Marché céréalier toujours artificiel
ORGE DE BRASSERIE : le marché n’en finit pas de flamber…
Le marché des orges de brasserie bat des records chaque semaine. Pas moins de 6 E/t gagnés de nouveau par rapport à nos dernières mercuriales, ce qui fait un cumul de 20 E/t sur le mois de septembre… De quoi déboussoler les opérateurs qui voient les prix flamber sans pouvoir véritablement gérer la situation. De toute façon, les fondamentaux restent toujours aussi haussiers, avec des disponibilités encore très faibles en Europe. La grande inconnue reste bien sûr les performances de la récolte australienne qui pourrait encore faire évoluer les cours sur le marché européen et donc français.
Quant aux acheteurs, malteurs et négoces accompagnent toujours la progression des cours par des besoins de couverture réguliers, mais ils se heurtent à des vendeurs qui jouent la carte de la hausse, sans compter sur la forte rétention en culture. On ne sait plus trop où va s’arrêter le marché, mais la situation est toutefois critique et malsaine.
BLÉ TENDRE : consolidation
Après la baisse des cours enregistrée ce week-end, les prix se sont consolidés en début de semaine. Mais la nette progression de Chicago mardi soir se faisait déjà ressentir ce mercredi matin, notamment sur Euronext qui reprenait quelques couleurs. Nos cotations sont donc données sous réserve d’un réajustement à la hausse qui pourrait avoir lieu d’ici notre parution. Plus que jamais, la situation est plutôt bloquée par des vendeurs qui se crispent et observent que les fondamentaux sont loin d’être baissiers sur le reste de la campagne.
La demande de la part des utilisateurs bretons et nord communautaires est toujours présente régulièrement, et les problèmes qualitatifs des blés russes et ukrainiens qui se confirment (un bateau a été refusé en Tunisie) risquent encore de provoquer une certaine tension.
BLÉ DUR : grande fermeté
Les cours du blé dur repartent à la hausse, en raison du réveil de la demande sur l’intracommunautaire comme sur les pays tiers (Algérie, Maroc). Par ailleurs, on notera que la Tunisie a acheté de la marchandise d’origine méditerranéenne (Syrie, Espagne ou autre ?) à des prix jugés élevés par les opérateurs.
ORGE DE MOUTURE : plus stable
Les cours des orges fourragère se sont tout simplement calqués sur l’évolution du blé tendre. Baissier en fin de semaine passée, les prix ont plutôt tendance à se stabiliser, voire à reprendre quelques couleurs. Mais le rythme des échanges demeure très limité par une grande réticence de la part des vendeurs à se placer sur un marché qu’ils considèrent encore avec un potentiel haussier.
MAÏS : assez calme
Là aussi, la situation est relativement calme, avec des opérateurs qui attendent que la récolte avance plus. Actuellement, c’est la Vendée qui a débuté, la Loire-Atlantique, le Centre et la Bourgogne devraient prendre leur rythme de croisière la semaine prochaine. Dans l’attente, peu d’évolution sur un marché assez calme et avec des cours très irréguliers selon les régions.
Euronext : préparation d’un nouveau contrat à terme Huile de colza
Rencontrés sur le stand Euronext du Congrès des grains de Lyon, Lionel Porte et Patrick Gentile nous ont confié qu’Euronext préparait activement un nouveau contrat à terme concernant l’huile de colza consacrée à la fois à l’alimentaire mais aussi aux biocarburants. La première réunion avec des professionnels européens de la filière a eu lieu début septembre pour mettre au point l’ébauche de ce projet. Les spécifications de ce nouveau contrat, très attendu, pourraient être dévoilées d’ici la fin de l’année et le lancement se ferait dans la foulée.
PROTÉAGINEUX : la demande recule nettement
Les fabricants d’aliments du bétail semblent moins attirés par le pois protéagineux. La fermeté de ce dernier ainsi que le recul du soja expliquent ce retrait de la demande. Ainsi, les prix sont stables à baissiers et reflètent davantage les positions vendeurs. Les affaires sont très limitées dans ce contexte. En féveroles, en revanche, un regain de demande à l’export a fait progresser la cotation au départ du port de Rouen en qualité humaine. Rien à signaler pour les produits destinés aux animaux.
TOURTEAUX : très peu actif
Les prix des tourteaux de soja ont marqué un recul depuis la semaine passée. Le net repli sur le marché de Chicago, la semaine dernière, la météo favorable aux Etats-Unis et la faiblesse du dollar peuvent expliquer cette baisse. Toutefois, les affaires ont été rares sur le rapproché comme sur le long terme. Les marchés des tourteaux de colza et de tournesol ne sont pas plus animés. Au contraire, les volumes échangés demeurent insignifiants.
ISSUES DE MEUNERIE : calme plat
Les cours sont à la baisse partout. Une ambiance très calme règne sur le marché qui est délaissé par les acheteurs et les vendeurs.
DÉSHYDRATÉS : en progression
Pas de changement en terme d’activité depuis la semaine dernière. Les affaires sont peu nombreuses. On notera une nette remontée des cours des pulpes de betteraves. Les producteurs s’inquiètent quant au niveau de la récolte.
CO-PRODUITS : poudre de lait ferme
Les produits laitiers restent chers, notamment la poudre de lait dont la cotation spot progresse cette semaine encore. Les réservations sur le mois d’octobre se sont faites au niveau de la cotation. Les disponibilités sont encore très limitées. En lactosérum, le cours est en retrait, quelques quantités étant apparues subitement sur un marché pourtant peu offert la semaine dernière. Les PSCconservent une fermeté soutenue par la progression des cours des céréales. Les graisses de porc restent incotées, tandis que celle de volailles progressent. En pailles et fourrages, on observe une progression des prix dans le Nord-Est. Le marché est calme et se contente de l’exécution des contrats signés cet été.
PRODUITS DIVERS : fermeté
En graineterie, le millet blanc est fortement orienté à la hausse. La très mauvaise récolte dans les Pays de l’Est pousse les acheteurs sur le marché français. En graines fourragères, l’activité est de saison. Les prix des lotiers continuent leur progression et les ray-grass d’Italie, qui étaient à la traîne, retrouvent les faveurs des acheteurs. Les cours des farines de poissons se stabilisent. Les pêches au niveau mondial sont au plus bas. Le marché des légumes secs reste, quant à lui, actif.
OLÉAGINEUX : repli des graines de colza
Comme la semaine dernière, les cotations des graines de colza reculent suivant le mouvement amorcé précédemment. La baisse en soja, maintenant plus stable, et celle du pétrole ont favorisé cette tendance. Sur le marché à terme, les cours sont aussi en retrait, sur le court comme sur le long terme. Par ailleurs, le Scees a revu à la hausse ses prévisions de surface et à la baisse celles de rendement, concernant la France. La différence d’une année sur l’autre reste cependant sensible, la production passant de 4,5 Mt à 4 Mt. Quant à l’Europe, les estimations demeurent proches des 15,5 Mt escomptées. Côté activité sur le marché physique, les opérateurs ne rapportent que peu d’affaires.
En tournesol, les prix reculent également. Les productions françaises ont pâti de la concurrence des graines ukrainiennes qui ont été achetées par certains opérateurs français. Depuis la demande est éteinte.