Marchés à terme / Courtiers
Les courtiers, conseillers précieux pour le MAT
Dès La naissance des marchés à terme (MAT), quelques sociétés de courtage en grains sur le marché physique se sont lancées dans l’aventure. A l’époque les marchés suscitaient plus d’interrogations que d’intérêts auprès des coopératives ou des industriels encore habitués à une gestion plutôt calme des opérations commerciales. Certains courtiers actuellement ou anciennement négociateurs agréés pour le MAT européen nous ont fait part de l’évolution de leur activité.
Offrir toutes les possibilités du MAT
La première raison qui a poussé ces courtiers à s’engager vers le marché à terme est la volonté de présenter une offre de service liée à ce nouvel outil pour les opérateurs qui le désiraient. La libéralisation croissante des marchés agricoles laissait présager une nouvelle donne. Premier contrat développé sur le MAT européen en 1994, le contrat colza a « rapidement conquis l’ensemble des acteurs européens qui ont progressivement utilisé le Matif comme outil principal de couverture » explique Xavier Durand-Viel, de la société Plantureux. Ce contrat a su prendre sa place « grâce au développement des contrats à prime pour les transactions traditionnelles entre les organismes stockeurs, les exportateurs et les industriels ». Puis la progression de la production et des capacités de trituration européennes liées à l’accroissement des volumes de biodiésel ont renforcé l’intérêt pour le contrat colza. En 2009, près de 830.000 contrats ont été échangés, soit 41.500.000 t, 2 fois la production européenne de colza !
Concernant le contrat blé, créé en 1996 et révisé en 1998, « il a fallu que le prix du blé grimpe et que le marché s’éloigne du carcan de l’intervention pour que les besoins des opérateurs deviennent une necessité », explique Xavier Durand-Viel. Dès la campagne 2003-2004, la demande s’est faite sentir. « La campagne 2007/2008 a, par la volatilité des cours, rendu quasiment obligatoire l’utilisation du MAT » indique Rémi Paccou d’Intercourtage. Et le contrat blé a vu ses volumes exploser en franchissant en 2009 les 1,8 millions de contrats.
Importance du conseil du courtier
« La hausse des volumes traités sur Euronext est liée en partie à celle des contrats à prime, boostés par la volatilité. Nous assistons donc à un mariage heureux entre le physique et le terme», estime Rémi Paccou. Et d’ajouter « Le MAT peut, de façon momentanée mais chronique, être influencé par le profil des intervenants. Il est alors primordial de veiller à ce que le marché à terme soit bien corrélé au marché physique. C’est sur ce point que le courtier physique, de part ses analyses croisées fondamentales et financières, peut montrer une longueur d’avance dans sa réactivité à déceler une dé-corrélation pour en alerter les opérateurs. » D’autres courtiers ont fait le choix de cesser leurs activités de négociant agréé. « Dans les dernières années, il m’est apparu peu à peu que l’exercice de prestation de réception d’ordres nétaient pas le service le plus important, mais plutôt celui de conseil dans l’élaboration d’une stratégie et de son suivi », estime quant à lui Denis Georget, président de la société Georget Courtage.