Tour de plaine
Mauvaise récolte française de blé dur attendue
Agreste estime les volumes hexagonaux de blé dur 2021 à 1,59 Mt, en hausse par rapport à l’an dernier, grâce à une hausse des surfaces. Mais la qualité déçoit.
Agreste estime les volumes hexagonaux de blé dur 2021 à 1,59 Mt, en hausse par rapport à l’an dernier, grâce à une hausse des surfaces. Mais la qualité déçoit.
« Ce ne sera pas une bonne année de blé dur dans l’Hexagone », déplore Stéphane Jézéquel, directeur scientifique d’Arvalis-Institut du Végétal. Si les critères qualitatifs tels que les taux de protéine ou les taux de GMF (grains mouchetés fusariés) sont bons, les temps de chute de Hagberg inquiètent, indique l’expert. « Il peut y avoir du mitadinage superficiel à cause des pluies, mais fort heureusement, il ne s’agit que de dégâts de surface. En revanche, les temps de chute de Hagberg sont parfois trop bas, et des soucis de grains germés sont rapportés. Seul le Sud-Est semble bien s’en tirer, mais ce n’est pas le plus gros bassin de production de blé dur du pays ».
Le blé dur est une culture fragile, et a beaucoup souffert de l’eau tombée en abondance en cette période estivale.
Les services statistiques du ministère de l’agriculture, Agreste, évaluent la récolte française 2021 à 1,59 Mt, contre 1,3 Mt en 2020, suite à la hausse de la sole de 36 000 ha environ, à 288 000 ha. Les rendements sont évalués à 55,2 q/ha, contre 51,9 q/ha l’an dernier. Mais ces meilleurs résultats en volume masquent les soucis qualitatifs.
Tension sur le marché mondial du blé dur
Le marché a d’ailleurs très vite réagi, les prix en départ Sud-Est passant de 300 €/t au 22 juillet à 350 €/t au 28 juillet (prix spot). « On était à peu près satisfait durant la première moitié de juillet. Puis tout s’est effondré », commente un analyste privé. Selon ce dernier, le marché mondial s’annonce tendu cette année, avec la sécheresse au Canada mais aussi aux Etats-Unis, où les blés de printemps souffrent terriblement.
Les situations en France sont très hétérogènes, mais certains opérateurs restent optimistes. Lionel Gibier, directeur de la collecte de la Scael, basée dans le Centre, déclare que « les rendements sont moyens, mais les qualités sont assez bonnes finalement, et nous avons déjà livré des acheteurs/industriels qui peuvent travailler les lots. Les PS sont bons, tout comme les mitadins, les taux de grains mouchetés, fusariés etc. Seul le temps de chute de Hagberg pose problème, mais les clients savent gérer. Nous sommes donc confiants ».