Dossier
Le choix du non-OGM valorisé sur le grand export en maïs
« Nous avons eu la surprise de voir arriver des destinations inhabituelles au départ de la France, comme le Japon ou la Corée du Sud » pour le maïs, explique Vincent Poudevigne, directeur général de Sica Atlantique. Réaliser des chargements pour ce dernier pays était « une première historique nationale » ! Quelque 320.000 t de maïs ont ainsi été expédiées sur cette destination depuis les installations du principal chargeur céréalier du port de La Pallice. Ces trafics inédits, auxquels s’ajoutent les expéditions d’orges de mouture vers l’Arabie saoudite, ont participé à la performance générale de l’opérateur de 3 Mt (cf. Une campagne céréalière bien atypique pour les ports de l’Ouest). Ces flux se traduisent aussi par un accroissement de la part des expéditions sur pays tiers, passée pour Sica Atlantique à 87 % des chargements contre 70 % habituellement. Socomac, filiale du groupe Soufflet, a de son côté chargé 60.000 t pour la Corée du Sud, indique son directeur, Jean-François Rabu.
Les défections de la mer Noire profitent à l’origine française
« La Corée du Sud est demandeuse de maïs non-OGM traditionnellement sourcé sur le port de Constanza » (Roumanie), rappelle Frédéric Guillemin chez Soufflet. « Mais avec la sécheresse américaine aux États-Unis et sur la mer Noire, entre mai et juillet, 10 Mt ont été perdues sur son bassin d’approvisionnement. Cela s’est soldé par un report sur la France. » Ces nouvelles destinations ont également permis au port de Bordeaux, dont le maïs représente les deux tiers du trafic, de réaliser « une belle campagne » avec « une forte hausse des volumes par rapport à 2011/2012, qui était l’une des plus mauvaises », tempère étienne Naudé, directeur Stratégie et Développement de Bordeaux Port Atlantique. à fin juillet, ce sont 1,4 Mt de céréales qui auront été chargées sur cette place, soit un bond de 40 % sur un an. « Ces marchés étant réputés pour être exigeants », ce résultat est aussi « une reconnaissance de la qualité des maïs du sud-ouest de la France », d’autant que « les chargements, amorcés fin 2012, ont continué sur le premier semestre 2013 ». « L’accord de libre échanges conclu entre l’UE et la Corée du Sud joue aussi un peu sur ces flux », estime Xavier Beulin, président du Conseil de surveillance du port Atlantique La Rochelle.