Les prix céréaliers désormais tributaires de la prochaine récolte
« La messe est dite, pour le prix du blé comme celui du maïs », a estimé Jean Charzat, spécialiste du risque sur les marchés céréaliers chez Bunge, le 27 novembre lors d’une session de l’Aftaa (Association française des techniciens de l’alimentation animale). « Tout va se jouer en fonction de la prochaine récolte », selon lui. Les semis et l’état des cultures en sortie d’hiver dans l’Hémisphère Nord seront déterminants sur l’évolution des marchés. Réunis à la 29e Journée Matières Premières, les techniciens se sont notamment interrogés sur la possibilité d’une détente en blé fourrager. Son écart de prix est devenu négligeable par rapport à la qualité meunière, conséquence d’une bonne récolte en Europe. « Peu d’éléments laissent imaginer une baisse des cours en blé fourrager », a souligné Jean Charzat. D’après lui, une forte rétention est exercée par les agriculteurs. « Le prix du blé a besoin de monter pour que l’offre rencontre la demande. 180 euros/t, c’est trop bas pour les agriculteurs. Ils visent 200 euros/t départ ferme. Cela porterait le Matif entre 215 et 220 euros/t. » Aucune évolution n’est en revanche prévue côté maïs. De gros volumes ont été récoltés notamment aux États Unis, faisant chuter les cours à 4 dollars le boisseau. « Les stocks de maïs américains devraient remonter d’environ 30 Mt, a-t-il noté. Cela ne justifie pas des prix aussi bas. » L’entreprise de négoce Bunge table sur un maïs scotché à 175 euros/t sur le Matif durant toute la campagne, sauf accident climatique.