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Les marchés digèrent les excès des fêtes

BLÉ TENDRE : reprise lente sur un marché soutenu par la sécheresse sud-américaine
Malgré la traditionnelle fermeture annuelle de l’ensemble des organismes stockeurs français et l’absence d’activité commerciale qui en découle, les prix des céréales ont été très volatils pendant la période des fêtes de Noël. La sécheresse qui perdure en Amérique du Sud, notamment en Argentine et au Brésil, a entraîné une vive tension des cours qui ont enflé d’une vingtaine d’euros au début de cette semaine de reprise. Le bilan maïs étant déjà très tendu au niveau mondial et la demande importante (accentuée par la fermeté du pétrole qui dope la demande en biocarburants), une baisse des productions sud-américaines pourrait favoriser un report vers le blé. D’autres facteurs ont tiré les prix vers le haut comme la fermeté du pétrole qui a accueilli favorablement les chiffres de conjoncture de l’industrie manufacturière des Etats-Unis et de la Chine. Les tensions géopolitiques en Iran alimentent aussi la tension sur le baril de brut. Pour autant, le soufflet semblait retomber ce mercredi, les prix enregistrant un début de baisse. On notera néanmoins qu’en France, et plus généralement en Europe, les conditions climatiques particulièrement clémentes laissent planer un risque pour les cultures en cas de gel important. Cet élément ne pèse toutefois pas encore sur les prix.
Sur le territoire hexagonal, l’activité du marché physique repart doucement suivant les réouvertures des coopératives. La demande se heurte toutefois à la forte hausse des cours qui n’incite pas aux achats et au climat très doux qui ne favorise pas les besoins fourragers.
 
MAÏS : la hausse des prix a suscité quelques affaires
Les opérateurs retrouvent, au retour de leur pause hivernale, un marché en nette hausse. La progression des cours durant les fêtes a été dictée par le marché mondial soutenu par les craintes liées aux conséquences sur les cultures de la sécheresse qui sévit en Amérique du Sud. Les prix dont les opérateurs disposaient ce mercredi étaient en fait, la plupart du temps, calqués sur les références du marché à terme, mais ne reflétaient pas forcément de réalité physique. Toutefois, la poursuite de la tension, mardi, a conduit les consommateurs à marquer les prix en se manifestant localement aux achats en maïs et sorgho. Le portuaire s’est également animé pour quelques volumes. Mais le marché semblait se détendre ce mercredi. La forte volatilité observée en ce début d’année ne facilite pas les transactions.

ORGES DE BRASSERIE : marché toujours étroit
Le marché des orges de brasserie était encore inactif au moment où nous bouclions ce journal. Les cours n’ont pas réellement suivi la tendance à la fermeté observée sur les marchés des céréales fourragères.

BLÉ DUR : encore en sommeil
Le marché restait encore inactif, mercredi au retour de fêtes. L’Italie n’est en particulier pas aux achats. Les cours sont stables à baissiers.

ORGES DE MOUTURE : offre limitée sur un marché délaissé
Les fabricants d’aliments du bétail n’affichaient pas encore, en ce milieu de semaine, d’intérêt particulier pour l’orge fourragère. Et il ne fallait pas compter sur le portuaire pour assurer l’animation sur le marché.
 
TOURTEAUX : poussée de fièvre
Les cours des tourteaux de soja, de colza et de tournesol ont nettement renchéri ces quinze derniers jours, à la faveur du raffermissement du complexe soja sur Chicago. La persistance du temps sec au Brésil et en Argentine, respectivement deuxième et troisième producteurs de fèves, derrière les États-Unis, inquiète les marchés qui tablent sur une baisse des perspectives de récoltes mondiales.
 
PROTÉAGINEUX : statu quo
Les pois et les féveroles sont incotés. Les opérateurs, qui rouvrent progressivement leurs portes, donnent la priorité aux céréales.
ISSUES DE MEUNERIE : fermeté
Les cours des issues de meunerie ont progressé dans le sillage des cours des céréales. Ce n’est pas le manque de marchandises –les moulins tournant bien– mais l’absence d’intérêt acheteur qui limite les affaires. Les contrats sont déjà signés et les compléments se font rares en cette semaine de reprise.

DÉSHYDRATÉS : renchérissement
En pulpes de betterave, comme en luzernes déshydratées, les cours se sont raffermis, à l’image du marché des céréales. Des clients, peu couverts sur les 3 de janvier, ont accompagné cette hausse tarifaire.

COPRODUITS : net raffermissement
Les affaires en poudre de lait et en lactosérum sont rares en cette période de reprise. La tendance serait plutôt à la fermeté sur les deux produits. Certains opérateurs s’inquiètent de la faiblesse des disponibilités en lactosérum sur la deuxième moitié de la campagne. Les cours des drêches se sont raffermis dans les mêmes proportions que ceux du tourteau de soja et de la graine de colza qui ont gagné une quinzaine d’euros la tonne ces deux dernières semaines. Les cours des PSC suivent la même tendance haussière, dans le sillage des céréales. La sécheresse qui met en péril les grandes cultures en Amérique du Sud rend en effet les marchés nerveux. Alors que le citrus a gagné 2 €/t en deux semaines, le corn gluten feed renchérit de 7 à 12 €/t. En pailles et fourrages, les cours n’ont pas évolué. Les éleveurs vivent sur leurs réserves. Ils devraient progressivement revenir aux achats dans le courant du mois de janvier.

PRODUITS DIVERS : rien à signaler
En graineterie, les cotations sont nominalement reconduites. L’absence de transactions en cette période de fêtes de fin d’année n’a pas permis aux cours d’évoluer. Les prix des semences fourragères n’ont enregistré aucune modification, les semenciers étant fermés fin décembre. Quant aux farines de poissons, le quota de pêches au Pérou est maintenant réalisé à hauteur de 90 %. En ce début d’année, les producteurs, ayant d’importants engagements principalement en Asie, tentent de donner plus de fermeté au marché. Par ailleurs, l’évolution des prix reste très fortement influencée par les devises.
 
OLÉAGINEUX : ascension fulgurante des cours du colza 
Les cours du colza se sont envolés ces deux dernières semaines, prenant une quinzaine d’euros à la tonne. En l’absence d’autre élément d’orientation, ils ont suivi la tendance haussière des marchés à terme européen et américain. La persistance d’un temps sec en Amérique du Sud fait craindre pour les cultures de soja. Si les productions brésiliennes et argentines –en deuxième et troisième place au niveau mondial derrière les États-Unis– s’avèrent plus faibles que prévues, les importateurs –la Chine en tête– pourraient se replier sur les faibles disponibilités américaines. D’où une forte fermeté des cours probable dans les semaines à venir. Alors que la sécheresse pénalise le colza en Inde, les cultures ukrainiennes, victimes d’un automne clément, sont très développées et ainsi fragilisées en cas de fortes gelées hivernales. En France, les conditions particulièrement douces de l’automne ont également été favorables à la croissance des colzas avec des records de biomasse dans certaines parcelles, note le Cetiom. Les cours du tournesol n’ont que peu renchéri en quinze jours. L’activité reprend doucement. 

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