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Les accords sur la reprise des exportations ukrainiennes de grains via la Mer Noire plombent les prix du blé tendre

Vers 14h30, les cours du blé tendre perdaient entre 10 et 15 €/t sur les diverses échéances du contrat Euronext. Resta à savoir si les termes des accords seront respectés par les diverses parties.

© Gam-Ol (Pixabay)

La séance du 22 juillet s'avère très mouvementée du côté des prix des céréales et des oléagineux. Les cours du blé tendre sur le contrat Euronext ont sévèrement décroché : ils perdaient 20 €/t sur la première échéance de livraison (septembre 2022) en début de séance le 22 juillet et la fin de celle du 21 juillet, suite à l'annonce d'un accord imminent entre la Russie et l'Ukraine sur la reprise des exportations de grains ukrainiens via la mer Noire (cf. graph). Une tendance similaire sur les contrats à terme de Chicago (blé, maïs, soja...).

 

 

Vers 14h30, la tendance baissière s'atténuait quelque peu mais se confirmait tout de même, suite à l'annonce de deux accords séparés. En effet, l'Ukraine à signifier son intention de ne rien signer avec la Russie, et qu'elle acceptait uniquement les conditions des autres parties, à savoir les Nations Unies et la Turquie. La Russie signe un accord miroir, précise les officiels ukrainiens. L'échéance septembre perdait 15,25 €/t, celle de décembre 13 €/t, celle de septembre 2023 10,25 €/t... Les prix du maïs s'effritaient également, mais dans une moindre mesure et surtout de manière différente: les échéances éloignées reculaient davantage que celles rapprochées.  A titre illustratif, l'échéance août du contrat Euronext perdait 7,50 €/t, celle de novembre 8,75 €/t, et celle de mars 2023 10,25 €/t.

La raison de la baisse des prix des grains sur les marchés à termes européens et états-uniens est simple: les accords signés par la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations Unies pourraient permettre un afflux plus important d'offre de grains ukrainiens sur le marché mondial, notamment du blé tendre, du maïs, mais aussi du colza, du tournesol, de l'orge... Rappelons que l'Ukraine ne peut exporter par voies terrestres/fluviales que 1 Mt à 2 Mt par mois, contre 6 Mt à 7 Mt via ses ports sur la mer Noire, selon divers analystes privés.

Toutefois, il convient de rester prudent quant à la signature de ces accords. Seront-ils respectés? Le fait que les combats regagnent en intensité ne va-t-il pas perturber les flux? Le fait qu'il s'agisse de deux accords et non d'un seul n'est-il pas un signe que la reprise des expéditions de grains ukrainiens ne sera pas aussi facile que prévu? Quid des déminages des sites portuaires? La situation reste volatile malgré tout.

Un contexte incertain que confirme l'analyste Matt Ammermann du cabinet d'analyse StoneX, basé aux Etats-Unis : "Il est possible que les flux depuis l'Ukraine restent très irréguliers malgré l'accord... Sachant que la guerre peut encore s'intensifier"

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