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L’évolution des cours du blé standard rendu Rouen sur juillet-août

IMPREVISIBLE et incontrôlable. Difficile en effet de prédire d’un jour sur l’autre, voire même d’une heure à l’autre, l’évolution des cours du blé tendre tant celui-ci se montre instable. Certes dans un contexte d’offre de plus en plus serrée à l’échelle internationale, l’ambiance reste haussière, mais le marché français surprend par l’ampleur de ses variations.

Marché très houleux

Si en juillet nous nous étonnions déjà de la volatilité et du niveau des prix évoquant un marché survolté, comment le caractériser aujourd’hui ? En un mois le cours du blé standard rendu Rouen a explosé, s’appréciant de 78 €/t. L’ampleur des oscillations est impressionnante : le marché a engrangé jusqu’à 55 €/t en sept jours pour culminer, dans nos colonnes, à 295 €/t, mercredi 5 septembre à la mi-journée. Et il chutait dès le lendemain. Le tout dans un volume d’affaires limité.

Avec des cours en hausse d’environ 60 % sur l’année au début de l’été, les transformateurs annonçaient déjà à leurs clients devoir augmenter leurs prix de vente. Ainsi, conscients de la fermeté ambiante, les meuniers préparaient les industriels de la BVP à une hausse qui pourrait atteindre 100 % sur l’année. Hé bien, ils étaient encore en dessous de la vérité puisque la valeur de la tonne a déjà localement plus que doublé par rapport à 2006. Le rendu Rouen a progressé de 136 % en standard. Les niveaux de prix atteints ne laissent d’ailleurs aucune chance à la France de décrocher des contrats à l’export pays tiers avec des blés 30 % plus chers que la marchandise américaine.

Les producteurs dans une situation délicate

Comme on peut l’entendre ici et là, les producteurs vont enfin profiter de prix rémunérateurs, certains consommateurs allant même jusqu’à leur reprocher de « s’en mettre plein les poches ». Mais de nombreux agriculteurs ont engagé une part importante de leur récolte via la contractualisation. à l’époque, ils étaient satisfaits de vendre leur blé un tiers au-dessus du prix de marché 2006. évidemment les niveaux affichés aujourd’hui leur font regretter cette décision de sécurisation de leurs revenus.

De plus, cette hausse des cours des matières premières pénalise la rentabilité de leur activité d’élevage. C’est ce qu’ont clamé certains exploitants bretons, lassés d’être portés responsables de la hausse des prix à la consommation, qui ont manifesté devant une enseigne de la grande distribution en fin de semaine dernière. Une productrice de porc participant au mouvement expliquait craindre ne « pas tenir longtemps » en perdant 35 € par tête du fait de la flambée des céréales. Il n’y a qu’à se référer à l’indice IPAA qui a bondi, au 5 septembre, de 80 % sur un an pour prendre conscience du phénomène. Les agriculteurs reprochent par ailleurs aux GMS de ne répercuter les variations qu’à la hausse… L’ambiance commerciale est donc tendue à tous les niveaux de la filière. Sur les marchés des matières premières, la volatilité laisse les opérateurs circonspects et tétanise le marché. Plus personne n’ose s’engager attendant que l’orage passe et que l’horizon s’éclaircisse… Mais comme beaucoup le redoutent, tout le monde n’en sortira pas indemne !

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