charges technologiques de chaque usine Mondelez », ajoute le dirigeant de GMP (cf. témoignage en bas de page).

« A chaque produit Mondelez International, sa farine », déclare Kévin Mélouli, directeur commercial des industries utilisatrices, grands comptes et boulangeries de Grands Moulins de Paris (groupe Vivescia)

« Nous devons adapter le profil de nos farines en fonction des récoltes annuelles et des contraintes sur chaque usine Mondelez. Il ne faut en effet pas la même farine pour fabriquer un biscuit Mikado (usine de Cestas), une biscotte Pelletier (usine de Vervins), un moelleux Ourson (usine de Charleville-Mézières) ou une génoise Napolitain (usine de Jussy), par exemple. Actuellement, nous produisons neuf qualités différentes de farines pour six sites de production. Nous avons ainsi développé notre expertise sur les bonnes variétés de blé à implanter afin de répondre aux cahiers des charges technologiques de chaque usine Mondelez. Nous avons un haut niveau d’exigence de qualité qui assure une traçabilité du champ à l’usine, un des éléments clés du programme Harmony. Il est à noter que notre engagement dans cette charte est aussi en accord avec notre stratégie interne de développement durable « Link by GMP » : nous nous approvisionnons uniquement en blés panifiables 100 % français, au plus proche de nos moulins et l’ensemble des blés écrasés est sans insecticide de stockage, et ce, depuis la récolte 2020. »

 

Et Alexis Flipo de confirmer : « Mondelez International représente pour Terrena Meunerie et l’ensemble du groupe coopératif un véritable moteur en termes d’expérimentation. Le programme Harmony est une démarche exigeante qui nous fait monter en compétences, qualitativement et techniquement parlant. C’est pour le groupe Terrena une belle vitrine ».

Des meuniers garants du contrat tripartite

« Notre collaboration avec Mondelez International va au-delà d’un simple achat de matière premières. Nous avons de fait un contrat tripartite qui relie à la fois les agriculteurs (via leurs OS), Mondelez International et GMP », affirme Kévin Mélouli. Et Alexis Flipo d’expliquer : « Chaque année, Mondelez International fait un appel d’offres concernant l’achat de farine auquel Terrena Meunerie répond. Et ce, avant les emblavements de blé, ce qui permet de demander à l’OS de semer la bonne variété au bon endroit, dans l’objectif de sécuriser l’approvisionnement, en cas d’accidents climatiques, et d’optimiser les transports et les organisations. En moyenne, Terrena Meunerie se fournit en blé dans un rayon de 110 kilomètres autour de ses moulins, auprès de plusieurs collecteurs (dont la coopérative Terrena). »

« Avec Mondelez International, nous avons développé une véritable relation de partenariat. Nous connaissons nos interlocuteurs, avec lesquels nous avons des échanges favorisés », se réjouit Alexis Flipo. Pour Kévin Mélouli, ce partenariat permet d’avoir « une communication fluide et transparente », qui conduit à « échanger en toute transparence sur les évolutions des cahiers des charges, les perspectives sur les années suivantes et la prime filière ».

Cette prime filière récompense l’agriculteur pour son engagement à suivre point par point la charte Harmony. Elle est validée dans le cadre du contrat tripartite. « Au niveau de GMP, nous sommes là en tant que conseil mais nous n’en définissons pas le montant », précise Kévin Mélouli (cf. encadré ci-contre). La prime, qui est comprise dans le prix du blé validé auprès des différents OS, leur est versée par le meunier, en accord avec Mondelez International suivant le respect des cahiers des charges. Et ce sont ensuite les OS qui reversent la prime aux agriculteurs suivant les contrats blés qu’ils ont souscrits avec elles. 

 

Le meunier, conseiller dans la définition du montant de la prime filière

La prime filière, qui permet de rémunérer l’engagement de l’agriculteur dans le programme Harmony, est définie en fonction des pratiques demandées. « Nous échangeons avec les meuniers et les OS à chaque évolution de la charte pour s’assurer que la prime reste en cohérence avec l’investissement demandé par la filière. Nous nous appuyons aussi sur les compétences de nos agences d’experts en agroécologie pour estimer des potentiels coûts additionnels liés à de nouvelles pratiques que nous intégrons dans la charte », précise Cécile Doinel, responsable blé durable Harmony Europe au sein de Mondelez International. Sont considérés les aspects techniques liés aux pratiques (difficulté de mise en place, coût de la pratique, déploiement actuel…), mais également les aspects liés au contexte économique. « Ainsi, lors des échanges avec nos meuniers à la fin du premier semestre 2022 pour la récolte 2023, pour réserver dans le cadre des semis 2022 les volumes nécessaires pour couvrir nos besoins en blé pour la production de nos biscuits, nous avons augmenté la prime, notamment en France, dans le contexte d’inflation sur les coûts de production du blé », souligne la coordinatrice du programme Harmony.  

 

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