Marché céréalier 2009/2010
Moindres besoins d’importation attendus en Afrique du Nord
Les perspectives d’exportations françaises sur pays tiers seraient moindres qu’en 2008/2009
LES PRÉVISIONS de récolte de blé de l’UE à 27 établies par le CIC sont presque inchangées d’un mois sur l’autre, à 140,7 Mt. Soit 7 % de moins que le record de l’an passé. Ceci traduit le recul de 3 % des surfaces – essentiellement au profit des oléagineux –, le recours à la jachère volontaire, mais aussi des rendements plus faibles. Si un temps plus chaud que la normale dans les régions du centre et de l’Est a accéléré le développement des cultures d’hiver, il faudrait plus de pluies pour garantir de bons rendements, indique en effet le CIC, dans son rapport du 30 avril. Le Conseil table sur un recul de la production de blé tendre à 132,1 Mt (141,3 Mt en 2007) et de blé dur de 10 Mt à 8,6 Mt. En France, les estimations sont placées à 38,4 Mt (39,2 Mt), dont 2 Mt (2,1 Mt) de blé dur. En Espagne, le centre et l’Ouest sont trop secs, alors qu’un temps pluvieux se maintient dans l’est. Des pluies profitent également à certains points de l’Italie, pays où les semis de blé tendre et dur ont d’ailleurs reculé en faveur des oléagineux. De ce fait, le total des volumes de blé pourrait céder 1,7 Mt en Italie, à 7,3 Mt (9 Mt), dont 4 Mt (5,2 Mt) de dur. Ailleurs en Europe, soulignons la perspective d’une légère hausse de la récolte serbe, attendue à 2,2 Mt (2,1 Mt), en raison d’un essor des superficies et du temps favorable.
Les volumes de blé algérien multipliés par deux
En Afrique du Nord, qui compte certains clients traditionnels des blés français, la production de blé en Algérie devrait plus que doubler d’une année à l’autre, atteignant 2,8 Mt (1,3 Mt) du fait d’une forte humidité. Mais des pénuries d’engrais ont réduit le potentiel de récolte.
Au Maroc, le blé a atteint les dernières étapes de son développement. Le CIC s’attend à une récolte exceptionnelle après des précipitations records. La production pourrait croître de 33 % pour atteindre 5 Mt (3,7 Mt). En Tunisie, la récolte devrait progresser à 1,9 Mt (1,7 Mt) en dépit de conditions trop sèches dans le Sud.
Les importations de l’Algérie et du Maroc devraient de fait chuter à respectivement 5,2 Mt (5,8 Mt) et 2,4 Mt (3,5 Mt). Les achats de l’Egypte se maintiendraient pour leur part à un niveau proche de celui de la campagne actuelle, à 8 Mt.
Au Proche-Orient, de meilleures moissons en Iran, en Syrie et en Turquie devraient maintenir les besoins d’importations à des niveaux inférieurs à ceux de 2008/2009. Toutefois, l’Iran devrait avoir encore besoin de volumes supérieurs à la normale, à 3,5 Mt (7,5 Mt), la récolte ne se redressant que modestement. Les importations de l’UE devraient reculer à 5 Mt (6,8 Mt). La hausse des achats de blé dur, liée à une récolte en retrait, sera plus qu’essuyée par des achats moindres de blé fourrager.
Les stocks mondiaux à la fin 2009/2010 devraient gonfler de 9 Mt, à 171 Mt, le plus haut niveau en huit ans. Les stocks de report des cinq principaux exportateurs devraient grimper de 5,6 Mt, à 53 Mt (y compris de plus gros stocks dans l’UE). Un record depuis 2006.