Perspectives
Les échanges mondiaux de blé pour 2012/2013 accusent un net repli
En retrait d’ 1Mt par rapport aux estimations du mois dernier, les flux internationaux perdent 9 Mt d’une campagne sur l’autre, estime le CIC.
Selon le rapport mensuel du Conseil international des céréales (CIC), édité le 2 juillet, les prévisions d’échanges mondiaux de blé en 2012/2013 sont légèrement en retrait par rapport au mois dernier, à 134,6 Mt, et en forte baisse par rapport au record estimatif de l’année précédente, placé à 143,5 Mt. De fait, les importations réduites de blé de meunerie, notamment en Afrique du Nord, sont presque équilibrées par une hausse des projections d’échanges de blé fourrager, bien qu’elles soient toujours placées très en deçà de l’an dernier. Les plus petits excédents exportables dans la région mer Noire vont conduire la demande à se tourner vers d’autres origines au cours de l’année à venir, notamment les États-Unis.
Hausse des exportations de blé fourrager au détriment du blé meunier
L’essentiel de la chute des échanges mondiaux en 2012/2013 par rapport à la campagne précédente s’explique par la baisse attendue des achats de blé fourrager, bien qu’avec un volume projeté à 13,1 Mt (contre 18,0 Mt en 2011/2012), les échanges soient placés en hausse de 1,8 Mt par rapport à précédemment. Ils sont aussi bien au-dessus de la moyenne à plus long terme, qui est de l’ordre de 7 Mt. Puisque les disponibilités accrues de maïs devraient limiter les importations de blé pour l’alimentation animale, les prix favorables pourraient inciter les acheteurs de certains pays à maintenir les commandes à des niveaux supérieurs à la normale. La hausse des projections d’échanges de blé fourrager est compensée par des prévisions inférieures aux attentes d’expéditions de blé de meunerie, y compris à l’Afrique du Nord.
Moins de disponibilités en mer Noire
Compte tenu des stocks de report volumineux et d’une plus importante moisson intérieure, les prévisions d’importations par l’Égypte sont abaissées de 0,7 Mt, à 10,1 Mt (10,8 Mt). Une récolte meilleure que prévu en Algérie rogne de 0,7 Mt les prévisions d’importations à 5,1 Mt (6,2 Mt). Les excédents à l’exportation dans la région mer Noire ne devraient pas être aussi élevés qu’en 2012/2013. Du fait de la détérioration des perspectives de production, les exportations de la Russie sont placées en repli de 5,0 Mt par rapport au mois dernier, à 12,0 Mt (21,5 Mt). Les expéditions cumulées par le Kazakhstan, la Russie et l’Ukraine sont placées à 25,0 Mt (36,5 Mt), ce qui représente 19 % des projections d’échanges mondiaux, à rapprocher d’un taux estimatif de 25 % en 2011/2012. Du fait de la concurrence moindre de la région mer Noire, les exportations de l’UE sont relevées de 2,1 Mt par rapport au mois dernier, à 18,1 Mt, niveau identique à l’année précédente. Cela devrait aussi renforcer la demande de disponibilités nord-américaines. Les prévisions pour les exportations américaines (juillet-juin) sont relevées d’1,0 Mt par rapport au mois dernier, à 32,0 Mt (27,5 Mt), alors que les projections pour le Canada sont majorées de 0,6 Mt et passent à 18,6 Mt (18,3 Mt). Bien que la moisson de l’Australie ait été révisée à la baisse, des stocks de report volumineux permettront de limiter tout repli des exportations, lesquelles sont estimées à 21,5 Mt (22,5 Mt).