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Marché à terme / Produits laitiers
Les travaux avancent mais la filière reste à convaincre

La création d’un marché à terme (MAT) des produits dérivés du lait est actuellement en préparation. Ce nouvel outil a été évoqué par les Politiques comme un élément, parmi d’autre, qui permettrait d’assurer la transparence sur le marché des produits laitiers et de lui éviter l’influence du marché mondial, très volatil. Alors que le projet est en cours de finalisations l’industrie laitière ne semble pas convaincue.

Transparence attendue en 2010
Selon Nicholas Kennedy, responsable produits matières premières chez Euronext, « il s’agira de contrats de poudre de lait écrémé, de beurre ou de poudre de lactosérum en euros, avec livraison physique sur la base établie par le MPC aux Pays-Bas et arbitrage régi par Gemzu. Nous envisageons une livraison en FCA-Franco transporteur. » Concernant la transparence, NYSE-Liffe étudie la possibilité de publier un rapport de positions ouvertes. « Notre objectif est un lancement en 2010 pour les contrats de Londres, et par la suite de Paris ».

« Le marché à terme ne réduira pas la volatilité au contraire », selon Lactalis
Olivier Klein, directeur de Lactalis ingrédients, estime que le MAT ne sera pas un facteur d’accalmie sur les marchés des produits laitiers. « Pour qu’un MAT fonctionne, il faut des intervenants, et ceux-ci n’y participeront que s’il y a de la volatilité sur ce marché. Or la progression du nombre d’opérateurs, avec l’arrivée de financiers, augmentera cette volatilité. Donc le MAT ne la réduira, pas au contraire ». Le MAT des produits laitiers aurait selon lui une utilité contestable, dans la mesure où la majorité des contrats, par ailleurs très spécifiques, sont déjà négociés sur du long terme notamment en poudre de lait. « Chaque acheteur industriel a besoin d’une qualité particulière alors comment définir le produit standard sur le marché à terme, s’interroge t-il ? D’autant que les quantités de produits de qualité similaire sont insuffisantes ». Et de conclure : « le marché à terme serait éventuellement intéressant pour un acheteur qui ne sait pas défendre une position ».
Pour les courtiers, la possibilité de se couvrir est saluée, mais certains doutent de la pérenité du futur MAT sur lequel les opérateurs devront être nombreux pour fonctionner.
De son côté, la fédération des coopératives laitières est plus mesurée. D’abord parce que la création d’un marché à terme permettra aux opérateurs de couvrir le risque de hausse ou de baisse des prix, et ensuite parce qu’elle considère que la volatilité existe avec ou sans MAT. « Il n’y a pas d’unanimité des coops sur la question, mais l’outil est intéressant et peut être complémentaire », explique Carole Humbert, chargée de mission à la FNCL. Et d’ajouter : « Notre échéance est la sortie des quotas. Quant nous ne les aurons plus, chaque producteur pourra produire ce qu’il veut. Le marché à terme permettra d’avoir plus de visibilité sur les prix et de mieux gérer l’excédent de production s’il existe. Toutefois, le MAT « n’est pas la panacée », reconnaît Carole Humbert et la FNCL redoute que le marché à terme du lait « devienne une référence de marché… et tire les prix vers le bas ».

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