Commerce agro
Les importations de maïs pèsent lourd
Selon Agreste, la hausse des importations des pays tiers a fait chuté l’excédent des échanges agroalimentaires français en mars 2008.
CONTRACTION. Il fallait s’y attendre, cette fois, c’est officiel. Selon le ministère de l’Agriculture, l’excédent des échanges agroalimentaires français s’élève à 743 millions d’euros en mars 2008. Il perd 181 millions d’euros par rapport à mars 2007 face à l’augmentation de 15 % des importations en provenance des pays tiers. L’excédent s’élève à 82 millions d’euros avec les pays tiers, soit 107 millions de moins qu’en mars 2007. Cette dégradation est due essentiellement à la progression des importations de produits transformés (+16 %) et dans une moindre mesure de produits bruts (+13 %).
Tourteaux, maïs et soja…
Les hausses concernent principalement les tourteaux, le maïs, les graines de soja et les fruits. Globalement, le solde se dégrade surtout d’une part avec les Etats-Unis, avec lesquels l’excédent diminue, et d’autre part avec le Brésil, l’Inde et l’Indonésie, avec lesquels le déficit se creuse.
L’excédent atteint 661 millions d’euros avec l’UE. Il diminue de 74 millions par rapport à mars 2007, à cause de la baisse des expéditions de produits bruts (-9 %), en particulier de bovins vivants, mais aussi de légumes et de fruits. Globalement, la réduction du solde se concentre surtout sur l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Grèce, avec lesquels l’excédent se contracte, et d’autre part avec l’Espagne, avec laquelle le déficit s’accroît. L’excédent cumulé depuis le début de l’année atteint 2.301 millions d’euros, en retrait de 125 millions par rapport au premier trimestre de 2007, à cause de la progression de 12 % des importations. Ce sont surtout les huiles, tourteaux et les fruits, dont les importations augmentent de façon significative, qui contribuent le plus à la dégradation du solde global.
Baisse des exportations de produits bruts
L’excédent des échanges en produits agricoles bruts s’élève à 275 millions d’euros en mars 2008. Il diminue de 75 millions par rapport à mars 2007, en raison de la baisse des exportations et de la hausse des importations.
Les exportations (1.205 millions d’euros) perdent 45 millions d’euros (-4 %). A l’exception des céréales et des oléagineux, nos ventes de produits bruts diminuent, en particulier celles de bovins vivants. Les conséquences de la fièvre catarrhale ovine entraînent la chute de plus de 80 % de nos expéditions de bovins vivants à destination de l’Italie, notre principal client. Seulement 18.000 têtes lui ont été expédiées en mars 2008, contre 101.000 têtes en mars 2007. Nos ventes de pommes de terre se replient de 38 %. Celles de légumes (tomates, poivrons, oignons, choux-fleurs et brocolis) et de fruits (pommes, kiwis) s’inscrivent aussi en baisse, respectivement de 16 % et 14 %. Les importations (930 millions d’euros) s’accroissent de 30 millions d’euros (+3 %). La hausse des prix accentue le coût de nos approvisionnements en fruits (bananes, fruits à coque, agrumes, kiwis). Les importations de maïs, semences y compris, augmentent fortement (+101 %), en particulier en provenance du Brésil pour le maïs de consommation et du Chili et des Etats-Unis pour les semences. Les importations de graines de soja s’envolent, d’une part à cause de la hausse des cours et d’autre part parce que les volumes importés, particulièrement faibles en mars 2007, retrouvent leur niveau de mars 2006.
Hausse des importations et fléchissement des exportations
L’excédent des échanges en produits agricoles transformés atteint 468 millions d’euros en mars 2008. Il perd 107 millions par rapport à mars 2007, suite à la hausse des importations. Les importations (2 398 millions d’euros) s’accroissent de 86 millions d’euros (+4 %).
La hausse des cours renchérit nos approvisionnements en huiles et tourteaux, surtout ceux de soja, et dans une moindre mesure ceux de colza. A l’exception des jus et des préparations à base de pommes de terre, nos achats de préparations de fruits et légumes augmentent (+13 %). Les exportations (2 866 millions d’euros) fléchissent de 21 millions d’euros (-1 %).
Nos ventes de cognac diminuent de 15 %. Celles de sucre blanc raffiné et de chocolat préparé pour la consommation sont également en retrait, respectivement de -23 et -20 %. En revanche, nos ventes d’huiles, de produits laitiers, de vins et champagne s’inscrivent en hausse, respectivement de 82, 18 et 5 %.