Céréales
Liquidation des stocks d’intervention
Bruxelles poursuit ses vagues de reventes de céréales ex-intervention
STOCKS. Le Conseil spécialisé céréales de l’Office interprofessionnel des grandes cultures (Onigc) a constaté lors de sa dernière réunion du 18 avril, qu’avec des disponibilités révisées à la baisse, compte-tenu de la faiblesse de la “petite collecte” traditionnellement effectuée en février, le stock de blé français se réduit. D’où la fermeté des prix observée ces dernières semaines, alors que les exportations françaises d’orges s’avèrent plus dynamiques que prévu, tandis que le maïs conforte ses positions. Seul le bilan du blé dur s’alourdit un peu, face à la concurrence canadienne et américaine favorisée par la faiblesse croissante du dollar sur le marché mondial. Si les jeux sont faits pour la campagne 2006/2007, tous les observateurs scrutent désormais l’horizon 2007/2008 et, malgré l’annonce de récoltes en forte hausse, le marché mondial s’annonce tendu avec une faible reconstitution des stocks de blé tendre, au plus bas depuis 26 ans.
Des stocks d’intervention au plus bas
Malgré le tassement des quantités adjugées depuis février, la Commission européenne a poursuivi le mois dernier sa politique de remise en vente des stocks d’intervention sur le marché intérieur. Quelque 400.000 tonnes de céréales d’intervention détenues par les États membres ont encore été adjugées sur le marché communautaire depuis le dernier conseil spécialisé céréalier de l’Onigc du 14 mars 2007. Au total, 6,2 millions de tonnes de céréales d’intervention européennes dont 2,7 Mt de blé tendre, 2,1 Mt de maïs, 1 Mt d’orge et 0,3 Mt de seigle ont été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne commerciale 2006/2007. En ajoutant les céréales d’intervention adjugées pour l’exportation et pour l’aide aux plus démunis, les stocks communautaires sont passés de 14 Mt en début de campagne à 4,8 Mt à ce jour.
Liquidation du maïs d’intervention hongrois
Les reventes de maïs d’intervention sur le marché communautaire se limitent désormais à du maïs hongrois. Quelque 200.000 tonnes supplémentaires ont ainsi été adjugées sur le marché communautaire depuis le 14 mars dernier. Au total, la Commission européenne a ainsi adjugé sur le marché intérieur 2,1 Mt de maïs au départ des pays enclavés d’Europe de l’est depuis le début de la campagne, dont 1,6 Mt de maïs hongrois. Grâce ces reventes, le stock d’intervention européen de maïs, de 5,6 Mt en début de campagne, a été réduit à 3,45 Mt, entièrement localisées en Hongrie.
Des vagues de reventes d’ex-intervention
Depuis le mois d’octobre 2006, la Commission européenne a étendu par vagues successives les reventes d’intervention sur le marché européen à toutes les céréales et à tous les pays détenteurs de stocks. Depuis la mi-mars 2007, la Commission a adjugé sur le marché intérieur 180.000 tonnes de blé, 15.000 tonnes d’orge et 14.000 tonnes de seigle. Au total, 2,7 Mt de blé d’intervention, 1 Mt d’orge et 0,3 Mt de seigle ont été revendues sur le marché intérieur au cours de la campagne. En ajoutant le maïs remis en vente, la quantité totale de céréales d’intervention adjugées sur le marché européen en 2006/2007 atteint 6,2 Mt dont 0,4 Mt depuis le 14 mars dernier. La Commission européenne semble donc bien décidée à liquider les stocks de blé, d’orge et de seigle d’ici la fin de la campagne en profitant d’un contexte de prix favorable. L’intégralité des stocks d’intervention communautaires est d’ailleurs ouverte à la vente sur le marché intérieur, à l’exception de 2,7 Mt de maïs hongrois. En ajoutant à ces reventes de stocks sur le marché communautaire, les céréales d’intervention exportées vers les pays tiers en première partie de campagne ainsi que celles adjugées au titre de l’aide aux plus démunis, les stocks d’intervention européens (de près de 14 Mt en début de campagne) sont désormais tombés à 4,8 Mt dont : 3,45 Mt de maïs hongrois; 0,85 Mt de blé; 0,42 Mt d’orge; 80.000 tonnes de seigle allemand.
Flux régulier d’exportation de blé
Depuis le début de la campagne commerciale 2006/2007, les certificats d’exportation de blé délivrés dans l’Union européenne portent sur 7,2 Mt, en retrait par rapport à l’an dernier à la même époque (9,7 Mt), compte-tenu de disponibilités plus réduites. Cette année, il s’agit pour l’essentiel de certificats de “droit commun” sans restitution (5,2 Mt), demandés au jour le jour par les opérateurs européens dans chaque État membre, au départ du marché libre. Depuis six mois, ce type de certificats est assorti d’un “tiret” (ce qui en limite la durée de validité à 60 jours). Le rythme de tirage des certificats observé ces dernières semaines, témoigne d’un flux régulier d’exportation de 140.000 tonnes par semaine en moyenne, depuis le début du mois de mars.
Après l’embellie constatée en début d’année avec l’essoufflement de la concurrence canadienne et australienne, les exportations européennes d’orge ont de nouveau ralenti le mois dernier avec le retour de l’Ukraine sur le marché mondial.