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Le marché se cherche une orientation

BLÉ TENDRE : le temps est à la réflexion

Le marché du blé a subi une moindre volatilité sur la semaine. Les prix français affichent une tendance assez neutre opérée grâce à une relative amélioration observée du côté des marchés financiers compensée par des fondamentaux défavorables à la fermeté. On notera que le marché physique a été plus déconnecté que de coutûme du marché à terme Euronext. Sur ce dernier, l’échéance novembre arrivant à son terme, les cotations pour cette période de livraisons ont logiquement été tirées vers le haut. Le marché physique, de son côté, a été très peu actif. De petits volumes destinés à la nutrition animale ont été traités pour des livraisons jusqu’en janvier. Pour autant, les fabricants d’aliments du bétail ne se précipitent pas aux achats compte tenu de quantités de blé importantes en Bretagne. De plus, les plannings de fabrication pour 2009 ayant été revus à la baisse, les acheteurs se montrent peu agressifs. Concernant la meunerie, les échanges sont inexistants, les couvertures ayant dans la plupart des cas été réalisées.MAÏS : demande inassouvie
La récolte arrive lentement, ce qui limite le niveau des échanges sur le moyen terme et accentue la demande pour des livraisons immédiates ou plus éloignées, notamment dans le Sud Ouest et en Bretagne. Les acheteurs rapportent également une certaine rétention en culture, notamment en Bretagne. Aux Etats-Unis aussi la récolte est en retard : au 2 novembre, elle n’était réalisée qu’à hauteur de 55 % contre 83 % l’an dernier à la même époque. En sorgho, quelques petites affaires se traitent dans le Sud-Ouest.

 

BLÉ DUR : complètement arrêté
Le marché du blé dur reste désespérément déserté par les acheteurs. Les vendeurs n’affichent même plus leurs positions tant la demande est inexistante. Du côté des fondamentaux, les prévisions de production mondiale établies par le CIC ont peu évolué, à 38,7 Mt. La hausse de 2,7 Mt par rapport à 2007 s’explique, rappellons-le, par de meilleures moissons en Amérique du Nord, dans l’UE et au Maroc. La production dans l’UE est un peu modérée, à 9,8 Mt, car les estimations formulées pour la France et l’Espagne ne sont qu’en partie compensées par une hausse du chiffre avancé pour l’Italie. Aux Etats-Unis, les prévisions officielles de production sont abaissée de 0,1 Mt, à 2,3 Mt. La production du Canada est rehaussée de 0,2 Mt sur les prévisions antérieures, à 5,1 Mt (3,7 Mt en 2007).
ORGE DE MOUTURE : marché délaissé
Le marché reste très calme. Quelques achats de couvertures sont réalisés par les Fab et sur le port de Rouen. La production mondiale d’orge a relevée de 3,6 Mt par rapport au chiffre de septembre par le CIC. Estimée à 156,4 Mt, elle est supérieure de 16 % à celle de l’année dernière et se situe à son niveau le plus élevé en 14 ans. Les estimation de l’UE (+1,2 Mt à 63,5 Mt, contre 57,4 Mt en 2007), mais également de la Russie (+2 Mt, à 22,5 Mt/15,6 Mt) et de  l’Ukraine (+0,2 Mt à 12,5 Mt/6,7 Mt) sont meilleures que prévu, ce qui n’est pas pour soutenir la demande, ni les prix.

ORGE DE BRASSERIE : les prix baissent malgré le retour de la demande
Cette semaine, nous observons un retour de la demande sur le marché des orges de brasserie sur la fin de campagne et le début de la prochaine. Pour autant, les échanges restent réduits et le marché continue de présenter une évolution baissière des cours.

FRETS : toujours axé sur Rouen
Le portuaire continue de générer un traffic régulier sur les voies fluviales. L’intracom-munautaire est de son côté toujours poussif. Les maïs arrivant notamment très lentement sur le marché. Les taux de frets maritimes ont dégringolés en octobre, comme l’illustre la chute de 56 % de l’Indice mensuel des frets céréaliers édité par le CIC. Une tendance liée notamment à la crise financière mondiale.

TOURTEAUX : recul en soja, hausse en colza
Les prix ont très nettement baissé sur le marché des tourteaux de soja à la faveur du recul du dollar et de la graine de soja jusqu’en début de semaine. Ce repli des cotations a permis de réaliser de nombreuses affaires, en disponible notamment. Les achats sur les périodes plus éloignées ont été beaucoup plus rares. Notons que la baisse de la consommation des fabricants d’aliments du bétail se fait sentir. En tourteaux de colza, les cours ont, en revanche, fortement progressé dans le sillage de la graine et à la faveur d’une demande importante.

PROTÉAGINEUX : petite pointe d’activité
Le marché des pois a enregistré un petit sursaut d’activité localisé sur le Calvados et l’Eure-et-Loir, et à destination de la Belgique. Les échanges restent cependant limités sur l’ensemble de la France. Les cours sont stables à baissiers. Le marché des féveroles n’a toujours pas redémarré. Les prix restent incotés. Les opérateurs ne sont pas revenus aux affaires.

ISSUES DE MEUNERIE : délaissé
Les cours des issues de meunerie sont stationnaires. Le marché évolue dans une indifférence généralisée. La demande et l’offre sont restreintes. Seul un petit courant d’affaires est  rapporté vers la Belgique et les Pays-Bas.

DÉSHYDRATÉS : rien de neuf
Le marché des deshydratés reconduit une nouvelle fois ses prix. L’activité est limitée à quelques reventes en luzernes. En pulpes, les Fab sont globalement couverts et ne sont pas intéressés vu le niveau des prix.

CO-PRODUITS : des achats de poudre de lait en spot sur des prix en baisse
Un net recul des prix de la poudre de lait est observé cette semaine pour des livraisons en disponible. Le lactosérum gagne quelques euros en spot. L’activité, si elle demeure sporadique, semble un plus soutenue que la semaine passée. Un petit courant d’affaires est rapporté en PSC. Les cours poursuivent leur repli. Les acheteurs ne seraient pas assez présents. Rien de neuf en pailles et fourrages. La demande n’est toujours pas au rendez-vous.

PRODUITS DIVERS: les quotas des farines de poisson sont fixés
Quelques prix en graineterie se réajustent en fonction des récoltes et du portuaire. Le marché des graines fourragères est au point mort. Aucun mouvement ne s’est effectué cette semaine. La consommation chute. En  farines de poisson, le redémarrage des pêches au Pérou a été annoncé pour le 15 novembre avec un quota de 2 Mt réparties en deux périodes : 1 Mt du 15 au 25 novembre et le solde à partir du 7 décembre, jusqu’à épuisement du quota. L’évolution des devises reste d’autre part un élément important du secteur. Les marchés des légumes secs sont très perturbés par les variations erratiques du dollar US. Les acheteurs reviennent au marché.

OLÉAGINEUX : Progression des cours sur des marchés encore instables et desertés

Les cours du colza sur Euronext et le marché français ont suivi une tendance orientée plutôt à la hausse, mais qui est restée tout de même instable, dans le sillage du pétrole, du soja américain et des places financières. Les prix se sont ainsi envolés mardi avec le pétrole, qui a connu une progression de 10 % sur la journée, en raison d’une baisse de la production par les pays de l’Opep. Cependant le baril, qui s’est replié dès le lendemain, reste très instable. Les places financières tendaient à se stabiliser, rassurant les investisseurs juste avant l’élection présidentielle américaine. Du côté des fondamentaux, le soja américain a profité de perspectives de production aux Etats-Unis revues à la baisse par l’USDA (-1,19 Mt). Le marché physique est resté deserté, les opérateurs sont toujours sur leurs gardes. Le marché du tournesol continue de subir la pression de la nouvelle récolte, imminente en France. Les prix s’affichent en progression, portés par la tendance générale haussière et une demande ponctuelle de triturateurs.

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