Malt d’orge: baisse des échanges 2004/2005
D’APRÈS LE DERNIER rapport du Conseil internationale des céréales (CIC), les échanges mondiaux de malt d’orge en 2004/2005 sont estimés à 5,4 Mt (équivalent grain, juillet/juin), quasiment inchangés par rapport aux prévisions du mois d’avril dernier et 0,2 Mt de moins qu’en 2003/2004. Les variations sur les statistiques antérieures comprennent une hausse des importations pour l’Amérique latine, largement compensée par des baisses dans la CEI, en Extrême-Orient et en Afrique. Bien que le total des échanges de malt d’orge se soit stabilisé ces dernières années, on a pu remarquer des hausses substantielles dans certaines régions, notamment l’Amérique du Sud et l’Extrême Orient, où la demande de bière a augmenté plus vite que la capacité de maltage. En revanche, certains gros importateurs traditionnels de malt d’orge, tels que la Russie, remplacent progressivement les importations par du malt transformé localement.
Brésil, premier importateur
Les estimations d’importations avancées pour le Brésil, premier importateur de malt au monde, ont été rehaussées de 50.000 t et passent à 0,90 Mt. Ceci traduit des expéditions plus fortes que prévu pour la période de janvier à avril 2005, avec des importations se montant à un peu plus de 0,8 Mt à la fin avril. Les révisions à la hausse placent les importations à près de 0,1 Mt de plus qu’en 2003/2004 lorsque la précarité des conditions économiques nationales, y compris le recul des revenus réels, limitait la consommation de bière au Brésil.
Les estimations pour plusieurs autres importateurs d’Amérique latine ont été relevées, y compris celles du Costa Rica, de Cuba et, tout particulièrement, de la République dominicaine, où les importations de malt font près de cinq fois leur niveau de l’an dernier, à 65.000 t (15.000 t). Presque tout le malt d’orge importé par la République dominicaine en 2004/2005 provient des Etats-Unis.
Les importations du Japon sont estimées à 0,66 Mt, inchangées par rapport aux prévisions antérieures mais en légère hausse par rapport au chiffre de 0,68 Mt enregistré en 2003/2004, principalement du fait de la stagnation de la demande en bière alors que la consommation de boissons alcoolisées non maltées continuent d’accroître sa part du marché.
Dans le reste de l’Asie, les estimations d’importations de la Corée du Sud ont été relevées de 40.000 t et passent à 0,20 Mt (0,16 Mt). En revanche, les estimations avancées pour l’Indonésie, la Thaïlande et le Vietnam ont été légèrement abaissées, pour traduire le recul provisoire du tourisme suite au tsunami ayant frappé les deux premiers pays et les effets économiques de plusieurs épizooties de grippe aviaire dans le troisième. Les expéditions de malt d’orge de juillet à mars au Nigeria ont reculé de 27 % par rapport à un an plus tôt, ce qui se traduit par une nouvelle réduction des estimations d’importations, de 0,75 Mt à 0,60 Mt.
Bien que la cadence des importations de malt d’orge se soit redressée ces derniers mois en raison d’une reprise saisonnière de la demande de bière, les estimations avancées pour la Russie ont été abaissées de 0,63 Mt à 0,55 Mt. Ceci traduit des expéditions moindres que prévu au cours du deuxième et troisième trimestres de la campagne de commercialisation lorsqu'une accélération des opérations nationales de maltage a remplacé les importations.
UE, repli des exportations
Les estimations d’exportations 2004/2005 pour l’UE sont inchangées à 3,2 Mt, 0,2 Mt de moins que l’an dernier, principalement du fait d’une contraction des expéditions à la Russie. Les données jusqu’au mois de mars 2005 montrent que les expéditions vers les principaux débouchés du malt d’orge de l’UE, à savoir le Japon et le Venezuela, ont été plus ou moins analogues à 2003/2004, tandis que les exportations vers la Thaïlande ont légèrement augmenté par rapport à un an plus tôt. Les estimations formulées pour l’Australie sont inchangées par rapport aux prévisions antérieures, à 0,7 Mt, légèrement moindres qu’en 2003/2004, en raison d’un fléchissement de la demande en Asie, où est expédiée la majeure partie du malt australien. Avec près des deux tiers des expéditions de malt canadien destinées aux Etats-Unis et au Japon, où les marchés de la bière sont bien établis, les estimations inchangées à l’export se montent à 620.000 t, niveau comparable à celui des dernières années. Les exportations en provenance des Etats-Unis devraient être en légère augmentation par rapport aux prévisions antérieures, à 185.000 tonnes, grâce à des expéditions plus fortes que prévu, notamment vers l’Amérique latine.