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Blé / Marché mondial
Les exportations de l’UE devraient ralentir en 2011/2012

L’OFFRE ET LA DEMANDE mondiales de blé devraient être plus ou moins équilibrées en 2011/2012, estime le Conseil international des céréales dans son rapport du 24 février. La fermeté des prix va doper les semis. Sur la base d’un recul du taux d’abandon dans la CEI, après les pertes exceptionnelles de l’an dernier, la superficie moissonnée mondiale devrait croître de 3,3 %, à 224 Mha. Son plus haut niveau depuis 1998 ! Malgré les préoccupations concernant les perspectives de récolte de certains grands pays producteurs, et notamment les Etats-Unis et la Chine, la production mondiale est estimée progresser de 24 Mt, à 672 Mt. Ce chiffre placerait cette récolte juste derrière le record de 2008. Mais les utilisations devraient augmenter dans les mêmes proportions que les disponibilités. Résultat : les stocks de report mondiaux se stabiliserait. Les échanges pourraient être encore plus fournis, y compris de plus fortes importations de blé fourrager. Le total ne devrait néanmoins pas égaler le pic de 2008/2009. Avec une forte proportion des cultures qui reste encore à planter, ces prévisions restent cependant encore hypothétiques.

Progression de la consommation
    La consommation mondiale de blé en 2011/2012 devrait grimper de 9 Mt pour se hisser à 670 Mt. Les échanges mondiaux augmenteraient d’environ 3 Mt, à 127 Mt. Bien que la croissance annuelle de la demande en produits à base de blé commence à s’essouffler dans certains pays en développement, l’essor démographique et, dans beaucoup d’états, la marge de manœuvre limitée pour accroître la production locale, continueront de doper les importations de blé de meunerie. Ce serait notamment le cas au Maroc et en Algérie. L’offre de blé de meunerie en Chine et en Inde devrait être suffisante sans avoir besoin d’achats nettement plus volumineux, même si quelques importations de blé premier choix resteront requises pour compléter leurs disponibilités. L’essentiel de la hausse des échanges sera lié à celle de la demande en blé fourrager. Du fait de la contraction des perspectives de l’offre mondiale de maïs, les fabricants d’aliments pour animaux pourraient se tourner vers d’autres matières premières si les coûts d’importation étaient plus attrayants, y compris de blé. La Corée du Sud, les Philippines, la Thaïlande et Israël pourraient en particulier augmenter leurs achats de blé fourrager au cours de l’année. La Chine pourrait aussi être un acheteur plus fréquent de blé pour l’alimentation animale.
    Du fait du renforcement de la concurrence d’autres origines, les exportations par les Etats-Unis et l’UE pourraient ne pas être aussi élevées en 2011/2012 qu’en 2010/2011. Un redressement de l’offre dans le bassin de la mer Noire va même probablement doper les importations de l’UE de blés de qualité moyenne et basse, même si des taxes à l’importation sont réintroduits. Si les exportations de la mer Noire devraient progresser, la reconstitution des stocks intérieurs pourrait brider les expéditions. Des stocks de report volumineux de blé d’une qualité inférieure à la normale permettront de maintenir les exportations de l’Australie à des niveaux assez élevés.

Des craintes concernant les productions américaines et chinoises
    Concernant la production, l’accroissement des semis de l’UE de blé tout venant devrait plus que compenser un repli en blé dur. La sole de blé devrait finalement s’étendre de 1,2 %, à 26,2 Mha (25,9 Mha). L’essentiel des semis supplémentaires devrait intervenir sur des terres jusqu’alors affectées au programme volontaire de gel des terres. Le temps plus doux de février en Europe du Nord et centrale a fait fondre le manteau neigeux exposant les plants à d’éventuelles vagues de froid. Les conditions sèches et chaudes dans le Sud ont en revanche permis de dissiper les craintes d’excès d’humidité. En France, le total des emblavements devrait grimper de 4 %, à 5,6 Mha. Les superficies allemandes ne devraient guère changer, à 3,3 Mha. Une baisse marginale est attendue en Italie, à 1,9 Mha (2 Mha), essentiellement du fait de la contraction des semis de blé dur.
    En Russie méridionale le manteau neigeux a fondu et le blé d’hiver n’est plus protégé du gel. Si les semis d’hiver semblent reculer d’1,5 Mha, à 11,5 Mha (13 Mha), le taux d’abandon réduit (comparé à la campagne 2010 sapée par la sécheresse) et l’accroissement des semis de printemps devrait conduire à une surface moissonnée de l’ordre de 26 Mha. Un chiffre en hausse de 3,5 Mha sur l’an dernier, mais tout de même inférieur aux 27,7 Mha de 2009. Les semis d’Ukraine devraient s’avèrer légèrement inférieurs à ceux de l’an dernier. Mais un taux d’abandon normal pourrait porter la surface moissonnée à 6,7 Mha (+6 %).
    La fermeté des prix va encourager les producteurs canadiens à accroître les semis de printemps, notamment de blé dur, dont la sole pourrait augmenter de 25 %. Avec une hausse des semis de blé d’hiver, les superficies moissonnées, tous blés, devraient grimper à 9,1 Mha (8,3 Mha). Aux Etats-Unis, les craintes se sont amplifiées concernant le HRW, mal établi en raison des conditions sèches et des gelées antérieures. La superficie plantée sous blé d’hiver surpasse de 10 % celle de l’an passé, à 16,6 Mha (15,1 Mha), principalement du fait d’une hausse des semis de SRW. En supposant une légère hausse des semis de printemps et des taux d’abandon normaux, à 20,3 Mha, la sole moissonnée américaine devrait dépasser d’1 Mha celle de l’an dernier.
    Bien que le mois de février soit souvent sec dans les régions productrices de blé d’hiver chinoises, les craintes se sont intensifiées. Les averses, qui ont modéré les inquiétudes, restent insuffisantes. La sécheresse y serait plus généralisée que l’an dernier. Cependant, la situation plus difficile encore en 2009 s’était rétablie avec l’amélioration des condiditions. La superficie sous blé serait stable à 24,2 Mha (24,3 Mha).

Hausse de 3 % de la sole nord-africaine
    En Iran, les pluies ont reconstitué les réservoirs d’irrigation dans l’Est et du Sud mais les surfaces sous blé devraient être un peu plus faibles que l’an passé, à 6,3 Mha (6,4 Mha), en raison d’un temps sec lors des semis. Les cultures se sont aussi améliorées en Syrie. Il faudrait néanmoins plus de pluie dans le centre et l’est du pays. Les surfaces devraient croître de 14 % à 1,6 Mha. En Turquie, la sole de blés grimperait de 5 %, à 8,4 Mha (8 Mha).
    En Afrique du Nord, les cultures sont globalement en bon état, même si le temps froid a ralenti le développement en Algérie et dans le centre du Maroc. Les superficies moissonnées devraient faire 3 % de plus que l’an dernier, avec 6,8 Mha (6,6 Mha).

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