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FranceAgriMer
Les bases de la conjoncture blé revisitées

Le Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer a donc rectifié en très forte baisse l’estimation de stock de report de blé tendre à l’issue de la présente campagne (voir notre dernier numéro). C’est sans doute le principal élément que l’on retiendra de ce conseil, réuni le 19 mai et qui a abaissé de près de 800.000 t  sa précédente estimation d’avril, en la ramenant à 2,7 Mt, c’est à dire un tonnage normal, alors que depuis le début de la campagne et jusqu’en mars, la perspective de la pléthore dominait. L’accélération des exportations pays tiers et, dans une moindre mesure, vers l’Union Européenne, semble devoir confirmer d’ores et déjà les espoirs de FranceAgriMer d’un bilan de ventes aux pays tiers de 9,5 Mt. A la date du 7 mai, 8,3 Mt avaient déjà été chargées, l’excellent chiffre de 2008/2009, 9,6 Mt, pouvant fort bien être atteint, voire dépassé, les tirages de certificats et les chargements ne ralentissant pas. 
    Depuis le début de la campagne, les estimations d’export pays tiers ont augmenté de 1 Mt, contribuant majoritairement à l’allègement du stock de report. Ce succès est en grande partie la conséquence de la baisse de l’euro qui a rétabli la compétitivité du blé français, même contre l’origine russe.
    On notera que si nos grands clients traditionnels, l’Algérie ( 2,75 Mt embarquées au 7 mai), l’Egypte ( 1,41 Mt) et le Maroc ( 1 Mt) constituent de très loin nos premiers débouchés, ceux-ci se sont plus diversifiés cette campagne avec, par exemple, un beau score de 558.000 t vers le Yémen. Il faut aussi saluer les très bons résultats obtenus par l’Allemagne qui avait sorti, à la date du 1er avril, 3,66 Mt de blé, la France enregistrant à cette date 6,1 Mt.  FranceAgriMer souligne que si les prévisions actuelles se confirment, l’Union européenne aura été, cette campagne, le 2e exportateur mondial de blé, derrière les Etats-Unis. Les sorties vers l’U.E ont été aussi révisées à la hausse, de 150.000 t, pour atteindre 6,85 Mt.

Augmentation des utilisations intérieures
    Mais pour réduire de 780.000 t le stock de report, malgré une révision en hausse de la collecte de quelque 100.000 t, FranceAgriMer a dû en outre augmenter ses estimations d’utilisations intérieures : +120.000 t pour le bioéthanol, +100.000 t pour la meunerie, +50.000 t pour l’amidonnerie et +100.000 t pour l’alimentation animale. On assiste donc à une volatilité de la statistique dont certains professionnels s’étonnent, et qui entraîne à moins de deux mois de la nouvelle campagne un renversement de l’analyse du marché, jusqu’alors fondée sur l’abondance. Un renversement d’autant plus sensible que le potentiel de récolte est menacé au nord de la Loire et surtout au nord de la Seine, par la persistance de la sécheresse. Pour l’instant, le marché soumis à d’autres motifs de fluctuations que les fondamentaux, en particulier les marchés financiers, n’a pas réagi directement à ces nouveaux bilans prévisionnels. D’ailleurs, le marché international reste toujours dans une perspective de larges disponibilités, le CIC ayant encore augmenté sa prévision de stock de report 2010/2011 de 2 Mt.

Orge, un stock imposant
    Pour les deux autres grandes céréales, les ajustements ont été beaucoup moins conséquents. Même si le stock de report d’orge a été réduit de 200.000 t grâce à une augmentation des ventes à l’U.E et aux pays tiers, il reste à un niveau exceptionnellement élevé de 3,5 Mt, dont 1,1 Mt d’intervention. Les disponibilités de
stockage dans l’Hexagone se révèlent courtes pour accueillir les offres, qui se sont d’ailleurs beaucoup ralenties depuis plusieurs semaines,  et FranceAgriMer cherche chez nos voisins du nord de l’UE quelque 200.000 t de capacités complémentaires.
    Au vu de ce nouveau bilan, l’orge ne semble donc pas avoir séduit les FAB malgré ses faibles prix, mais sans provoquer autant d’offres à l’intervention qu’on aurait pu l’envisager.
Les 120.000 t de réduction du stock de report du maïs le laisse néanmoins important à 2,56 Mt. Les ventes à destination de l’Espagne, des Pays-Bas et de l’Allemagne ont permis de réévaluer le bilan export du maïs de 120.000 t à un bon niveau de 7,13 Mt, et au maïs de conserver des prix élevés par rapport aux céréales à paille. Ces prix l’ont cependant pénalisé dans les utilisations intérieures par les FAB, qui ont été reconduites à 2,6 Mt, en recul de 25 % sur la campagne 2008/2009.
    Mal partie, la campagne blé dur s’est améliorée depuis quelques semaines grâce à l’augmentation de 75.000 t des exportations à destination des pays tiers, ce qui permet de réduire la prévision de stock de report à 274.000 t, ce qui représente 130 % de plus qu’en 2008/2009.

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