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Meuniers : les stratégies d’approvisionnement à l’épreuve

Les meuniers commencent à trouver leurs marques pour s’approvisionner par rapport au début de la campagne, où l’inquiétude dominait. L’importance des lots de blé présentant un temps de chute d’Hagberg trop faible a obligé les transformateurs à laisser de côté leurs habitudes pour accompagner une campagne des plus atypiques. En s’adaptant à cette qualité très hétérogène et en profitant de toutes les opportunités de sourcing, les moulins sortent la tête de l’eau.

Chacun cherche son blé
Bien entendu, les difficultés d’approvisionnement dépendent pour beaucoup de la situation géographique des moulins. Ceux de l’ouest de la France se fournissent logiquement plus facilement que ceux de l’Est. Mais, la taille et la clientèle des meuniers jouent aussi un rôle important. « Quand on entretient une relation de confiance, sur la durée, avec ses fournisseurs, on obtient plus facilement ce que l’on cherche. De plus, on ne travaille qu’avec l’artisanat. C’est le test de panification qui est déterminant. Il arrive qu’un blé à 180 secondes de temps de chute se comporte mieux en panif’ qu’un autre à 220 s », explique un meunier de la région parisienne. « C’est une année qui nous arrangerait presque. C’est dans ces moments là que certains font la différence ». D’autres ont fait le pari de développer leurs contacts pour élargir leur zone d’approvisionnent en cas d’année difficile. « Nous avons anticipé en multipliant les contacts auparavant, pour s’approvionner plus loin. Cela porte ses fruits cette année », explique un meunier basé dans l’Ain. Des opérateurs rapportent aussi des flux de blé de force portant sur des volumes nettement plus importants qu’à l’accoutumée du Sud-Ouest à destination du nord de la Loire.
La situation est plus compliquée pour les moulins qui travaillent avec l’industrie agroalimentaire ou la grande distribution avec des cahiers des charges plus stricts. « La situation s’arrange au fur et à mesure que l’on avance dans la campagne. Les meuniers y voient un peu plus clair. Le travail d’allotement reste essentiel », expliquait une source du marché. « Certains meuniers du grand Est parisien ont remis en question leur stratégie d’approvisionnement en faisant un peu plus de route pour trouver les blés correspondants à leur maquette » rapporte un courtier de la région parisienne. Et de relever que l’un des gros problèmes est l’échantillonage qui, de part sa procédure, ne garantit pas toujours la fiabilité du résultat pour un lot de blé donné. « On observe parfois des écarts de 30 à 40 s de temps de chute entre le test d’échantillonnage et la réalité du lot contrôlé ». Et, même si la situation semble s’améliorer, grâce au travail d’allotement des OS, « ces problèmes risquent de perdurer jusqu’au bout de la campagne », estime le courtier.

Déconnexion entre Euronext et le physique
Autre sujet d’inquiétudes propre à cette campagne, la déconnexion entre le marché physique et la référence Euronext. Ce décalage pose d’abord problème au niveau des couvertures des achats de blé, puisqu’il arrive que l’évolution des prix départ en qualité meunière observe une orientation inverse à celle du contrat Blé de meunerie d’Euronext. Et ensuite, au niveau des ventes de farines aux industriels ou la distribution qui prennent souvent en référence le marché à terme pour négocier les prix d’achats. Une situation doublement pénalisante pour les meuniers. De son côté, Euronext « cherche toujours à maintenir une bonne corrélation avec les marchés physiques de référence. Nous prenons en compte l’ensemble des remarques de la filière, pour améliorer notre contrat qui est d’ailleurs le fruit de plusieurs années de travail. Nous avons lancé une consultation à ce sujet qui permettra d’apporter des réponses aux besoins d’amélioration du contrat blé » explique Olivier Raevel, Directeur des Matières premières d’Euronext.   

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