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Marché sclérosé par les incertitudes

BLÉ TENDRE : la reprise des exportations russes apaise le marché
Les prix du blé tendre affichent un net retrait cette semaine. Il s’explique par l’annonce de la reprise des exportations russes, après l’Ukraine quelques jours auparavant. Mais c’est surtout l’absence de taxes et autres mesures limitantes pour l’approvisionnement ainsi que les volumes potentiellement disponibles qui ont soulagé le marché. Près de 15 Mt pourraient être exportées selon l’administration russe qui prévoit une récolte proche de 85 Mt. Selon certaines sources, entre 2 et 8 Mt issues de l’ancienne récolte pourraient être reportées sur la nouvelle et la compléter. Les opérateurs sont attentifs à l’évolution de la situation autour de la mer Noire pour acheter des volumes. Sur le marché intérieur français, les échanges sont rares avec des acheteurs sur la réserve, compte tenu de la fermeté des cours et de vendeurs attentistes. La sécheresse altère de jour en jour le potentiel de la NR. Aux Etats-Unis, dans le nord du pays, 68 % des blés de printemps sont semés contre 95 % en moyenne quinquennale. Dans le Centre et le Sud, les blés roux d’hiver sont jugés « bons » à « excellents » à 33 %,contre 65 % l’an passé à la même époque. 

MAÏS : soutien de la demande
Le blé étant jugé trop cher, les cours du maïs renchérissent à la faveur d’une demande sur la période estivale, de la part des fabricants d’aliments français et espagnols. Cependant, les vendeurs se font rares, mais sans que l’on sache s’ils font de la rétention de marchandise ou s’il n’y a plus de disponibilités. A noter l’existence d’une demande à l’export sur la façade Atlantique. Sur la nouvelle campagne, on enregistre quelques prix acheteur à la hausse, tandis que les vendeurs sont attentistes. Contrairement aux autres années, l’Espagne n’est guère présente sur le marché. Côté culture, « les conditions climatiques du mois de juin seront primordiales pour la constitution du rendement », note l’AGPM. En Ukraine, les exportateurs poursuivent leurs achats de maïs en culture, même si cela devient difficile de trouver du maïs présentant une qualité satisfaisante.

BLÉ DUR : cours baissiers
En ancienne comme en nouvelle récolte, les vendeurs sont en retrait, les acheteurs ne jouant pas le jeu de la hausse. Les premières coupes sont attendues d’ici 15 jours, avec une hétérogénéité quantitative et qualitative à prévoir.

ORGES : recul des brasseries
L’orge de mouture est la céréale la moins chère, malgré une hausse généralisée des cours. On note des achats de compléments de la part des fabricants d’aliments sur l’ancienne récolte. Sur la nouvelle campagne, les opérateurs sont attentistes. Les moissons devraient débuter d’ici une dizaine de jours dans la plupart des bassins de production.
Dans les régions les plus précoces, on engrange déjà les orges de brasserie d’hiver. Les opérateurs attendent les premiers résultats quantitatifs et qualitatifs, pour s’engager.

TOURTEAUX : reprise en colza
Les prix des tourteaux de soja se replient fortement cette semaine. Les cours des tourteaux de colza et des tourteaux de tournesol s’offrent une belle progression. L’activité qui entoure ces derniers retombe cette semaine. Dans la région de Séte, les échanges sur le grand éloigné reprennent de façon significative en soja.

PROTÉAGINEUX : prudence
Les cours du pois remontent dans un marché extrêmement calme. Sur l’ancienne campagne, les opérateurs ne trouvent plus de marchandise tandis que, sur la nouvelle, les vendeurs préfèrent attendre des améliorations climatiques avant de prendre position. L’activité qui entoure la féverole est totalement arrêtée, sur l’ancienne comme la nouvelle récolte.

ISSUES DE MEUNERIE : flambée
Les cours des issues de meuneries prennent encore une fois de la hauteur cette semaine, avec une progression de +20 €/t sur le sons fins départ Ile-de-France ! Les besoins en réapprovisionnement s’intensifient alors que l’offre est toujours absente.
Les affaires ont déjà été faites et ce retour de la demande en alimentation bovine n’était pas prévu par le marché. C’est en effet la sécheresse qui empêche la bonne mise à l’herbe et relance ainsi les besoins en complément pour les fabricants d’aliments du bétail.

DÉSHYDRATÉS : marché arrêté
Le marché des betteraves et luzernes déshydratées est toujours arrêté, les cours sont incotés faute d’échanges. Les opérateurs sont pourtant aux achats, mais l’ancienne campagne manque de marchandise et les vendeurs restent prudents dans l’attente de pluie sur la nouvelle. Le marché commence à se tourner vers des origines étrangères pour se réapprovisionner.

CO-PRODUITS : activité calme
Le cours de la poudre de lait est inchangé. En lactosérum, les prix baissent, dans un marché très calme. En PSC, les prix sont haussiers dans le sillage des céréales, en citrus comme en corn gluten feed. L’activité reste cependant très réduite. Les prix des drêches sont eux aussi haussiers, en sympathie avec les cours du blé et du maïs. En pailles et fourrages, les cours demeurent stables. La demande s’intensifie, mais les disponibilités se font rares. Les inquiétudes sur la prochaine récolte grandissent.

PRODUITS DIVERS : réajustements
Le secteur de la graineterie affiche une petite fermeté cette semaine, dans un marché toujours aussi serré. Les prix évoluent sur de petits réajustements. En farine de poisson, les cours sont à la baisse. Les mauvaises conditions climatiques au Pérou réduisent fortement les pêches. Si ce contexte persiste trop longtemps, le quota pourrait ne pas être atteint.

OLÉAGINEUX : virement de tendance à la baisse en colza 
Les cours du colza ont évolué irrégulièrement cette semaine, l’évolution des prix restant rapide sur le marché physique français. Rien ne change du côté des fondamentaux, le temps sec perturbe toujours autant les rendements en France et en Allemagne. La remontée des cours du brut a tiré les prix à la hausse. Le secteur profite aussi de la progression des exports d’huile de palme de Malaisie de 2,5% au mois de mai, par rapport à avril. Les cours ont cependant subit un léger effritement depuis mardi. La faible demande des triturateurs, conjuguée à la remontée de l’euro, a en effet entamé la bonne forme du marché oléagineux. La fermeture du marché de Chicago vendredi dernier a également perturbé l’inflation des prix, en laissant le colza sans direction. Le tournesol lui est haussier sur la semaine, dans un marché restreint. Aux Etats-Unis, selon le rapport hebdomadaire de l’USDA, seuls 51 % du soja ont pu être semés à la date du 29 mai, contre 71 % en moyenne sur les années précédentes.

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